Ben-Hur (2016) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Timur Bekmambetov
Avec Jack Huston, Toby Kebbell et Rodrigo Santoro

Édité par Paramount Pictures France

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Le 24/03/2017
Critique

Ben-Hur

Ben-Hur retrace l’histoire épique de Judah Ben-Hur, un prince accusé à tort de trahison par Messala, son frère adoptif, officier de l’armée romaine. Déchu de son titre, séparé de sa famille et de la femme qu’il aime, Judah est réduit à l’esclavage. Après des années en mer, Judah revient sur sa terre natale dans le but de se venger. Il va y rencontrer son destin.

Mais qu’est-ce qui peut bien se passer dans la tête de certains producteurs américains ? Réaliser une nouvelle version de Ben-Hur, la sixième pour être exact, sous prétexte que les petits neveux âgée de dix ans n’ont jamais entendu parler du film avec Charlton Heston ? « Mais il faut absolument que tu connaisses cette histoire voyons ! Mais on va la refaire car il n’y avait pas d’effets numériques à l’époque et on va même la faire en 3D tu veux ? ». Et voilà, c’est parti ! On réunit un budget de 100 millions de dollars, on fait appel au « sensible » réalisateur russe Timur Bekmambetov, l’auteur du sympathique Wanted, son premier film hollywoodien, remarqué en 2004 et 2005 avec les triomphes dans son pays de Night Watch et Day Watch, deux films considérés comme des armes de destructions neurologiques. Après un Abraham Lincoln, Vampire Hunter complètement fun et décérébré, le cinéaste bourrin s’est donc vu confier le bouzin et s’en acquitte avec sa légèreté habituelle.

Cette nouvelle transposition du roman Ben-Hur : A Tale of the Christ, écrit par Lew Wallace en 1880, saura peut-être attirer les adolescents, public-cible par excellence, mais les cinéphiles qui conservent dans leur coeur la version muette de 1925 réalisée par Fred Niblo et surtout celle récompensée par 11 Oscars, la mouture de l’immense William Wyler avec Charlton Heston et Stephen Boyd réalisée en 1959 risque d’être, comment dire, décontenancés ? Après un film d’animation en 2003 et une mini-série américaine en deux parties en 2010, revoilà donc Judah Ben-Hur, la course de chars, tout ça. Ce péplum très bête et laid repose sur un casting du même acabit avec des acteurs au charisme d’huître.

Ben-Hur

Jack Huston, petits-fils de l’acteur et réalisateur John Huston, découvert dans la série Boardwalk Empire, campe un Ben-Hur neurasthénique au regard de chien battu. Même chose pour son partenaire Toby Kebbell dans le rôle de Messala, qui cumule un navet de plus dans son jardin déjà bien fleuri et composé de Prince of Persia : Les sables du temps de Mike Newell, L’Apprenti sorcier de Jon Turteltaub, La Colère des Titans de Jonathan Liebesman, Les 4 Fantastiques de Josh Trank et Kong: Skull Island de Jordan Vogt-Roberts. Dommage, car il a su montrer qu’il savait mieux choisir ses projets ([PROGRMA(match_point)], Control, Cheval de guerre, The East, La Planète des Singes : L’Affrontement, Warcraft : Le commencement), mais visiblement, le comédien a pour l’instant décidé de tourner un bon film sur deux, Ben-Hur ne faisait clairement pas partie de la meilleure catégorie. Ajoutez à cela un Morgan Freeman en vieux sage (pléonasme) qui aurait emprunté l’improbable « calamar sur la tête » de Mia Frye pour l’arborer sur sa tête-pensante, l’insipide Rodrigo Santoro illuminé qui nous rejoue Jésus-Christ sur son chemin de Croix (et pas pour jouer au morpion), sans oublier un casting féminin pour éloigner un peu la relation gay-friendly - viens on va se mettre de l’huile des principaux protagonistes. Tous les comédiens ont le regard bas de l’animal pris en flagrant délit et murmurent des répliques sans intérêt, anachroniques et donc rigolotes.

On ne s’ennuie pas devant ce bon nanar grâce à la mise en scène à la truelle de notre ami Timur, à l’instar de la séquence de l’attaque des galères, représentée par des effets visuels ratés et moches (pour notre plus grand plaisir donc). Après le naufrage d’Exodus : Gods and Kings de Ridley Scott tenu par un Christian Bale assommant avec sa bouche ouverte, les remakes de chefs d’oeuvres hollywoodiens passés à la moulinette des CGI et au discours bigot puéril, Ben-Hur peut se targuer d’être malgré tout divertissant grâce au mauvais jeu des acteurs, aux rebondissements improbables, à la photo hideuse, à la mise en scène foutraque (même avec des GoPro), à la course de chars aussi prenante que celle d’Astérix aux Jeux Olympiques et aux dialogues tordants. Un navet ridicule de cet acabit à 100 millions de dollars on en redemande, même si Ben-Hur démontre une fois de plus la panne d’inspiration des grands studios.

Ben-Hur

Présentation - 4,0 / 5

Le Blu-ray de Ben-Hur, disponible chez Paramount, repose dans un boîtier classique de couleur bleue. La jaquette reprend le visuel de l’affiche française du film. Le menu principal est quant à lui fixe et musical.

