Réalisé par Hirokazu Kore-Eda
Avec
Hiroshi Abe, Yoko Maki et Yoshizawa Taiyo
Édité par Le Pacte
Malgré un début de carrière d’écrivain prometteur, Ryôta accumule les désillusions. Divorcé de Kyko, il gaspille le peu d’argent que lui rapporte son travail de détective privé en jouant aux courses, jusqu’à ne plus pouvoir payer la pension alimentaire de son fils de 11 ans, Shingo. Il aimerait pourtant regagner la confiance des siens et de se faire une place dans la vie de son fils. Un jour, un typhon contraint toute la famille à passer une nuit ensemble chez Yoshiko, la mère de Ryôta…
Après la tempête (Umi yori mo mada fukaku) est le onzième long métrage de fiction réalisé par Hirokazu Kore-Eda, venu au cinéma par le documentaire. Après Tel père, tel fils (Soshite chichi ni naru, 2013) et Notre petite soeur (Umimachi Diary, 2015), le réalisateur nous propose une autre exploration du microcosme familial qu’il avait commencée dès son premier film, Maborosi (Maboroshi no hikari, 1995) et poursuivie avec le très émouvant Nobody Knows (Dare mo shiranai, 2004).
Une mise en scène épurée, pudique, et une parfaite distribution des rôles donne un caractère universel à Après la tempête. Autour de Shingo, encore un enfant, mais mûri par la séparation de ses parents et l’éloignement de son père, Hiroshi Abe communique avec justesse et retenue la dérive de Ryôta, velléitaire, désabusé, incapable de se lancer dans l’écriture d’un second roman en dépit du succès du premier, perdant aux courses le peu d’argent qu’il gagne en faisant des filatures de maris volages pour le compte d’un détective privé. Comme Hiroshi Abe, Yôko Maki et Kirin Kiki, dans les rôles de Kyôko et de Yoshiko, sont des habituées du cinéma de Hirokazu Kore-Eda. Le naturel du jeu des acteurs, qui semblent tous avoir oublié la présence de la caméra, favorise l’empathie du spectateur pour les personnages.
On ne saura pas si la grand-mère, aidée par la météo, en rapprochant, le temps d’une nuit, Ryôta, Kyôko et Shingo aura réussi à empêcher la dislocation définitive de la famille. Comme dans la vraie vie, Après la tempête laisse la réponse en suspens…
Après la tempête (118 minutes) tient sur un Blu-ray double couche logé dans un boîtier bleu non fourni pour le test, effectué sur check disc. Le menu animé et musical propose la version originale, avec sous-titres imposés, placés un peu haut sur l’image, et un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.
Pour tout bonus, la bande-annonce du film.
L’image (1.85:1, 1080p, AVC) est précise, lumineuse, avec des couleurs finement désaturées, des contrastes fermes et des noirs denses.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1, propre, au spectre ouvert, restitue clairement les dialogues et le discret accompagnement musical sur les cordes aigues d’un piano. Il utilise judicieusement tous les canaux pour créer une convaincante sensation d’immersion, notamment dans les dernières scènes enregistrées au plus fort du typhon. Le niveau sonore du doublage en français, plus élevé que celui de la version originale, place les dialogues un peu trop en avant.
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