American Gods - Saison 1 (2017) : le test complet du Blu-ray

American Gods

Réalisé par David Slade
Avec Ricky Whittle, Emily Browning et Crispin Glover

Édité par Studiocanal

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Le 21/09/2017
Critique

American Gods - Saison 1

Alors que Shadow Moon attend sa libération dans cinq jours, le directeur de la prison lui annonce une bonne nouvelle : il est libre immédiatement. Et une mauvaise nouvelle : sa femme Laura vient de perdre la vie dans un accident de la route. Dans l’avion, Shadow rencontre un homme étrange, aux allures d’escroc, qui sait tout de lui. Il lui demande son nom, l’homme répond par une question : « Quel jour sommes-nous ? ». « Mercredi ». Bon, vous m’appellerez « Wednesday » et vous serez mon garde du corps. En suivant Wednesday dans son vagabondage, Shadow sera confronté aux dieux, les nouveaux et les anciens, amenés en Amérique par les croyances des immigrants venus de toutes les parties du monde.

American Gods est une création de Bryan Fuller et Michael Green, tous deux bien acclimatés à l’univers des séries fantastiques. On doit au premier Dead Like Me (2003, 29 épisodes), Wonderfalls (2004, 13 épisodes, disponible au Royaume Uni), Pushing Daisies (2007, 22 épisodes) et Hannibal (2013, 39 épisodes). Le producteur Michel Green a, lui, créé la remarquable série Kings (2009, 13 épisodes, disponible au Royaume Uni) et coécrit le scénario de Logan. Les deux ont contribué à l’écriture de Heroes.

American Gods s’inspire du bestseller éponyme, publié en 2001, par le Britannique Neil Gaiman, auteur prolifique de romans (l’animation Coraline est adaptée d’une de ses oeuvres), de bandes dessinées et de scénarios, dont celui de La Légende de Beowulf et de la série Lucifer. Neil Gaiman a également participé à l’écriture des huit épisodes de la première saison d’American Gods, aux côtés des deux showrunners, Bryan Fuller et Michael Green.

Eros et Thanatos

D’une inventivité surprenante, American Gods nous ballotte d’un lieu à un autre, dans un univers fantasmagorique où se confondent réel et imaginaire, présent, passé et futur, vie et mort. Au détour d’un épisode apparaît un personnage cachant, derrière une apparence humaine, la puissance d’un des dieux venu du Valhalla, un autre du Nigeria ou d’Égypte, ou encore du Mont Olympe. Jésus est aussi de la partie : invité à la célébration de l’arrivée du printemps, il prend le frais au milieu d’une piscine… assis sur l’eau. Pas toujours bienveillants les dieux : Bilquis, une déesse nigériane, attire les hommes qu’elle ingère dans son vagin juste après l’orgasme ! Et ils peuvent surprendre par des caractéristiques inattendues comme Sweeney, un leprechaun pas stéréotypé qui nous toise du haut de ses deux mètres !

American Gods - Saison 1

La querelle des anciens et des modernes

Les dieux sont surtout redoutables dans la guerre sans merci qu’ils se sont déclarés pour rester dans la foi des mortels, seul recours pour ne pas disparaître. La série est le théâtre de l’affrontement entre les anciens dieux et les nouveaux, apparus récemment dans le sillage des avancées technologiques, comme Technical Boy ou la déesse Media qui interpelle les humains à partir des écrans de télévision sur lesquels elle fait des apparitions iconiques, en Lucille Ball, puis dans la jupe blanche que portait Marilyn Monroe, soulevée par le souffle d’une bouche de ventilation dans Sept ans de réflexion (The Seven Year Itch).

American Gods s’ouvre aussi sur des histoires plus humaines, comme celle des heurs et malheurs d’Essie MacGowan, une fillette irlandaise à la tête remplie des contes de fée que lui racontait sa grand-mère au bord d’une falaise battue par la houle d’ouest.

Pour peu qu’on aime le fantastique, on se laisse porter sans résister par un flux de scènes où la brutalité cède le terrain à la poésie, l’amour à la mort (ou la mort à l’amour), la cruauté à l’humour… dans une succession d’images insolites, avec des angles des couleurs étranges et l’insertion, çà et là, de séquences d’animation. Il faut aussi mentionner les décors, surtout le plus remarquable : celui d’un bar logé… dans la gueule d’un crocodile, qui laisse entrer la lumière de l’extérieur par les intervalles qui séparent les dents du monstre.

American Gods ajoute à tous ces atouts une solide distribution, avec Ian McShane et sa belle gueule burinée dans le rôle de Wednesday « le Voyageur », de Ricky Whittle dans celui de Shadow, d’Emily Brown, pétillante, dans celui de Laura (et d’Essie McGowan), de Crispin Glover dans celui de Mr. World, de Gillian Anderson dans celui de Media…

On nous l’assure dans l’un des suppléments : la première saison de la série n’aurait utilisé qu’un cinquième du livre de Neil Gaiman. La saison 2, annoncée pour 2018, pourrait donc n’être pas la dernière.

