NOX (2017) : le test complet du Blu-ray

Lorsque Julie disparaît dans les sous-sols de Paris sans laisser de trace au cours d’une opération de police, Catherine Susini, sa mère, policier en retraite, est déterminée à tout mettre en oeuvre pour la sauver. Elle part à sa recherche avec le lieutenant Raphaël Berger, partenaire de sa fille, et met à jour d’impensables activités…

Nox, une minisérie policière créée par Fred Cavayé (Pour elle), Quoc Dang Tran (Intrusion) et Jérôme Fansten (Au bonheur des ogres), coproduite par Gaumont Télévision et Canal+, tire son originalité du déroulement d’une grande partie de l’action dans les sous-sols de Paris (en réalité, ce que nous révèle le supplément, dans les carrières d’Auvers-sur-Oise et, semble-t-il, dans les égouts de la capitale), un univers étrange qu’avait exploré Pierre Tchernia, dans le registre de la comédie, avec Les Gaspards.

Nox, c’est le nom d’une organisation criminelle (souterraine !) qui vend aux enchères sur le Dark Net, avec la complicité active de certains policiers corrompus jusqu’à la moelle, le droit de tuer des hommes ou des femmes, immigrants, sans abris ou autres, dont les cadavres finissent en bas-reliefs sur les parois des entrailles de Paris, scellés dans une gangue de ciment.

Ce thème et le cadre insolite de l’action nourrissaient des espoirs, déçus, après visionnage, par le manque de crédibilité de la plupart des situations et de certains personnages (tel celui d’une invraisemblable mémé-hacker interprétée par Noémie Lvovsky), de la répétitivité de déambulations dans les égouts, de dialogues factices et de l’apparition, entre chaque scène, de vues aériennes de quartiers de Paris, sans aucun lien avec l’action.

Ces faiblesses ne sont malheureusement pas compensées par l’honnêteté de la prestation des deux acteurs principaux, Nathalie Baye et Malik Zidi, révélé en 2001 par Gouttes d’eau sur pierres brûlantes de François Ozon qui lui valut le Prix du meilleur espoir à la Berlinale.

À saluer, pourtant, la qualité d’ensemble de la mise en scène et de la photographie, ainsi qu’une fin sortant de la routine, amenée toutefois de manière un peu abrupte. Pas suffisant, hélas, pour racheter les carences du scénario.

Nox (six épisodes d’une durée cumulée de 302 minutes) et son supplément (32 minutes) tiennent sur deux Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier épais de 14 mm.

Le menu animé et musical propose la minisérie au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.

Sous-titres pour malentendants.

Les coulisses d’une création originale (DTS-HD MA 2.0, 32’). Isabelle Degeorges, productrice de Gaumont Télévision rappelle quelques chiffres : cinq mois de préparation, trois mois et demi de tournage, après deux ans d’écriture. Quoc Van Tran y voit les racines du récit dans le mythe d’Orfée et Eurydice. Acteurs, réalisateur et producteur se lancent ensuite dans de longs commentaires sur les personnages principaux, à commencer par celui de Catherine Susini, « un Clint Eastwood à la française ». On assiste au tournage d’une scène d’action avec le storyboard en parallèle. L’équipe montre aussi les décors créés dans les carrières d’Auvers-sur-Oise et souligne la violence vers laquelle glissent les personnages, aux frontières de l’horreur.

L’image (2.35:1, 1080i, AVC), parfois un peu trop douce, se sort remarquablement bien des séquences tournées dans les souterrains à la lueur de lampes-torches.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1, par une utilisation cohérente des cinq voies, procure une discrète sensation d’immersion dans l’action, avec l’acoustique caractéristique des souterrains et donne une belle ampleur à la musique, notamment à celle du générique qui ressemble très étrangement au thème de la série Dexter. Seul bémol : une réverbération qui nuit occasionnellement à la compréhension des dialogues.

Crédits images : © Rémy Grandroques, Xavier Lahache / Gaumont Télévision / Canal+