Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1 (1969) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Rainer Werner Fassbinder
Avec Ulli Lommel, Hanna Schygulla et Katrin Schaake

Édité par Carlotta Films

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Le 12/06/2018
Critique

Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1

L’AMOUR EST PLUS FROID QUE LA MORT
République fédérale allemande, 1969 : Après avoir refusé de travailler pour le syndicat du crime, le proxénète Franz est rejoint par Bruno qui l’encourage à assassiner un proxénète turc, à se débarrasser d’un policier et de témoins gênants puis à préparer l’attaque d’une banque. La prostituée Joana, lassée de l’influence grandissante qu’il exerce sur Franz, n’hésite pas, par amour (plus froid que la mort) pour ce dernier, à dénoncer Bruno à la police.

L’Amour est plus froid que la mort(Liebe ist kälter als der Tod, RFA 1969) tient un peu, en tant que premier long métrage de fiction de Fassbinder, une place filmographique comparable à celle du À bout de souffle (Fr. 1959) de Jean-Luc Godard. Et cela bien qu’il soit dédié, sur un panneau de son générique d’ouverture, aux cinéastes français Claude Chabrol, Éric Rohmer et Jean-Marie Straub. Le scénario est, comme chez Godard, celui d’un film noir policier (un gangster minable est pris en tenaille entre le syndicat du crime et la police) mais doté d’un rythme beaucoup plus lent et d’une intrigue un petit peu plus subtile. Cinéma expérimental dont les emprunts esthétisants à la Nouvelle vague française (le gangster parodique mais parfois inquiétant, plus melvillien qu’américain, joué par Lommel) ou au cinéma « underground » contestataire contemporain sont plus ou moins parodiques (le garde du corps noir et son holster) : simples leurres esthétiques destinés à appâter le chaland critique de l’époque qu’il fallait impressionner par ces références esthétiques.

Ce qui intéresse Fassbinder est de peindre, à partir d’un sujet de film noir américain, une réalité si inquiétante qu’elle vire parfois au fantastique. Voir la séquence nocturne au cours de laquelle Bruno recherche Joana parmi les prostituées arpentant une sorte de banlieue lugubre, pluvieuse, froide. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que Fassbinder demande à l’opticienne jouée par Irm Hermann si elle a en stock « des lunettes noires comme celles du policier qui interroge Janet Leigh dans Psychose ». Ces éléments d’irréalisme (le personnage de Bruno au premier chef et tout du long) sont contrebalancés par les jeux réalistes des autres, y compris par Fassbinder acteur et par l’assez belle Hanna Schygulla tenant ici son premier rôle d’une longue série de femmes plus ou moins fatales qu’elle jouera pour lui durant la décennie 1970-1980. Le montage (signé Fassbinder sous un pseudonyme rendant hommage au cinéaste américain Raoul Walsh) est bien dosé : c’est un cinéma de la séquence mais qui n’annule pourtant jamais la cohérence totale de la continuité ni son suspense.

Ulli Lommel, dans un entretien publié au tournant des années 2000, assurait que L’Amour est plus froid que la mort était dénué de tout moyen matériel. Possible mais à l’écran, on y voit de nombreux acteurs, de nombreux décors, une alternance équilibrée d’intérieurs et d’extérieurs, de nombreux effets particulièrement soignés à la caméra (la rencontre surexposée dans le train avec la très belle « révolutionnaire » jouée par Katrin Schaake ou bien encore les amples travellings orchestrant la « visite-vol » du supermarché). Le pistolet-mitrailleur anglais Sterling (*), les « flippers », les mini-jupes, les « Jeans » serrés et les bottes des amazones rebelles constituent, rétrospectivement, une assez belle synthèse matérielle de cette époque-là. Pas étonnant que ce film ait rendu célèbre Fassbinder : c’est, même rétrospectivement, un de ses plus beaux sur le plan plastique mais il faut lui laisser le temps de vous accrocher : ce qu’il ne fait que progressivement.

(*) Contrairement à ce que dit le dialogue / à ce qu’écrivent les sous-titres, le Sterling est une arme anglaise et non pas « israélienne ». Autres désinvoltures concernant la vraisemblance : dans la même séquence, un pistolet semi-automatique américain Colt 45 ACP est dénommé faussement « revolver Walther PPK ». Ce modèle Walther est non pas un revolver mais un pistolet semi-automatique allemand d’une taille et d’un calibre sans rapport avec ceux de l’arme américaine ici filmée.

Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1

LE BOUC
République fédérale allemande, banlieue de Munich 1969 : un jeune travailleur immigré grec loue une chambre chez Elisabeth. Il devient vite l’objet des attentions et des passions d’un groupe de jeunes gens désabusés et désoeuvrés.

Le Bouc (Katzelmacher) (RFA 1969) de R. W. Fassbinder demeura inédit en France mais il avait été visionné par des critiques français au Festival de Pesaro 1970. En dépit de son titre faisant clairement allusion au thème religieux du bouc-émissaire, qu’on ne s’attende pas à y trouver une illustration rétrospective des célèbres thèses à venir du philosophe René Girard, La Violence et le sacré, éditions Grasset, Paris 1972. Ce Fassbinder de jeunesse est surtout intéressant pour l’historien du cinéma allemand ou pour le spécialiste passionné ou exhaustif de son oeuvre car si on y sent en gestation son univers mais il s’agit davantage d’un essai esthétique que d’un film pleinement abouti. On y perçoit certaines influences dont Fassbinder ne s’est pas encore dégagé mais dont il se dégagera plus tard ou, inversement, qu’il n’a pas encore véritablement assimilées mais qu’il assimilera plus tard plus rigoureusement à sa propre inspiration. On peut ajouter - c’est une évidence - qu’il témoigne historiquement et sociologiquement de la relative difficulté d’être (et, ici, plus précisément d’être étranger) dans la République Fédérale Allemande au tournant de 1970 mais son véritable intérêt est, pour l’amoureux du cinéma de Fassbinder, de nous révéler l’ambiance avant-gardiste de « l’anti-théâtre » dirigé alors par Fassbinder, de nous révéler les visages des actrices et des acteurs qui allaient bientôt devenir les acteurs piliers de ses meilleurs titres tournés durant la décennie suivante. La désinvolture générale de la mise en scène contraste d’ailleurs assez avec la sourde tension animant celle de L’Amour est plus froid que la mort qui demeure évidemment le grand titre de sa filmographie 1969.

Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1

PRENEZ GARDE À LA SAINTE PUTAIN
Espagne 1970 : dans un hôtel au bord de la mer, l’équipe d’un film attend le réalisateur, l’acteur et le matériel nécessaires au début du tournage. Jalousie, rivalité et désespoir minent progressivement cette petite communauté.

Prenez garde à la sainte putain (Warnung vor einer heiligen Nutte) (RFA 1970) de R.W. Fassbinder présente au générique, outre la famille fassbindérienne habituelle, des noms plus rares et intéressants : Lou Castel, Eddi Constantine, Werner Schroeter et Dick Randall (acteurs), le cinéaste Ralph (écrit sans le « h » final à son prénom) Zucker est producteur délégué. Savoureuses rencontres à mi-chemin du cinéma-bis, du cinéma de genre, et du cinéma underground. Le film est d’une vacuité totale : c’est une pochade hallucinante de nullité (quelques répliques savoureuses mises à part) dont on demande comment Fassbinder a trouvé le financement mais tout est possible : la preuve. François Bégaudeau écrivait dans les Cahiers du cinéma que le film est « une possible représentation de l’enfer ». Ajoutons : surtout pour le spectateur. L’anti-film sur le cinéma par excellence. Et le navrant faux-pas de ce coffret. Il y avait tout de même d’autres titres qu’on aurait pu choisir à la place, à moins que les essentiels ici rassemblés fussent les seuls longs métrages encore libres de droit, ce qui est aussi possible. Le sujet manifeste de ce titre étant le passage douloureux du possible au réel (du désir de tourner un film à la réalité effective du film) et une méditation secrète sur la pureté du désir et l’impureté de la fiction, on voit que nos remarques finales ne nous éloignent pas vraiment de son sujet.

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LE MARCHAND DES QUATRE SAISONS
Hans s’engage vers 1950 dans la légion étrangère pour échapper à sa vie quotidienne allemande. Il devient ensuite policier puis, chassé de la police à la suite des fatales avances d’une prostituée, vendeur à la criée de fruits et légumes. Son mariage est miné par l’alcoolisme et la violence. Une crise cardiaque donne un nouveau tournant à son destin.

