Le Portrait de Jennie (1948) : le test complet du Blu-ray

Portrait of Jennie

Réalisé par William Dieterle
Avec Jennifer Jones, Joseph Cotten et Ethel Barrymore

Édité par Carlotta Films

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Le 05/04/2018
Critique

Le Portrait de Jennie

New York, 1934. Eben Adams, peintre sans le sou, croise à Central Park une étrange fillette nommée Jennie Appleton. Lui qui avait pour habitude de peindre des paysages ou des natures mortes va esquisser cette enfant, éveillant la curiosité des marchands d’art. À chacune de leurs retrouvailles, Jennie vieillit à vue d’oeil, jusqu’à se métamorphoser en une belle jeune fille. À la fois intrigué et fasciné par cette femme semblant venir d’un autre temps, Eben va tenter de percer le mystère de celle qui est devenue sa muse…

Le Portrait de Jennie (Portrait of Jennie) est l’adaptation par William Dieterle d’un ouvrage de Robert Nathan. Auteur américain d’une quarantaine de romans, de cinq recueils de poésie, de trois pièces de théâtre et de trois scénarios, il a inspiré d’autres films, dont L’Horloge (The Clock, Vincente Minnelli, 1945) et Honni soit qui mal y pense (The Bishop’s Wife, Henry Koster, 1947).

C’est aussi la dernière production de Selznick International Pictures, mise dans une situation financière délicate par l’échec commercial de Duel au soleil, le film à gros budget sorti en 1946. La fin d’un rêve pour David O. Selznick, obsédé par le désir de surpasser la gloire que lui valut, en 1939, la production d’Autant en emporte le vent (Gone with the Wind). Un producteur exigeant, intervenant dans l’écriture des scénarios et dans la mise en scène de tous les films qu’il produisait, en plein sous les feux de l’actualité vidéo, avec la sortie récente par Carlotta Films de deux tomes de la Collection Coffrets Ultra Collectors, Duel au soleil et Alfred Hitchcock - Les Années Selznick , lauréat du prix du Meilleur coffret décerné par le jury DVD/Blu-ray du Syndicat Français de la Critique de Cinéma.

Le Portrait de Jennie

Le Portrait de Jennie réunit le couple formé dans Duel au soleil par Joseph Cotten et Jennifer Jones (devenue l’épouse de David O. Selznick) qui avaient déjà tous les deux figuré au générique de deux films, Depuis ton départ (Since You Went Away, John Cromwell, 1944) et Le Poids d’un mensonge (Love Letters, William Dieterle, 1945).

Le Portrait de Jennie est un conte étrange, envoûtant, une histoire de fantôme ou le récit d’un rêve éveillé. Eben Adams est le seul à voir Jennie qui apparaît et disparaît comme par enchantement, revenant toujours, fidèle à sa promesse, plus âgée de quelques années d’une apparition à l’autre. Une curieuse histoire d’amour, une passion irrésistible bien qu’impensable, tant est grande la différence d’âge entre les deux protagonistes, au moins au début de l’histoire.

La dimension onirique, irréelle de l’oeuvre est renforcée par la photo, en clair-obscur sur des arrière-plans estompés, de Joseph H. August (mort avant la sortie du film) qui avait déjà travaillé avec William Dieterle pour Quasimodo (The Hunchback of Notre Dame, 1939, avec Charles Laughton dans le rôle-titre) et pour The Devil and Daniel Webster (Tous les biens de la terre) (All That Money Can Buy, 1941). Concourt aussi à l’étrangeté du récit l’accompagnement musical aérien d’arrangements par Dimitri Tiomkin d’oeuvres de Claude Debussy.

Jennifer Jones s’acquitte à la perfection du jeu terriblement sensuel de Jennie qui semble s’offrir sans retenue à Eben jusqu’à ce qu’elle disparaisse, juste au moment où l’on s’attend à ce qu’elle s’abandonne à une passion qu’elle a fait naître. Son interprétation délicate est à l’opposé de celle, si peu nuancée, qu’elle donnait de Pearl dans Duel au soleil.

Le Portrait de Jennie

Édition - 6,5 / 10

Le Portrait de Jennie (86 minutes) tient sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier de 11 mm glissé dans un fourreau. Le menu fixe et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels et le choix entre les deux formats audio originaux, mono ou 5 pistes, DTS-HD Master Audio 1.0 et DTS-HD MA 5.0.

Aucun bonus vidéo, hormis la bande-annonce.

L’image (1.33:1, 1080p, AVC), soigneusement débarrassée des taches et griffures, reste affectée par un bruit variable, occasionnellement important et, particulièrement dans les séquences les plus sombres, par une instabilité lumineuse. Dans certaines scènes en basse lumière, les noirs peuvent se boucher. Mais les scènes en pleine lumière proposent un fin dégradé de gris allant de blancs lumineux à des noirs profonds, avec une excellente résolution.

Le son DTS-HD Master Audio 1.0 assure une claire restitution des dialogues et de l’accompagnement musical avec une étonnante réduction du souffle. Le format DTS-HD MA 5.0 entre en jeu pendant cinq minutes, dans la scène de la tempête sur Cape Cod, à la fin du film (à 74 minutes du début), pour donner une impression d’immersion qui a dû paraître spectaculaire, en 1948, dans les salles équipées.

Le Portrait de Jennie

Crédits images : © 1949 AMERICAN BROADCASTING COMPANIES, INC. Tous droits réservés.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
6,5 / 10
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Philippe Gautreau
Le 5 avril 2018
Le Portrait de Jennie, un conte étrange, envoûtant, une histoire de fantôme ou le récit d’un rêve éveillé, dans lequel le temps échappe à toute mesure, réunit une fois encore un couple mythique du cinéma, Joseph Cotten et Jennifer Jones, délicieusement troublante. La dernière production indépendante de David O. Selznick, enfin disponible en vidéo !

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