Sortie le 31 juillet au Royaume Uni, la saison 1 nous arrive en France plus d’un mois avant sa distribution aux USA, annoncée pour le 17 octobre !

American Gods - Saison 1

Présentation - 4,0 / 5

American Gods (8 épisodes d’une durée cumulée de 460 minutes) et ses suppléments (133 minutes) tiennent sur quatre Blu-ray double couche logés dans un boîtier bleu (quatre disques également pour l’édition DVD).

Le menu animé et musical offre le choix entre la version originale sous deux formats audio, DTS-HD Master Audio 5.1 ou LINEAR PCM 2.0 et deux doublages DTS-HD MA 5.1, en français et en allemand.

Sous-titres en français, en allemand et, pour malentendants, en anglais.

Bonus - 3,0 / 5

Sur le disque 1, American Gods au Comic Con de San Diego (53’) : les créateurs Bryan Fuller et Michael Green, Neil Gaiman, l’auteur du roman, le réalisateur David Slade et les acteurs Ian McShane, Emily Brown, Ricky Whittle, Pablo Schreiber (le leprechaun), Bruce Langley (Technical Boy) et Yetide Badaki (Bilquis) sont confrontés à l’habituelle congrégation gloussante de fans.

Sur le disque 2, des entretiensavec Ricky Whittle et Emily Browning (13’), avec Ian McShane et Ricky Whittle (10’) où les acteurs parlent de leur personnage, sans rien ajouter au visionnage de la série. Vient ensuite Le phénomène American Gods (5’) où Neil Gaiman souligne le mélange des cultures qui s’est fait dans le melting pot, ce creuset qu’est l’Amérique, et s’interroge sur les religions qui tendent à séparer les gens plus qu’à les unir.

Sur le disque 3, Les origines (15’). Neil Gaiman confie que l’idée du livre lui est venue après qu’il ait émigré d’Angleterre aux USA : un bon moyen d’analyser les différences culturelles entre les deux pays était d’écrire un livre, ce qu’il fit en Islande, une terre des dieux nordiques. La série s’ouvre d’ailleurs sur le débarquement de Vikings sur la côte Est des Amériques. Puis Le roman vs. la série (4’) nous révèle que le personnage de Laura Moon, secondaire dans le roman, a été considérablement étoffé par la série. Suit Les nouveaux dieux (5’), un rapide aperçu de Technical Boy, Mr World et Media.

Sur le disque 4, deux entretiens, d’abord avec Ian McShane (12’). Selon l’acteur, après qu’il ait reparlé de son personnage, la différence entre le tournage pour le cinéma et la télévision se limite au temps alloué, plus court pour les oeuvres télévisuelles. Puis avec Bruce Langley (7’). L’interprète de Technical Boy, le junior de la troupe, évoque son personnage, emblématique des nouvelles technologies. Pour finir, Les anciens dieux (8’) passe rapidement en revue des dieux « importés » au fil du temps par les immigrants de tous les continents.

Cette fois encore, on constate que le volume ne fait pas la qualité des bonus. On n’extrait de près d’une heure et demie de visionnage que très peu d’informations sur la réalisation du film, les lieux de tournage et rien sur les nombreux effets visuels.

Image - 5,0 / 5

L’image (1080p, AVC) change plusieurs fois de format. Du 1.78:1, l’image passe, à plusieurs reprises au 2.35:1, notamment pour les reconstitutions historiques, telle l’incursion des Vikings à l’épisode 1 et la révolte des esclaves sur un navire négrier à l’épisode 2.

Une image précise, lumineuse et bien contrastée avec des noirs denses et une palette de couleurs agréablement saturées dans les scènes « réelles », volontairement sursaturées en postproduction dans d’autres.

Son - 5,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale, avec une excellente dynamique, une ouverture très large des aigus aux basses les plus profondes, allie puissance et finesse et valorise le riche accompagnement musical, tout en restituant clairement les dialogues. Le parti tiré des possibilités du multicanal procure une convaincante impression d’immersion dans l’ambiance.

Cette appréciation vaut aussi pour le doublage en français, avec des dialogues légèrement plus mats et resserrés dans le medium.

Crédits images : © 2017 FremantleMedia North America. ALL RIGHTS RESERVED.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 21 septembre 2017
American Gods, d’une inventivité surprenante, nous entraîne dans un univers fantasmagorique où se confondent réel et imaginaire, présent, passé et futur, vie et mort… dans un tourbillon d’images où la brutalité cède le terrain à la poésie, l’amour à la mort, la cruauté à l’humour.

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American Gods - Saison 1
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