Le Marchand des quatre saisons (Händler der vier Jahreszeiten) (RFA. 1971) de R.W. Fassbinder est sorti à Paris le 9 octobre 1974. Il présente le versant réaliste de Fassbinder mais son réalisme est subverti régulièrement par l’irruption sobre du fantasme et par une critique sociale douce-amère qui devient vite violente et glacée. Admirable interprétation de la famille habituelle d’acteurs et d’actrices, dirigés d’une manière précise et sûre, avec une mention spéciale pour Hans Hirschmüller qui joue le marchand. La révélation érotique du corps d’Irm Hermann est encore aujourd’hui efficace et surprenante : Fassbinder sait, par-dessus tout, filmer et diriger les femmes. Notons aussi la vision quasi-psychanalytique des troubles psychosomatiques qui affectent le marchand, intégrés comme éléments « sensiques » à la dynamique du film. Rien que cet aspect du scénario indique qu’on ne peut le réduire à ce à quoi les critiques marxistes français les plus obtus tentèrent de le réduire en 1974. Il y a bel et bien un surréalisme de Fassbinder qu’il eût fallu prendre en compte et qui est, par exemple, sensible lors de la séquence du cimetière où la femme idéale et la femme réelle se rencontrent. La dialectique de la réconciliation impossible du désir avec les contraintes sociales est un thème constant de Fassbinder qui n’est pas réductible à la pâle critique politique de l’époque : elle atteint l’universalité (et un certain surréalisme fantastique) par sa profondeur.

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LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT
La célèbre dessinatrice de mode Petra von Kant aime Karin, une jeune aventurière dont elle décide de faire un mannequin vedette. Karin devient sa maîtresse. Cette passion provoque d’étranges conséquences dont est témoin Marlène, sa dévouée secrétaire.

Les Larmes amères de Petra von Kant (Die bitteren Tränen der Petra von Kant) (R.F.A. 1972) de R.W. Fassbinder fut son premier titre exploité en France : seuls les critiques de festivals avaient auparavant visionné ses titres antérieurs. Son succès public et critique assura la distribution chez nous de la majeure partie de sa filmographie antérieure et future. C’est une adaptation théâtrale de sa propre pièce, filmée en un décor intérieur unique. Ajoutons immédiatement à l’attention de ceux qui seraient rebutés ou découragés d’avance par cette précision qu’il s’agit d’une des plus belles expériences - ou « expérimentation » si on préfère - de théâtre filmé. Ce huis-clos étouffant, tourné dans un décor unique, est intimiste, tendu, baroque et stylisé comme une épure. C’est un des titres de Fassbinder où le temps est le mieux manié. Ce n’est pas un hasard si c’est aussi un de ceux où l’espace offert à l’action est le plus réduit. C’est de cette relation dialectique (qui fait porter sur le réalisateur et les actrices tout le poids de la démonstration) que naît son impact souvent à couper le souffle. Et son thème n’est pas rien dans la fascination qu’il provoqua à l’époque puisqu’il traite sur un mode à la fois réaliste, réflexif et élégiaque des amours lesbiennes. Le thème mériterait qu’on lui consacrât un livre entier tant il est riche dans l’histoire du cinéma. Qu’il suffise de comparer Les Biches (Fr.-Ital. 1968) de Claude Chabrol à ce Fassbinder de 1972 pour avoir une idée de la variété et de la profondeur des traitements dont il fut passible.

Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1

MARTHA
1973 Italie puis R.F.A  : alors que Martha Heyer visite Rome en compagnie de son père, ce dernier meurt d’une crise cardiaque. Elle croise une première fois Helmut Salomon qui remarque son beau visage. De retour en RFA, elle l’épouse. Salomon s’avère un sadique exerce dorénavant une terrible emprise sur Martha. Elle tente d’y résister mais le destin va en décider autrement.

Martha (RFA 1973) de R.W. Fassbinder est un téléfilm d’origine tardivement exploité en Allemagne comme en France (où il sortit le 03 janvier 1996) car l’écrivain américain Cornell Woolrich exigeait la mention de son nom au générique, assurant que le scénario reproduisait une de ses histoires, à quoi Fassbinder répondait qu’il ne l’avait pas lue avant le tournage. L’affaire traîna 20 ans avant que la justice impose la mention du nom de Woolrich au générique et permette sa distribution. Il vaut bien des films cinéma en raison de sa puissance dramatique et visuelle : démentiel scénario, démentielle interprétation de Karl-Heinz Böhm et Margit Carstensen, géniale mise en scène. Son scénario serait inspiré, selon certaines sources, par la vie de l’actrice américaine Martha Hyer. Selon d’autres sources, c’est uniquement son titre qui serait un hommage à son prénom car Fassbinder l’avait admirée dans les rôles qu’elle tenait pour Douglas Sirk (1957) et Vincente Minnelli (1958).