Bonus - 4,0 / 5

L’éditeur n’est pas venu les mains vides et nous offre 1h10 de suppléments, bien plus intéressants que le film !

Cinq modules d’environ 12 minutes se focalisent respectivement sur l’héritage de Ben-Hur, sur le casting, sur la mise en scène de Timur Bekmambetov, sur le tournage de la course de chars et sur la figure du Christ dans le film. Ces segments sont composés de nombreuses images de tournage, de propos de toute l’équipe, acteurs, réalisateur, l’arrière-arrière-petite-fille de Lee Wallace, les responsables des départements techniques, les scénaristes mais aussi et surtout des producteurs qui vendent leur soupe avec des propos parfois hallucinants. Pourquoi ce remake ? Dans quel contexte Lee Wallace a-t-il écrit son roman Ben-Hur : A Tale of the Christ en 1880 ? Combien de fois a-t-il été adapté au cinéma ? Pourquoi Jack Huston qui avait passé les essais pour le rôle de Messala s’est-il vu proposer à la place le rôle-titre (lui-même n’en revient toujours pas) ? Comment le fait d’interpréter Jésus-Christ a visiblement rendu le comédien Rodrigo Santoro complètement largué ? Comment les costumes et les décors ont-ils été créés ? Comment la course de chars a-t-elle été imaginée, préparée puis tournée ? Ces documentaires réalisés par l’imminent Laurent Bouzereau répondront à toutes ces questions, qu’on ne se posait pas certes, mais puisqu’on nous le propose, ce serait dommage de refuser.

L’interactivité se clôt sur un lot de sept scènes coupées ou proposées dans une version étendue (10’). Anecdotiques, elles se focalisent notamment sur les amourettes entre Judah et Esther.

Ben-Hur

Image - 5,0 / 5

Comme d’habitude, l’éditeur soigne son master HD qui se révèle quasi-exemplaire. Le label « Qualité Paramount » est donc encore une fois au rendez-vous pour le Blu-ray de Ben-Hur, alors entièrement tourné en numérique. L’image bénéficie d’un codec AVC de haut niveau, des contrastes sont d’une densité rarement démentie, ainsi que des détails impressionnants aux quatre coins du cadre large. Certains plans étendus sont magnifiques et tirent entièrement parti de cette indispensable élévation en Haute définition. Les trognes lisses et bronzée des comédiens peuvent être analysées sous toutes leurs coutures, les ombres et les lumières s’accordent parfaitement avec des scènes ambrées en extérieur et plus froides en intérieur, le tout ayant été entièrement repris au niveau de l’étalonnage en postproduction. La clarté demeure frappante, tout comme le grain et la profondeur de champ, le piqué est affûté et les partis pris esthétiques spécifiques restitués. En dépit de quelques fléchissements et des images numériques très médiocres (pour ne pas dire laides) qui tendent à ressortir (les chevaux lors de la course de chars), ce Blu-ray est évidemment une franche réussite technique et offre de fabuleuses conditions pour revoir ce nanar.

Ben-Hur

Son - 4,5 / 5

Paramount sort l’artillerie lourde avec une version originale DTS-HD Master Audio 7.1 ! Autant dire que nous vous déconseillons de visionner ce film tard le soir au risque de vous faire arrêter pour tapage nocturne. Dès l’apparition des étoiles du logo Paramount, les latérales distillent des effets latéraux qui ne s’arrêteront jamais. Le caisson de basses démarre et se déplace presque tout seul sur le plancher, la musique « au diapason »  signée Marco Beltrami explose, c’est parti pour une succession d’affrontements, de poursuites, de duels, avec la bataille navale et la course de chars comme apogée acoustique. Juste les dialogues auraient mérité d’être plus relevés sur la centrale. A côté, la piste française fait pâle figure avec son petit encodage Dolby Digital 5.1, même si elle conviendra aux allergiques à la version originale, avec son ouverture sympatoche des enceintes frontales, des arrière qui assurent et son doublage rigolo mis en valeur. Un film « d’auteur » hollywoodien qui rend sourd et qui anesthésie, mais qu’on aime bien !

Ben-Hur

Crédits images : © 2016 Paramount Pictures and Metro-Goldwyn-Mayer Pictures Inc. All Rights Reserved.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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ouioui
Le 8 juillet 2017
Pas de commentaire.
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Olivier Demangeon
Le 24 janvier 2017
« Ben-Hur » est un bon film épique, disposant d’une trame venant se coller à l’histoire de Jésus Christ. Les décors et les costumes sont magnifiques et la photographie est plus que plaisante. Il y a cependant un déséquilibre dans la gestion des effets spéciaux, particulièrement maîtrisés pour la fameuse scène de courses de chevaux, mais nettement moins esthétiques pour les scènes de la bataille navale. La distribution offre d’honorable prestation avec un petit plus Toby Kebbell et Morgan Freeman. Le divertissement est au rendez-vous même si on ressent l’absence d’un élément qui amènerait l’effet transcendant sans pour autant l’identifier clairement.
Lire ma critique complète concernant ce film : http://wp.me/p5woqV-3ab

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