Le Complexe de Frankenstein (2015) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Gilles Penso
Avec Rick Baker, Joe Dante et Guillermo del Toro

Édité par Carlotta Films

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Critique

Le Complexe de Frankenstein - Les réalisateurs Gille Penso et Alexandre Poncet

Des premiers essais en costumes aux effets spéciaux de maquillage, de l’animatronique aux images de synthèse, Le Complexe de Frankenstein revient sur plus d’un siècle de techniques qui ont donné naissance aux célèbres monstres que sont Godzilla, Yoda, la Reine d’Aliens ou les tyrannosaures de Jurassic Park. Les réalisateurs Alexandre Poncet et Gilles Penso (qui avaient déjà joué les pères Noël avec le formidable documentaire Ray Harryhausen, le titan des effets spéciaux) donnent la parole aux artistes qui se cachent derrière chaque créature, comme Phil Tippett et Rick Baker, et aux cinéastes dont les films ont marqué l’histoire des effets spéciaux, comme Joe Dante et Guillermo Del Toro. Le Complexe de Frankenstein célèbre cet art en perpétuel mouvement et rend hommage à ces nouveaux Dr Frankenstein, qui continuent d’émerveiller des générations de spectateurs grâce à leur inventivité et leur savoir-faire unique.

Merci les gars !

C’est avec ces mots que débutait une lettre adressée aux réalisateurs Alexandre Poncet et Gilles Penso juste après la projection de leur film en avril 2016, dont voici quelques extraits :

« Merci les gars !

Je suis né en 1973 avec un goût inné et prononcé pour le cinéma fantastique. Mes premiers émois de cinéphile (à la télé), je les dois à Planète interdite, King Kong, L’Étrange créature du Lac Noir et Jason et les Argonautes, c’est vous dire si les robots et autres monstres fantastiques sont tatoués dans mes synapses…
Puis, ado dans les années 80, j’ai dévoré le cinéma de Landis, Dante, Craven, Spielberg, Lucas et j’en passe.
Pour moi, les effets spéciaux ont toujours été une source de fascination et de curiosité, à tel point que les noms de Phil Tippett, Stan Winston, Rick Baker, Dick Smith, Ray Harryhausen, Willis O’Brien… étaient effectivement pour moi les équivalents de rock stars dont j’attendais fébrilement de voir le nom aux génériques des films pour les applaudir (au moins en mon fort intérieur).
Je suis sorti de la projection du Complexe de Frankenstein avec la franche sensation qu’une ère est définitivement derrière nous.

Le Complexe de Frankenstein - Phil Tippett

Ces artistes ont nourri mon imaginaire et ont témoigné de l’existence de métiers passionnants. Les voir aujourd’hui plus vieux, fatigués, nostalgiques, désabusés et presque oubliés par cette industrie qu’ils ont tant aidé à faire grandir est une sacrée pilule à avaler.
Revoir ou découvrir les images de ces coulisses d’une époque et de techniques qui sont en train de disparaître m’a à la fois renvoyé à des souvenirs fabuleux de lectures de Cinefex, Starfix, Mad Movies ; m’a fait réalisé que le cinéma fantastique d’aujourd’hui a énormément perdu en poésie.

Nous étions 7 dans la salle du Gaumont Multiplexe de Montpellier hier soir… la faute à la communication anémique d’un festival local et peut-être sans doute aussi au fait que nous ne sommes plus qu’une poignée à vénérer ces génies créateurs…

Alors merci les gars, pour cette somme, pour ce témoignage, pour cette parole donnée à des artistes sous-exposés, pour cette piqure de rappel de ce qui constitue encore aujourd’hui une part non négligeable de ma psyché cinéphile. »

Malgré le vent de nostalgie qui souffle donc sur Le Complexe de Frankenstein, tout n’est pas si noir dans l’industrie des « créateurs de monstres » puisque même si ils prennent plus vie en synthèse qu’en latex et silicone, il faut encore des talents pour les concevoir.

Deux ans après, les deux compères sont à l’oeuvre sur un nouveau mono-portrait dédié à Phil Tippett. On les remercie par avance d’aller une fois de plus farfouiller là où les fans de coulisses et d’effets spéciaux n’auraient jamais osé rêver poser les yeux.

Le Complexe de Frankenstein - Stephen Chiodo

Présentation - 4,0 / 5

C’est à Carlotta que revient le plaisir d’éditer Le Complexe de Frankenstein en DVD et Blu-ray, donnant à ses propres créateurs une large tribune pour exprimer leur passion au travers de très nombreux bonus. Le film trouve également ici un écrin simple mais de qualité, avec un boîtier Blu-ray standard glissé dans un surétui. Le menu est simple, fixe et accompagné de la musique du film composée par Alexandre Poncet.