On pense d’abord (et il ne faut pas s’y méprendre : il faut attendre patiemment une demi-heure que l’action prenne son envol, à partir du mariage) que le film est une comédie acide mais le drame, la violence, la démence remplacent bien vite cette tonalité initiale. Fassbinder s’est souvenu, de toute évidence, de certains films classiques de Sirk, de Cukor et d’Hitchcock dans lesquels l’héroïne croit vivre un rêve en se mariant et où son mariage se révèle un cauchemar mettant sa vie et sa raison en péril. Le traitement plastique de l’image couleurs demeure très impressionnant et surprenant encore aujourd’hui : le grandiose travelling panoramique à 720° autour de Martha lorsqu’elle rencontre Helmuth, les encadrements de celui-ci dans la porte de sa maison à son arrivée et à son départ (qui installent un suspense de plus en plus tendu et névrotique), la scène finale dans l’hôpital sont quelques exemples, parmi bien d’autres, du traitement à la fois classique et baroque de cet authentique film noir, confinant souvent au fantastique. Tourné en 16mm avec pratiquement le même objectif (au sens focal du terme) tout du long, il vaut bien des 35mm gros budget du point de vue technique. Autre aspect savoureux : la brève séquence des veuves, assez intéressante car son esthétique et son érotisme annoncent le traitement du sujet dans l’histoire française du cinéma et de la vidéo pornographique des années 1980-1985. Bien qu’il soit moins connu que d’autres Fassbinder, Martha est un chef-d’oeuvre à redécouvrir.

Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1

TOUS LES AUTRES S’APPELLENT ALI
RFA, 1973 : Emmi, veuve allemande d’une soixantaine d’années et femme de ménage, fait la connaissance d’Ali, célibataire marocain d’une trentaine d’années et ouvrier dans une usine de voitures. Ils vivent une passion sincère et se marient mais la famille, les enfants et l’entourage d’Emmi ne supportent pas cette union. Le couple est mis à l’écart mais lutte pied à pied pour sa reconnaissance sociale.

Tous les autres s’appellent Ali (Angst essen Seele auf) (RFA 1973) de R.W. Fassbinder est sorti à Paris le 05 juin 1974. C’est le seul titre de ces coffrets dont le titre français d’exploitation - intelligent - ne traduise pas le titre original La peur détruit l’âme. C’est lui qui a permis, du point de vue de l’histoire de la réception française de l’oeuvre fassbindérienne, d’équilibrer la balance. Il s’agissait d’une oeuvre moins expérimentale esthétiquement, au thème sociologiquement à la mode et doté d’un casting très surprenant. Qu’on y songe seulement : réunir une actrice allemande de presque 60 ans, un acteur marocain inconnus à l’actrice Barbara Valentin (surnommée la « Jayne Mansfield allemande ») célèbre auprès des connaisseurs de cinéma-bis pour son rôle en vedette dans La Mort dans le Filet (RFA 1959) et au producteur-réalisateur-scénariste (mais aussi acteur à l’occasion, comme ici) Adrian Hoven connu des mêmes spectateurs pour son célèbre La Marque du diable(RFA 1970) : il fallait oser ! Et ce mélange est, de fait, réussi en raison d’une constante variété de ton, soutenue par une tension non moins constante. C’est un film de séquences autant qu’un film unifié de l’intérieur. Le projet fassbindérien de peindre une histoire comme une sociologie et une psychologie (individuelle comme collective) de l’Allemagne par épisodes s’y confirme en profondeur.

Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1

Présentation - 4,0 / 5

Coffret R.W. Fassbinder volume 1, édition Carlotta films, 18 avril 2018 :

7 titres répartis sur 4 Blu-ray (couleurs et N&B, formats 1.37, 1.66 et 1.78, encodage AVC 1080/23.98p, VOSTF en DTS-HD Master audio 1.0, durée totale des films : 704 min.) + 1 DVD de suppléments.

