Réalisé par Radu Mihaileanu
Avec
Gemma Arterton, Derek Jacobi et Sophie Nélisse
Édité par Wild Side Video
En 1941, l’amour naissant de deux jeunes d’un shteti (petit village juif) de Pologne, Leo et Alma, est contrarié par l’arrivée de la guerre. Pour échapper à une mort certaine, Alma se réfugie à New York. Leo lui promet de la rejoindre pour l’épouser. À Brooklyn, en 2006, Alma, seize ans, ne voulant pas passer pour une fille facile, dit à Misha qui l’aime, qu’elle souhaite seulement qu’ils restent amis. Un livre perdu, puis retrouvé, va relier ces deux histoires d’amour…
Il était une fois un garçon qui aimait une fille dans un village qui n’existe plus…
L’Histoire de l’amour, s’ouvrant comme un conte de fées, est le huitième long métrage du cinéaste roumain Radu Mihaileanu, installé en France depuis 1980, l’adaptation d’un roman de l’Américaine Nicole Krauss, The History of Love, publié en 2005, une grande fresque chorale à la structure compliquée par de nombreux flashbacks sur trois générations.
Bien que le réalisateur dise avoir simplifié le scénario qu’il a coécrit avec Marcia Romano, ce n’est qu’en atteignant le milieu du film qu’on commence à apercevoir ce qui peut relier les deux histoires, une assez longue attente qui risque de décourager plus d’un spectateur.
Ceux qui n’auront pas décroché pourront apprécier, s’ils aiment le genre, un mélodrame qui, tout à la fois, arrache les larmes et délivre un message d’espoir en la nature humaine.
Le principal atout de L’Histoire de l’amour est sa distribution, avec Gemma Arterton et sa lumineuse présence, Derek Jacobi, composant avec Elliott Gould un inénarrable duo tragi-comique, et la jeune Canadienne Sophie Nélisse qui a l’âge exact de l’adolescente qu’elle incarne avec beaucoup de naturel. Avec plus d’une quinzaine d’apparitions sur le petit et le grand écran, elle avait attiré l’attention dès ses deux premiers grands rôles, dans Monsieur Lazhar (Philippe Falardeau, 2011) et, plus encore, dans La Voleuse de livres (Brian Percival, 2013).
On notera aussi qu’aucune fausse note n’apparaît dans la composition des décors couvrant les trois périodes pendant lesquelles l’histoire se déroule à New York, en 1960, 1995 et 2006 (bien que le film ait, pour l’essentiel, été tourné en studio à Montréal).
L’Histoire de l’amour être bien reçu par les amateurs de mélodrame. Peut-être aurait-il accru ses chances d’être accepté par un public plus large si le scénario avait permis de suivre plus aisément le fil rouge et, à l’occasion, de réduire le métrage. Un autre point faible est l’accompagnement musical, sirupeux et invasif.
L’Histoire de l’amour (135 minutes) et ses bonus (47 minutes) tiennent sur un Blu-ray double couche (dont il exploite toute la capacité) logé dans un boîtier, non fourni pour le test, effectué sur un check disc.
Le menu animé et musical propose la version originale en anglais, avec sous-titres imposés, mais bien placés à cheval sur la bande noire, ainsi qu’un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.
Piste d’audiodescription DTS 2.0 stéréo et sous-titres pour malentendants.
En supplément, rangés sous l’étiquette making of (35’), une suite de dix courts modules aux allures de teasers qui ajoutent bien peu au visionnage du film. On y apprend cependant que le film a été essentiellement tourné à Montréal et la scène finale à Central Park.
Puis des scènes coupées (12’), avec time code, et une bande-annonce.
L’image (2.40:1, 1080p, AVC) précise, lumineuse et bien contrastée avec des noirs denses, est toujours parfaitement lisible dans toutes les conditions d’éclairage, dans les scènes d’extérieur comme d’intérieur.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1, disponible pour la version originale et le doublage, manque un peu de finesse. Il est centré sur les voies centrales, les voies latérales, surtout sollicitées par l’accompagnement musical, ne diffusant que timidement l’ambiance.
Crédits images : © Laurent Guerin