Réalisé par Claudio Cupellini
Avec
Marco D'Amore, Salvatore Esposito et Cristina Donadio
Édité par Studiocanal
L’assassinat par Ciro Di Marzio de Don Pietro, le patriarche de la famille Savastano, agite la camorra de Naples. Malammore veut venger son patron, Giuseppe Avitabile, mafieux romain, veut saisir l’opportunité pour contrôler le business de son gendre, Gennaro Savastano, et le jeune Enzo Villa, dit Sangue Blu, veut rendre à son clan un prestige perdu…
On trouve dans le quintette des créateurs de Gomorra - La série, Roberto Saviano (l’auteur du roman Gomorra dont a été tiré le scénario du film Gomorra réalisé par Matteo Garrone, Grand prix du jury à Cannes en 2008), Ludovica Rampoldi, Giovanni Bianconi et deux compères, Stefano Bises et Leonardo Fasoli, scénaristes expérimentés dans l’univers policier, auteurs de la série Squadra antimafia - Palermo oggi, créée par Stefano Bises et Leonardo Fasoli (2009, 7 saisons), qu’on aimerait bien voir un jour dans nos bacs.
Gomorra - La série, est un exemple supplémentaire de la maîtrise acquise par les équipes italiennes dans la création de séries criminelles avec, notamment, La Mafia (La Piovra, Lucio Battistrada et Massimo De Rita en 1984, 7 saisons, dont 3 disponibles en France), Corleone (Il Capo dei capi, 2007, 6 épisodes), inspiré de la vie de Salvatore Riina, mort en novembre 2017, Romanzo criminale (Stefano Sollima, 2008, 32 épisodes, dont seuls les 22 de la saison 1 ont été édités en France !), Squadra criminale (Non uccidere, 2015, 24 épisodes, dont seule la saison 1 est sortie en France en vidéo).
La nouvelle saison de Gomorra - La série soutient l’intérêt suscité par les deux premières en réussissant à donner de l’épaisseur aux deux personnages présents depuis l’origine, Genny Savastano (interprété par Salvatore Esposito) et Ciro Di Marzio (Marco D’Amore). Le temps et les difficultés rencontrés les font évoluer, Genny gagne en maturité, tandis que Ciro est envahi par le vague à l’âme. Fait son entrée un nouveau protagoniste qui occupe avec eux le devant de la scène, Enzo Villa, dit Sangue Blu (Arturo Muselli), sauvagement résolu à redresser les ruines de l’empire sur lequel régnait autrefois son père.
Ici, on vit pas. On meurt, c’est tout !
Gomorra - La série ajoute aux jeux de pouvoir entre les clans, aux fragiles alliances faites et défaites par la violence, l’intimidation, les humiliations, les menaces de mort visant les proches…, à la mort qu’on sent rôder à tout moment, une dimension quasi-documentaire. Elle a été filmée en grande partie à proximité immédiate du quartier populaire de Secondigliano, fief du crime organisé, « il sistema », qui fut le théâtre d’une guerre sanglante entre clans, principaux fournisseurs d’emploi dans un milieu très frappé par le chômage.
Tous les aspects de la criminalité sont passés en revue, prévarication, subornation de témoins, enlèvements, assassinat d’un total inconnu, juste pour tester la fiabilité d’un futur associé, exploitation de tripots clandestins, vol d’un camion avec sa cargaison, traite de jeunes femmes soumises à la prostitution, ce qui nous vaut un détour par Sofia, le temps d’un épisode, etc.
Cette remarquable série, parfois d’une insoutenable violence, rythmée par des rebondissements toujours crédibles, bien filmée, couronnée par plusieurs prix en Italie et le Prix de la meilleure série dramatique à Monte-Carlo en 2015, va repartir pour un tour : l’écriture d’une saison 4 est en cours.
Gomorra, saison 3 (12 x 46 minutes, assez loin des 12 x 52 minutes annoncées au dos de l’étui) tient sur trois Blu-ray (BD-50) logés dans trois boîtiers de 11 mm glissés dans un étui, un conditionnement dévoreur d’espace dont StudioCanal semble s’être fait une spécialité (avec Arte Éditions).
Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, ou dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.
Sous-titres pour malentendants.
Aucun bonus vidéo.
L’image (1.78, 1080p, AVC) appelle les mêmes commentaires que ceux faits à l’occasion du test de la saison 1. Précise, aux couleurs froides, légèrement désaturées s’accordant à l’atmosphère glauque de la série, elle bénéficie de contrastes fermes et de noirs denses qui ont toutefois une petite tendance à se boucher dans les scènes les plus sombres.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale (en net progrès sur le format DTS-HD MA 2.0 stéréo de la saison 1) tire profit d’une bonne dynamique et d’une utilisation cohérente des possibilités du multicanal pour créer une convaincante impression d’immersion dans l’action. Les dialogues sont clairement restitués… en dialecte napolitain ! Le choix du doublage en français, au même format, techniquement au point, fera perdre à la série beaucoup de sa couleur locale.
Crédits images : © Gianni Fiorito