Inclus aux coffrets vol. 1 et 2 un livret de 12 pages issues du catalogue de la rétrospective R.W. Fassbinder, tenue du 11 avril au 16 mai 2018 à la Cinémathèque française : c’est une notice bio-filmographique illustrée. Attention aux résumés de scénario, parfois un peu lacunaires : celui de Maman Kuster s’en va au ciel néglige de préciser que son époux a tué son patron . Sur les 15 titres présentés dans ces deux coffrets, 10 titres ont été restaurés par la Fondation R.W. Fassbinder entre 2013 et 2015; 5 autres titres ont été restaurés par Studio Canal : leurs logos respectifs apparaissent avant les génériques d’ouverture des titres concernés. Par rapport aux 4 anciens coffrets DVD Carlotta édités en 2005, on trouve forcément moins de titres dans ces 2 coffrets Blu-ray mais ils sont aux normes techniques actuelles de la haute définition et ils sont présentés, ce qui est un grand progrès, dans l’ordre filmographique chronologique. La plupart sont des longs-métrages majeurs de Fassbinder mais cependant pas tous : pourquoi avoir dépensé de l’argent pour restaurer Prenez-garde à la sainte putain qui est une médiocre pochade alors qu’on n’a pas restauré Maman Kuster s’en va au ciel qui est un des films les plus étonnants et les plus virulents de Fassbinder ? Je me pose parfois la même question pour la sélection des suppléments provenant tous des quatre anciens coffrets DVD. Ces questions seront peut-être résolues par un coffret n°3 à venir, contenant tout ce qui n’a pas trouvé place dans les deux premiers. Souhaitons-le !

Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1

Bonus - 4,0 / 5

Les bonus de ce coffret bluray volume 1 sont rassemblés sur un DVD séparé. Rien d’inédit : on les trouvait déjà dans les anciens coffrets DVD édités en 2005.

Entretien avec le directeur de la photographie Michael Ballhaus

(4/3 couleurs, durée 20 min.) est l’exemple même du supplément utile et enrichissant. Aucun aspect technique du film (en l’occurrence Martha) n’est ignoré une fois qu’on l’a entendu et Ballhaus éclaire (c’est le cas de le dire) les autres aspects avec la même précision et la même modestie.

Deux entretiens avec R.W. Fassbinder

(4/3 couleurs, durée 29min.) réalisés en 1977 par Florian Hopf et montés en 1996 par Maximiliane Mainka. Très intéressant du début à la fin : non seulement les propos, mais aussi le reportage sur le tournage d’un titre n’appartenant pas à ces coffrets, à savoir Despair (1978). On y apprend de la bouche de Fassbinder comment il se situait dans l’évolution du cinéma de R.F.A., quelle fut son évolution personnelle, quel sont ses rapports à la littérature et à l’adaptation. On y voit quelqu’un d’assez différent de la légende constituée autour de son personnage. C’est un professionnel, formé sur le terrain, qui s’y exprime autant qu’un auteur personnel.

Life, Love and celluloïd

(4/3 couleurs et N.&B., durée 90 min.) écrit, produit et réalisé en 1997-1998 par Julianne Lorenz, monteuse et « dernière femme » de Fassbinder. C’est le plus long de ce coffret 1. Elle y interroge plusieurs actrices, acteurs et spécialistes du cinéaste. On y apprendra beaucoup de choses sur la redécouverte de Fassbinder en 1997 par les U.S.A. mais nettement moins, en dépit de ce qu’annonce le titre, sur la vie risquée de ce cinéaste mort à 37 ans, auteur de 45 films (tous métrages confondus) tournés de 1966 à 1982. Un documentaire vampirisé par New York et finalement décevant.

bandes-annonces originales (VOSTF) de Prenez garde à la sainte putain, Le Bouc, Tous les autres s’appellent Ali en état chimique inégal mais dotées d’une bonne définition vidéo.

Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1

Image - 5,0 / 5

L’AMOUR EST PLUS FROID QUE LA MORT
Photographié par Dietrich Lohmann dans un N.&B. souvent splendide mais ici légèrement recadré au format 1.77 compatible 16/9 alors qu’il s’agit d’un 1.66 d’origine compatible 16/9. C’était déjà le cas de l’ancienne édition DVD Carlotta de 2005. Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. L’image bénéficie d’un beau report global. Le fourmillement est parfois prononcé sur certains plans mais les quelques très brefs défauts chimiques (voilage, déchirure sur un ou deux plans) de l’ancienne édition DVD, ont été ici correctement gommés.

LE BOUC
Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. L’image 1.37 compatible 16/9 bénéficie d’un beau report global. Le fourmillement est parfois prononcé sur certains plans mais les quelques très brefs défauts chimiques (voilage, déchirure sur un ou deux plans) de l’ancienne édition DVD, ont été correctement gommés.

PRENEZ GARDE À LA SAINTE PUTAIN
Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. L’image 1.37 couleurs bénéficie d’un bon report d’après une copie argentique en très bon état.

