T2 Trainspotting (2017) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Danny Boyle
Avec Ewan McGregor, Ewen Bremmer et Jonny Lee Miller

Édité par Sony Pictures

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Le 28/07/2017
Critique

T2 Trainspotting

Mark Renton revient à Edinbourg, sa ville natale. Il a dû quitter Amsterdam : sa femme a obtenu le divorce et il a perdu son emploi. Pas sûr que ses ex-copains, Spud, Simon et Begbie lui pardonnent facilement d’être parti vingt ans plus tôt avec le produit de la vente d’une bonne quantité de drogue achetée à bon prix à des marins russes, un joli magot de 16 000 livres… Begbie, d’une nature très violente, est toujours derrière les barreaux.

Trainspotting (inspiré par plusieurs romans d’Irvine Welsh, dont Trainspotting et Porno), sorti en 1996 après Petits meurtres entre amis (Shallow Graves, 1994), avait définitivement attiré l’attention sur Danny Boyle, l’un des réalisateurs les plus doués de notre temps… et l’un des plus éclectiques, ce qu’il allait prouver en alignant une suite de réussites dans tous les genres, 28 jours plus tard (2002), Millions (2004), Sunshine (2007), Slumdog Millionaire (2008), 127 heures (2010) Trance (2013) et Steve Jobs (2015).

Pour réaliser T2 Trainspotting, sorti en 2017, Danny Boyle a réussi à réunir une grande partie de l’équipe de Trainspotting. Son scénariste attitré, John Hodge, Ewan McGregor (tous deux au générique de Petits meurtres entre amis) et d’autres acteurs britanniques de premier plan, Ewen Bremner à la tête inoubliable, Jonny Lee Miller, le Sherlock Holmes de la série Elementary, et, last but not least… Robert Carlyle, inquiétant dans son incarnation du bouillant Begbie. On retrouve aussi, pour compléter un casting 100% écossais (à la seule exception de Jonny Lee Miller), Kelly McDonald, qui faisait, il y a vingt ans, sa première apparition devant les caméras dans la peau d’une lycéenne expérimentant goulument sa sexualité.

T2 Trainspotting

I chose not to choose life

« J’ai choisi de ne pas choisir la vie », affirmait Mark dans Trainspotting, préférant, au gré des injections de cocaïne ou d’ingestion de cocktails de médicaments et d’alcool, se laisser dériver avec ses amis dans des rêves cotonneux dont l’un finit en cauchemar avec la mort par overdose de Tommy. En dépit de ses touches d’humour corrosif, le film est l’angoissant récit d’une glissade vers la désespérance distillée par l’usage de la drogue.

I’m 46 and I’m fucked up!

Dès l’ouverture de T2 Trainspotting, après avoir essayé de s’inventer une vie dorée pour faire bonne figure, Mark donne le changement de ton. De l’insouciance, le climat passe à la désillusion, même pour Simon, alias Sick Boy, qui fait semblant de croire à l’improbable projet de transformer en un bordel de luxe son pub défraîchi, planté dans un terrain vague en bordure d’une voie ferrée.

Le ton a changé, pas le style. On retrouve, dès les premières séquences, bien que le chef opérateur ne soit pas le même, la patte de Danny Boyle : des images surréalistes, prises sous des angles surprenants, dans une palette audacieuse où dominent les couleurs acidulées, un montage surprenant de trouvailles. Si la composition de certains cadres rappelle celle, inoubliable, de Trainspotting, des signes marquent le passage du temps : par exemple la dégradation des tours d’habitation, probablement soulignée pour s’accorder à la mélancolie du second opus.

Un film inventif, impertinent, inimitable, à revoir juste après Trainspotting auquel il ne cesse de se référer.

T2 Trainspotting

Présentation - 3,0 / 5

T2 Trainspotting (117 minutes) et ses suppléments (60 minutes) tiennent sur un Blu-ray double couche, logé dans un boîtier bleu de 11 mm, glissé dans un fourreau. En couverture, un montage photographique montrant les quatre personnages principaux dans des toilettes (la cuvette des WC est un objet emblématique du premier volet).

Le menu animé et musical offre le choix entre la version originale et un doublage en français et en espagnol, les trois versions au format DTS-HD Master audio 5.1.

Deux pistes d’audiodescription Dolby Digital 5.1, en français et en anglais.

Sous-titres en cinq langues, dont le français et l’anglais. Sous-titres anglais pour malentendants.

Copie digitale au format UltraViolet.

T2 Trainspotting sort simultanément sur deux autres supports, 4K Ultra HD + Blu-ray et DVD.

Bonus - 4,0 / 5

En supplément, le commentaire du film par Danny Boyle et John Hodge (sous-titré) fait ressentir l’étroite complicité des deux auteurs, fruit d’une longue collaboration, mais ne livre au cinéphile presque rien sur les options de réalisation, très rarement évoquées.

Vingt ans plus tard, une conversation entre Danny Boyle et les acteurs (25’) : autour d’une table basse, ne manque qu’un des acteurs principaux, Ewen Bremner, représenté par son portrait, posé sur une chaise, face à la caméra. Une conversation à bâtons rompus dans laquelle on peut glaner que les acteurs n’avaient pas, vingt ans après, oublié leur personnage, que la ou les caméras ont souvent été disposées assez loin des acteurs pour qu’ils puissent les oublier, etc.

Calton Athletic (4’) recueille les impressions de drogués et d’alcooliques qui ont trouvé dans les activités sportives proposées par cette association une aide pour se débarrasser de leur addiction.

Enfin, une imposante suite de scènes coupées (30’) : certaines ressemblant d’assez près à celles retenues dans le montage définitif. Beaucoup d’autres, inédites, complètent le film.

Image - 4,5 / 5

Pas évident d’estimer la qualité technique de l’image (1.85:1, 1080p, AVC) soumise, à la prise de vue ou en postproduction, à divers traitements pour lui donner du grain ou altérer les couleurs, notamment poussées vers des teintes très vives, dans les verts ou les jaunes. Certaines séquences plus naturelles, par exemple les vues de paysages, comme celle d’Edinbourg prise en plongée du sommet d’une colline, permettent de vérifier sa netteté.

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale, par la largeur du spectre et sa dynamique, donne à l’accompagnement musical une amplitude qui aurait pu être un peu réduite. Ce qui, toutefois, n’altère pas la compréhension des dialogues, toujours distincts malgré l’accent écossais. L’utilisation des voies latérales dans les scènes de rue procure une convaincante sensation d’immersion.

T2 Trainspotting

Crédits images : © 2016 CTMG, Inc. All Rights Reserved

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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P. de Melun
Le 8 mars 2021
Certainement réjouissant pour ceux qui ont vu le premier Trainspotting, « T2 Trainspotting », est un film où s’installe l’ennui malgré un début prometteur et une fin acceptable. Passées les premières minutes et le plaisir de retrouver les personnages, Danny Boyle ne raconte pas grand-chose. L'histoire peine à se renouveler et donne un sentiment nostalgique décalé avec un scénario faiblard et des flashbacks pour remplir. Une suite inutile qui sera très vite oubliée.
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Philippe Gautreau
Le 28 juillet 2017
T2 Trainspotting, c’est la suite, tournée 20 ans après, de Trainspotting, un film inattendu qui installa soudain la réputation planétaire de Danny Boyle. Passant de l’insouciance à la désillusion, le ton de la suite a changé, mais pas le style… inimitable !

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