Réalisé par John Wells
Avec
Ellen Barkin, Scott Speedman et Shawn Hatosy
Édité par Warner Bros. Entertainment France
À la mort de sa mère par overdose, Josh ‘J.’ Cody est recueilli par sa grand-mère, Janine ‘Smurf’ Cody, qui mène à la baguette ses quatre fils, Pope, sorti le jour-même de prison après un braquage de banque, Barry ‘Baz’, adopté, Craig, le casse-cou et Deran, le benjamin immature. J. est vite mis au parfum : la famille vit de braquages en tout genre…
Animal Kingdom, est la série adaptée du film éponyme, premier long métrage réalisé par l’Australien David Michôd, noyé sous une avalanche de prix dans son pays d’origine et bien reçu ailleurs par la critique.
La série reprend les mêmes personnages que l’oeuvre originale et le récit, au moins dans la première saison, est, comme dans le film, centré sur Josh ‘J.’ Cody. L’ambiance générale et les caractères sont, dans l’ensemble, respectés dans l’adaptation.
Animal Kingdom réussit, épisode après épisode, à creuser la personnalité de chacun des personnages et à découvrir la dangerosité insoupçonnée de certains d’entre eux, en exploitant un atout essentiel, la qualité de sa distribution.
There are no secrets in this family!
En tête, Ellen Barkin, pas dans son coup d’essai dans la peau d’une femme dangereuse après Sea of Love (Mélodie pour un meurtre) (Harold Becker, 1989). Elle donne une remarquable démonstration de son talent dans la peau de Janine ‘Smurf’ Cody, la redoutable matriarche, manipulatrice, perverse, imposant son autorité à ses quatre fils et à J., son petit-fils.
Elle rappelle fréquemment qu’il ne peut y avoir de secret dans la famille, un des moyens qu’elle utilise pour tout contrôler, alors qu’elle en cache un lourd à ses fils, qu’ils ne découvriront, tout comme nous, qu’à la fin de la saison.
On remarque aussi dans le rôle de Baz, le membre le plus équilibré et contrôlé de la fratrie (encore qu’il ne faille pas se fier aux apparences), Scott Speedman, lancé en 1998 par la série Felicity, créée par J.J. Abrams et Matt Reeves, dans laquelle il partageait la tête d’affiche avec Keri Russell. Finn Cole, le Michael Gray de la série Peaky Blinders, fait subtilement ressentir l’évolution de personnage de J. dans le nid de vipères dans lequel il est tombé.
Attire particulièrement l’attention Pope, le frère aîné, affecté par différents traumatismes subis pendant un long séjour en prison, dont la sournoise dangerosité est efficacement communiquée par Shawn Hatosy, un des acteurs-clés de Southland (5 saisons, 2009-2013), une excellente série policière qui n’a pas été éditée en France.
Animal Kingdom, outre l’intérêt qu’elle suscite par l’approfondissement des personnages, souvent imprévisibles, tenus de vivre ensemble, réussit à maintenir une forte tension dramatique en les plaçant dans des confrontations variées, toujours violentes, avec le monde extérieur, particulièrement avec la police, depuis la mort d’un officier au cours du braquage d’une bijouterie.
On attend avec impatience la suite, deux saisons de 13 épisodes chacune. La saison 2 est sortie sur DVD et Blu-ray aux USA en février 2018, pas encore eu Europe. La saison 3 est en cours de diffusion sur les écrans de Warner TV.
Animal Kingdom, saison 1 (10 épisodes d’une durée cumulée de 500 minutes, les deux premiers réunis en un seul, une durée nettement plus longue que les 420 minutes mentionnées au dos de la jaquette) et ses suppléments (52 minutes) tiennent sur deux Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier de 11 mm, glissé dans un étui.
Le menu fixe et musical à pictogrammes propose la série dans sa version originale au format audio DTS-HD Master Audio 5.1 et dans un doublage en trois autres langues, dont le français au format Dolby Digital 2.0 stéréo.
Sous-titres en six langues, dont le français et l’anglais (pour malentendants).
Les dessous d’Animal Kingdom (2’). Les producteurs nous disent que les Cody forment une famille dysfonctionnelle, composée de criminels dirigés par la mère, ce qui ne risquait pas d’avoir échappé au spectateur le plus distrait !
Les cascades dans Animal Kingdom (2’). Le coordinateur des cascades nous montre une séquence de surf, un téméraire gymkhana en moto dans la circulation, des plongeons dans une piscine, des sauts en chute libre… Quelques-unes des cascades ont été exécutées par les acteurs.
Rencontrez les Cody (2’) : une rapide présentation des membres de la famille.
Dans la peau des personnages (2’). Le responsable des maquillages nous parle des tatouages, certains vrais, d’autres pas.
Mise en scène (2’). La directrice artistique nous fait visiter la maison des Cody, une vraie maison fonctionnelle dont nous voyons la construction en accéléré.
La famille d’abord (14’). Smurf régit ses fils comme s’ils étaient encore des enfants et ces derniers cherchent à capter l’attention de leur mère qui joue à attiser leur jalousie. Tous se serrent les coudes, dépassant finalement les fréquentes chamailleries et les problèmes, plus sérieux, posés par Pope, le personnage le plus complexe de la fratrie. Le caractère de chacun est brièvement analysé.
Scènes coupées (28’) en anglais, sous-titrées.
Tous ces suppléments sont repris de l’édition US.
L’image (1.78:1, 1080p, AVC), très lumineuse, ne présente pas de défauts de compression, bien que tout l’espace du disque ne soit pas utilisé. La résolution est bonne, sans être remarquable, les couleurs naturelles, avec de solides contrastes et des noirs denses.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale, propre, avec une bonne dynamique, restitue clairement les dialogues et procure une impression réaliste d’immersion dans l’ambiance. Il peut même être assez spectaculaire dans les poursuites en voiture et les scènes quelques scènes où les armes à feu se font entendre.
Le doublage en français doté d’un modeste Dolby Digital 2.0 stéréo ne joue pas dans la même cour. Pourtant, l’espace inutilisé sur le disque aurait permis un ou deux doublages en haute définition.
Crédits images : © John Wells Productions, Warner Horizon Television