LE MARCHAND DES QUATRE SAISONS
Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. L’image donnée pour 1.37 a pourtant bien l’air d’être du 1.66 : la compatibilité 16/9 augmente encore l’impression car les caches latéraux noirs sont bien plus étroits ceux d’un film 1.37 compatible 4/3. En tout cas, l’image est plus large et, ce qui était attendu, mieux définie aussi. Beau report global : c’est désormais l’édition française de référence en Full HD.

LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT
Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. Excellent master qui gomme les anciennes imperfections argentiques et vidéo de l’ancienne édition DVD : c’est désormais l’édition française de référence en Full HD.

MARTHA
Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. Excellent master qui améliore la définition vidéo, effectué à partir d’une copie argentique en excellent état : c’est désormais l’édition française de référence en Full HD.

TOUS LES AUTRES S’APPELLENT ALI
Master vidéo Full HD encodé AVC 1080/23.98p. Format donné pour 1.37 mais « conçu » pour une projection 1.66 en écran large. Ce qui est ici le cas car on est vraiment plus proche du 1.66 compatible 16/9 que du 1.37 compatible 16/9. Tant mieux. L’image acquiert de ce fait une nouvelle ampleur, supérieure à celle de l’ancien DVD qui était du pur 1.37 compatible 4/3. Image argentique bien restaurée, supérieure à celle de l’ancien DVD dont certains plans souffraient occasionnellement de voilage ou d’instabilité bien que le restant fut déjà parfait. Beau report global : c’est désormais l’édition française de référence en Full HD.

Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1

Son - 5,0 / 5

L’AMOUR EST PLUS FROID QUE LA MORT
DTS-HD Master audio 1.0 VOSTF : piste son bien restaurée et en bon état technique. C’est Peer Raben qui signe la musique. Le son est parfois direct, semble-t-il. Aucune VF à regretter : le film ne fut exploité au cinéma en France que dans le circuit « Art et essais ».

LE BOUC
DTS-HD Master audio 1.0 VOSTF : piste son bien restaurée et en bon état technique. Le son est parfois direct, semble-t-il. Aucune VF à regretter : le film était inédit au cinéma en France.

PRENEZ GARDE À LA SAINTE PUTAIN
DTS-HD Master audio 1.0 VOSTF : piste son bien restaurée et en bon état technique. Aucune VF à regretter : le film ne fut exploité au cinéma en France que dans le circuit « Art et essais ».

LE MARCHAND DES QUATRE SAISONS
DTS-HD Master audio 1.0 VOSTF : piste son bien restaurée et en bon état technique. Aucune VF à regretter : le film ne fut exploité au cinéma en France que dans le circuit « Art et essais ».

LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT
DTS-HD Master audio 1.0 VOSTF : piste son (peut-être bien direct ?) bien restaurée et en bon état technique. Aucune VF à regretter : le film ne fut exploité au cinéma en France que dans le circuit « Art et essais ».

MARTHA
DTS-HD Master audio 1.0 VOSTF : piste son bien restaurée et en bon état technique. Aucune VF à regretter : le film ne fut exploité au cinéma en France que dans le circuit « Art et essais ».

TOUS LES AUTRES S’APPELLENT ALI
DTS-HD Master audio 1.0 VOSTF : piste son bien restaurée et en bon état technique. Aucune VF à regretter : le film ne fut exploité au cinéma en France que dans le circuit « Art et essais » qui exigeait la VOSTF mais pas la VF, afin que les distributeurs puissent l’économiser.

Rainer Werner Fassbinder - Vol. 1

Crédits images : L’AMOUR EST PLUS FROID QUE LA MORT © 1969 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION. Tous droits réservés. RESTAURATION © 2013 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION.
LE BOUC © 1969 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION. Tous droits réservés. RESTAURATION © 2014 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION.
PRENEZ GARDE À LA SAINTE PUTAIN © 1970 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION. Tous droits réservés. RESTAURATION © 2015 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION.
LE MARCHAND DES QUATRE SAISONS © 1971 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION. Tous droits réservés. RESTAURATION © 2013 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION.
LES LARMES AMÈRES DE PETRA VON KANT © 1972 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION. Tous droits réservés. RESTAURATION © 2014 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION.
TOUS LES AUTRES S’APPELLENT ALI © 1973 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION. Tous droits réservés. RESTAURATION © 2014 RAINER WERNER FASSBINDER FOUNDATION.
Tous droits réservés.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic FullHD
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Sony
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p