La Forme de l'eau (2017) : le test complet du Blu-ray

The Shape of Water

Blu-ray + Digital HD

Réalisé par Guillermo del Toro
Avec Sally Hawkins, Michael Shannon et Richard Jenkins

Édité par 20th Century Studios

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Critique

La Forme de l'eau

Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres…

La Belle et l’Ablette

Dans la série « tout le monde s’emballe pour des choses pourtant déjà vues ailleurs », voici La Forme de l’eau, le 10e long métrage de Guillermo del Toro (Le Labyrinthe de Pan). 4 Oscars, dont celui du meilleur film, pour une compilation d’images et d’idées piochées ici et là, mises en image d’une façon assez pompeuse et il faut le dire ennuyeuse au possible.

Alors qu’il déclare avoir voulu une créature la plus originale possible, il faudrait être franchement aveugle pour ne pas voir le mélange de L’Étrange créature du Lac Noir (film de chevet de Del Toro) et de la créature amphibienne Abe de la série de comic books Hellboy (qui mange aussi des oeufs) et adapté au cinéma par Del Toro. Étant donné le contexte historique donné au film (années 60 / guerre froide), on se demande même au cours du film si il n’a pas voulu faire une pseudo-suite de L’Étrange créature du Lac Noir où le monstre aurait été capturé et emmené vers la civilisation, façon King Kong. Mais après avoir fait état de ces « inspirations » et autres auto-copier/coller, force est de constater que Del Toro ne s’arrête pas là et photocopie idée, façon de filmer et même chorégraphie de scène avec pèle-mêle le même synopsis qu’une pièce de théâtre signée David Zindel, une photographie et une intro qui rappellent violemment Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain (de Jean-Pierre Jeunet) et enfin la scènes de danse sur le lit et la salle de bain inondée qui sortent tout droit de Delicatessen (toujours de Jean-Pierre Jeunet - et Marc Caro - qui n’a pas hésité à faire savoir son « étonnement » au réalisateur mexicain).

Si au moins, le tout était assemblé de façon passionnante… même pas. Les personnages sont caricaturaux au possible, le look and feel des années 60 est plus fantasmé que réaliste, le scénario prend l’eau de toutes parts et il ne reste guère que les effets spéciaux splendides, les décors somptueux et le maquillage très réussi de la créature pour laisser quelques impressions positives.

Cette énième fable façon « La Belle et la Bête » est une production certes ambitieuse visuellement, mais ceux qui s’y usent les yeux pourrait tout aussi bien regarder du côté du cinéma européen (et français) pour y trouver, bien plus tôt que 2018, des oeuvres teintées d’une folie et d’une poésie similaires, à commencer justement par Delicatessen.

La Forme de l'eau

Présentation - 2,5 / 5

Fox délivre une édition simple de son pourtant « chef-d’oeuvre » aux 4 Oscars » avec un boîtier simple, un disque non-sérigraphié et un menu très basique. La galette est accompagnée d’un leaflet pour récupérer la copie digitale du film.

Bonus - 3,0 / 5

Guillermo del Toro est très content de son film, il le trouve très beau et il le dit ! Tous les modules de cette sélection de bonus sont empreints d’auto-satisfaction et de louanges à la gloire du maestro mexicain…

Un conte de fées pour temps agités

est un making of en 4 parties qui aborde les éléments classiques de la production d’un tel film : histoire, créature, décors, musique…

Deux analyses de scènes sont ensuite proposées, l’intro aquatique et la scène de comédie musicale, avec un focus sur les difficultés techniques.

Puis vient un module sur l’illustrateur James Jean qui a dessiné l’une des affiches du film.

Et enfin une masterclass (un montage très serré en fait), de Guillermo del Toro et ses collaborateurs techniques sur le film. Le montage est tellement serré, que l’on n’a pas le temps de savourer grand chose des explications et anecdotes du réalisateur.

La Forme de l'eau

Image - 5,0 / 5

L’énorme travail de photographie, de lumière et de décors est parfaitement respecté par l’encodage AVC de ce Blu-ray qui délivre une image somptueuse et délivre une palette de couleurs très fine. La définition est au petits oignons, de quoi apprécier de très près les détails de la créature.

La Forme de l'eau

Son - 4,0 / 5

Fox oblige pas de HD pour la VF qui se contente d’un DTS standard certes efficace, mais franchement indigne d’un Blu-ray qui s’offre un piste VO DTS-HD Master Audio 5.1 pleine de subtilités et de profondeur, et où la musique d’Alexandre Desplat semble onduler sans le moindre effort.

La Forme de l'eau

Crédits images : © 2017 Twentieth Century Fox Film Corporation All Rights Reserved

Configuration de test
  • Vidéo projecteur Toshiba TDP-MT700
  • Sony PlayStation 3
  • Ampli Denon AVR 2807
  • Kit enceintes/caisson Morel Nova (configuration 7.1)
  • Diagonale image 302 cm
Note du disque
Avis

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P. de Melun
Le 26 février 2021
Même si les décors sont sublimes et l’univers visuellement très abouti, emprunté esthétiquement d’ailleurs à ceux de Jean-Pierre Jeunet, ce film, récompensé par 4 oscars et 2 Golden Globes, a été fortement surévalué par le tout Hollywood. Sous des airs de conte fantastique, Del Torro nous livre une histoire d’amour sans émotion véritable, l’héroïne semblant plus intéressée par l’expérience charnelle avec la créature plutôt que par une relation où l’amour défie tous les codes du genre. Cela se traduit par une espèce de froideur larvée dans cet univers poisseux où les clichés sont légions : le monstre est forcément gentil, la femme de ménage est forcément noire ou espagnole, le blanc forcément méchant et hystérique. Les traits sont volontairement tirés et la morale n’est pas très subtile : il faut aimer les gens, par-delà leurs apparences et ne pas les rejeter pour leurs différences. Bref, une histoire pas inintéressante et avec un peu d’audace dans un univers léché mais bancale ne générant pas nécessairement d’empathie.
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Stéphane Leblanc
Le 26 septembre 2018
Cette énième fable façon « La Belle et la Bête » est une production certes ambitieuse visuellement, mais ceux qui s’y usent les yeux pourrait tout aussi bien regarder du côté du cinéma européen (et français) pour y trouver, bien plus tôt que 2018, des oeuvres teintées d’une folie et d’une poésie similaires, à commencer justement par Delicatessen.
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jean-marc
Le 22 août 2018
J’ai adoré ce film au cinéma. Un joli film par son image et son histoire (qui n’est pas non plus une histoire de fou, mais ça fait du bien aussi parfois un peu de simplicité dans un film).

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