Picnic (1955) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Joshua Logan
Avec William Holden, Kim Novak et Betty Field

Édité par Carlotta Films

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Le 21/08/2017
Critique

Picnic

Par une chaude journée du début de septembre, Hal Carter, passager clandestin à bord d’un train, arrive à Riverside Park, une petite ville du Kansas. Il y rencontre Madge, 19 ans, la plus belle fille de la ville et sa sœur cadette Millie, un garçon manqué. Hal, à la recherche d’un travail, vient solliciter l’aide d’un ancien camarade de fac, Alan Benson, le fils d’un riche céréalier et le fiancé de Madge. C’est le Labor Day, marquant la fin de l’été, l’occasion du grand pique-nique annuel…

Picnic est l’adaptation d’une pièce à succès de William Inge, récompensé en 1953 par le Prix Pulitzer et qui sera oscarisé pour le scénario de La Fièvre dans le sang (Splendor in the Grass) que réalisera Elia Kazan en 1961, dans lequel Natalie Wood tient un de ses plus grands rôles. Moins souvent que celle de son contemporain Tennessee Williams, l’œuvre de William Inge sera néanmoins adaptée plus d’une vingtaine de fois sur les écrans, et avec bonheur avec Arrêt d’autobus (Bus Stop), une autre réalisation de Joshua Logan en 1956, et avec L’Ange de la violence (All Fall Down, 1962) de John Frankenheimer.

Picnic, l’un des meilleurs films de Joshua Logan, évite habilement les ornières du théâtre filmé. Alors que le drame se développe sur scène dans un décor unique, la façade de deux maisons modestes, l’une côté cour, l’autre côté jardin, l’adaptation cinématographique nous promène dans la ville, notamment dans le parc municipal où se déroule le pique-nique. Occasion que saisit Joshua Logan pour dresser un tableau impressionniste très diversifié de la société américaine provinciale, par de multiples touches à l’humour tendre.

Picnic

« J’en ai assez qu’on me dise juste que je suis jolie ! »

La dimension sociale de Picnic, mise en avant dès les premières scènes, habite toute l’œuvre. C’est grâce à une bourse obtenue comme vedette de l’équipe de football du lycée que Hal a pu recevoir une formation universitaire dont il n’a pas pu (ou su) recueillir les fruits, alors qu’Alan n’a eu qu’à s’asseoir sur le siège qui l’attendait dans l’entreprise de son père. Flo Owens, la mère de Madge, est obsédée par le désir d’assurer un futur confortable à sa fille dont elle s’efforce de mettre en valeur la beauté pour qu’elle puisse séduire et épouser Alan qu’elle n’aime pas.

Picnic montre aussi qu’aucun des personnages, quelle que soit sa position sociale, n’est bien dans sa peau. Chacun recherche désespérément le bonheur. Et la fin ouverte du film, si elle fait briller une petite lueur d’espoir, laisse au spectateur le soin d’imaginer la destinée de Madge, de Rosemary l’institutrice, de Hal dans sa quête d’un emploi solide, de Millie et de ses rêves d’écrire des romans avec des histoires « comme dans la vraie vie »…

Picnic, Golden Globe en 1956, servi par une bonne distribution, avec William Holden, Kim Novak (dans son premier emploi de sex symbol), Susan Strasberg, Rosalind Russell…, attendait depuis longtemps une réédition et une sortie, la première, sur Blu-ray.

Picnic

Présentation - 3,0 / 5

Picnic (113 minutes) et ses suppléments (28 minutes) tiennent sur un Blu-ray double couche logé dans un boîtier fumé glissé dans un fourreau avec un montage photographique reprenant l’une des affiches. Le menu animé et musical propose le film dans deux formats audio pour la version originale, DTS-HD Master audio 5.1 et 2.0, avec sous-titres optionnels, et un doublage en français DTS-HD MA 1.0.

Bonus - 4,0 / 5

En supplément inédit, De la scène à l’écran (26’), par Marguerite Chabrol, professeur à Paris VIII et auteur de l’ouvrage De Broadway à Hollywood. Stratégies d’importation du théâtre new-yorkais dans le cinéma classique américain (CNRS Editions, 2016), rappelle la première expérience de Joshua Logan comme metteur en scène et producteur de pièces de théâtre, notamment de South Pacific qui assura, dès 1949, sa notoriété. L’apparition d’un « homme pinup » au torse nu dans de nombreuses scènes était alors une nouveauté qui titillait les limites de la tolérance du code Hays. Picnic, adaptation d’une pièce au décor unique, sort résolument du studio, ce qui était alors encore assez rare pour des tournages en cinémascope. Le film met en avant les personnages féminins, Madge, Rosemary l’institutrice vieille-fille et Millie, porteuse d’un message sur le pouvoir émancipateur de la lecture…

Pour finir, la bande-annonce originale du film.

Picnic

Image - 4,5 / 5

L’image (2.55:1, 1080p, AVC) respecte le format large CinemaScope 55 que la Twentieth Century Fox venait de lancer cette année-là. Un nettoyage méticuleux a fait disparaître toutes les taches et rayures sans altérer la texture argentique. Subsiste juste un léger bruit dans les transparences pendant les séquences où Hal et Alan se déplacent en voiture.

L’image bénéficie également d’une exemplaire restauration de la palette du Technicolor.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale, format assez proche du son d’origine 4-Track Stereo, a été soigneusement débarrassé des bruits parasites. Reste un peu de souffle, surtout sensible là où il pouvait difficilement être éliminé sans affecter les dialogues. Les voies latérales sont moins sollicitées par l’ambiance que par l’accompagnement musical auquel elles donnent une belle ampleur. Le format alternatif 2.0 stéréo n’est pas loin d’avoir les mêmes performances.

La version originale est préférable au doublage en français (DTS-HD Master audio 1.0), étriqué et métallique.

Picnic

Crédits images : © Columbia Pictures Industries

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 21 août 2017
Picnic, une inventive adaptation du théâtre à l’écran, portrait de la société américaine des années 50, probablement le meilleur film de Joshua Logan, révèle Kim Novak, dans son premier emploi de sex symbol.

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