Les Oubliés (2015) : le test complet du Blu-ray

Under sandet

Combo Blu-ray + DVD - Édition Limitée boîtier SteelBook

Réalisé par Martin Zandvliet
Avec Roland Møller, Mikkel Boe Følsgaard et Louis Hofmann

Édité par ESC Editions

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Le 31/08/2017
Critique

Les Oubliés

Au Danemark, en 1945. Plusieurs soldats allemands, à peine sortis de l’adolescence, sont faits prisonniers par l’armée danoise et envoyés sur les plages pour désamorcer les mines enfouies le long de la côte. Pour eux, la guerre est loin d’être terminée. Inspiré de faits réels, Les Oubliés raconte cet épisode tragique de l’Histoire.

Les Oubliés (Under Sandet, « sous le sable » en danois), le troisième long métrage de Martin Zandvliet et le premier distribué en France, rappelle, sous la forme d’un documentaire-fiction, une page si sombre du passé du Danemark qu’on n’en trouve pas la trace dans les livres d’histoire.

Le Danemark, après cinq années d’occupation allemande, devait au plus vite se débarrasser de plus de 2 millions de mines terrestres posées par la Wehrmacht dans la crainte d’un débarquement des alliés sur les plages de sa côte ouest. En violation de la convention de Genève, révisée en 1929 sur le statut des prisonniers de guerre, les autorités danoises ont contraint plus de 2 000 prisonniers, certains encore adolescents, au nettoyage des plages. Plus de la moitié d’entre eux périrent ou furent grièvement blessés.

Les Oubliés

Les Oubliés braque ses projecteurs sur un aspect de la deuxième guerre mondiale encore peu exploré, en observant, pendant quelques mois, le sort de 14 jeunes Allemands, pour la plupart enrôlés dans la Wehrmacht vers la fin de la guerre pour tenter de compenser ses lourdes pertes en hommes. Ils sont placés sous les ordres de Carl Rasmussen, un sergent danois haineux et brutal, brillamment interprété par Roland Møller, un mauvais garçon repenti qu’on avait remarqué dans Hijacking (Kapringen), réalisé en 2012 par Tobias Lindholm.

Le travail de documentation de Martin Zandvliet, auteur du scénario, son choix de tourner l’essentiel des scènes en extérieur, sur des lieux où les faits se sont déroulés en 1945, le jeu naturel des jeunes acteurs trouvés par Simone Bär à laquelle on devait, notamment, le casting en 2009 du chef-d’œuvre de Michael Haneke, Le Ruban blanc (Das weiße Band - Eine deutsche Kindergeschichte) renforcent l’authenticité de la reconstitution d’un drame oublié.

De plus, l’intensité du récit et l’habileté du montage (le premier métier de Martin Zandvliet) installent un suspense angoissant, dès les cinq premières minutes du film jusqu’à sa conclusion.

Les Oubliés force aussi à réfléchir sur la responsabilité (un individu doit-il assumer la culpabilité collective ?), sur la vengeance, sur le pardon…

Un grand film !

Les Oubliés

Présentation - 3,5 / 5

Les Oubliés (97 minutes) et ses suppléments (77 minutes) tiennent sur un Blu-ray double couche (et un DVD-9) logés, en édition combo limitée, dans boîtier SteelBook, non fourni pour le test effectué sur check disc.

Le menu animé et musical propose le choix entre version originale (en allemand et accessoirement en danois), avec sous-titres optionnels, et doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.

Bonus - 3,5 / 5

En supplément, une suite d’entretiens, (en anglais, sous-titrés). D’abord avec Martin Zandvliet (11’) : il nous dit s’être documenté auprès de particuliers qui avaient rassemblé des informations sur un sujet ignoré des livres d’histoire, la version officielle voulant faire accroire que les démineurs étaient tous volontaires. Il se souvient aussi de l’attribution des rôles, faite après une assez longue observation du comportement des jeunes sélectionnés lors du casting. Puis avec Joel Basman (7’), dans le rôle de Helmut, évoque les conditions assez dures du tournage pendant lequel l’équipe a été coupée du monde, de l’autorité calme de Martin Zandvliet. Avec Louis Hofmann (5’), dans le rôle de Sebastian : il ne pourra oublier son personnage qui, à 16 ans, devient le leader du groupe. Avec Roland Møller (7’), l’interprète du sergent Rasmussen, poussé par sa haine des Allemands, puis touché par l’infortune des enfants sous ses ordres. Choisi par le réalisateur malgré les réticences des producteurs, il a vécu son rôle comme un défi à relever. Enfin, avec les producteurs (20’) Malte Grunert, pour l’Allemagne, et Mikael Christian Rieks, pour le Danemark : ils évoquent leur intérêt immédiat pour le sujet, dès la lecture du scénario entièrement écrit dès le départ, dont la qualité a largement facilité le financement du film. Le tournage de cette page d’histoire racontée comme un thriller s’est déroulé dans des conditions exigeantes, soumis aux intempéries et à un strict butoir : le terrain prêté par l’armée devait impérativement être libéré au bout de quatre semaines.

Suit, ESC avec les démineurs de l’armée française (2017, 25’), un reportage de Linda Tahir sur l’École du génie d’Angers. Ce document, à voir de préférence avant le visionnage du film, donne un aperçu assez large des différents types de mines, y compris des mines allemandes neutralisées par les jeunes démineurs, des techniques de détection, de l’élimination des mines déterrées, des avancées techniques : robots, vêtements de protection…

Pour finir, la bande-annonce.

Ces suppléments, plutôt intéressants, ne renseignent toutefois que très peu sur le tournage du film.

Les Oubliés

Image - 4,5 / 5

L’image (2.39:1, 1080p, AVC) propose une palette de couleurs adoucies, délicatement désaturées. Le léger grain qui ne nuit jamais à la lisibilité des détails est cohérent avec le souci d’authenticité du documentaire-fiction.

Son - 3,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale est ouvert, propre, avec une bonne dynamique qui restitue clairement les dialogues et valorise le bel accompagnement musical de Sune Martin, le compositeur choisi par Martin Zandvliet pour la plupart de ses films, courts ou longs métrages.

Une discrète immersion dans l’ambiance, sans effets spectaculaires, y compris lors des quelques explosions.

Le doublage en français, outre qu’il place les dialogues un peu trop en avant, est affecté par un désagréable excès de réverbération audible dans toutes les scènes d’intérieur, dans la casemate où dorment les démineurs, dans la ferme voisine où s’est installé le sergent Rasmussen, dans l’hôpital…

Les Oubliés

Crédits images :

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 1 septembre 2017
Les Oubliés, un grand documentaire-fiction, soulève le voile qui a longtemps recouvert une page sombre de l’histoire du Danemark. L’intensité du récit et l’habileté du montage installent un suspense angoissant, dès les cinq premières minutes du film jusqu’à sa conclusion.

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Les Oubliés
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