Bonus - 5,0 / 5

Le Complexe de Frankenstein est déjà une somme avec ses 102 minutes d’archives et d’interviews, mais la partie bonus répartie sur le Blu-ray du film et sur un DVD supplémentaire, a de quoi rassasier.

Le Blu-ray va s’attarder sur le film lui-même et propose tout d’abord un commentaire audio des deux réalisateurs. Sympathiques et même joyeux, généreux en anecdotes sur la genèse du film et sur leurs motivations, Alexandre Poncet et Gilles Penso se régalent de revenir sur leur film. Un régal communicatif.

L’Odyssée de Frankenstein est un long making of/interview en compagnie des deux réalisateurs. La redondance avec le commentaire audio est assez importante, mais on a ici droit en complément des propos, à des scènes coupées ou des images de tournage, qui font vite pousser un sentiment de jalousie face aux expériences et rencontres incroyables qu’a provoqué le film pour les deux frenchies.

Artisanat numérique donne la parole aux autres talents qui ont participé à ce film, et dont les deux réalisateurs parlent abondemment dans leurs anecdotes: générique, effets correctifs, étalonnage… on ne se doute pas toujours du travail que peut demander un documentaire.

Toujours dans la générosité, Alexandre Poncet offre ici en écoute, la bande originale du film, 16 titres dont trois bonus tracks.

La galerie photos (un diaporama sonorisé de près de 8 minutes) termine d’amplifier le sentiment de jalousie lorsque l’on voit les deux réalisateurs manipuler des maquettes, approcher de très près des objets, personnages et créatures cultes, ou encore poser avec les différents intervenants.

La bande-annonce de plus de 3 minutes (!) à de quoi faire baver ceux qui n’ont pas encore vu le film.

Le Complexe de Frankenstein - Guillermo Del Toro

On passe ensuite à la seconde galette qui est un DVD qui fait la part belle à des entretiens supplémentaires, écartés du montage final du film. C’est l’occasion de s’attarder encore plus longuement sur les ateliers, les archives et d’entendre de nouvelles anecdotes. 8 entretiens cumulent ainsi 1h47 de pépites dont celui d’un fan de Gremlins qui possède une collection de merchandising et d’objets originaux à donner le tournis. Puis Joe Dante anime une session de questions/réponses avec les deux réalisateurs lors de la projection du film dans un festival, de nouveaux, la redondance s’invite puisqu’il est question de la genèse du film et de son leitmotiv. Mais il est amusant de voir ses deux fans devenus réalisateurs par passion être interviewé par l’un des artistes qui les a inspiré toutes ces années. Presque dans la même veine, Guillermo Del Toro se retrouve à présenter le film lors d’un autre festival et à répondre à des questions après la projection sur son amour des créatures et sur la disparition ou en tout cas la transformation de cet art créatif.

Image - 4,5 / 5

Comme on l’apprend dans les bonus du Blu-ray, la captation du Complexe de Frankenstein s’est étalée sur plusieurs années, dans des conditions parfois insolites et avec divers appareillages. Le tout a bénéficié d’un travail méticuleux quant à son étalonnage et le résultat se laisse franchement voir sans y penser à toutes ces contraintes. On apprécie en tout cas les gros plans de maquettes et de créatures, truffés de détails diablement bien rendus par l’encodage AVC de ce Blu-ray.

Son - 4,5 / 5

Même constat pour le son qui a lui aussi été capté dans diverses conditions plus ou moins optimales, mais qui a bénéficié d’un traitement très soigné. La musique d’Alexandre Poncet, très inspirée par Danny Elfman (notamment le fantastique thème de La Planète des singes), profite du 5.1 en s’installant dans les canaux accessoires, donnant au film une enveloppe sonore confortable.

Le Complexe de Frankenstein - Joe Dante et John Landis

Crédits images : © 2015 FRENETIC ARTS. Tous droits réservés.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Toshiba TDP-MT700
  • Sony PlayStation 3
  • Ampli Denon AVR 2807
  • Kit enceintes/caisson Morel Nova (configuration 7.1)
  • Diagonale image 302 cm
Note du disque
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Stéphane Leblanc
Le 6 octobre 2017
Un documentaire essentiel sur les artisans qui nous font frémir depuis des décennies au cinéma, en créant des créatures devenues légendaires...

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