The Seven-Ups (Police puissance 7) (1973) : le test complet du Blu-ray

The Seven-Ups

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

Réalisé par Philip D'Antoni
Avec Roy Scheider, Victor Arnold et Jerry Leon

Édité par Wild Side Video

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Le 12/10/2018
Critique

The Seven-Ups (Police puissance 7)

Buddy et ses trois coéquipiers, Barilli, Mingo et Ansel forment une section spéciale de la police de New York dont les méthodes peu orthodoxes sont tolérées pour leur efficacité dans la lutte contre le crime, particulièrement contre le trafic de drogue. Ils sont confrontés à un nouveau type d’affaire : l’enlèvement de patrons de la mafia libérés contre paiement d’une rançon…

The Seven-Ups (Police puissance 7) (The Seven-Ups) est l’unique film réalisé par Philip D’Antoni qui s’était fait connaître comme producteur, pour le compte de la Twentieth Century Fox, de deux célèbres films policiers, Bullitt, réalisé en 1968 par Peter Yates, avec Steve McQueen descendant à tombeau ouvert les rues de San Francisco, et French Connection, un film aux cinq Oscars (dont celui du Meilleur film et celui du Meilleur réalisateur), réalisé en 1971 par William Friedkin, avec Gene Hackman dans le rôle de Popeye, le flic obstiné, ainsi que Roy Scheider et Tony Lo Bianco qu’on retrouve tous les deux en tête d’affiche de son film.

The Seven-Ups (Police puissance 7)

Those wise guys are going away for years… seven or up!

« Ces mafieux vont être à l’ombre pour des années, sept ou plus ». L’équipe, bien réelle, constituée au sein du NYPD dans les années 60, chassait le gros gibier, les auteurs de crimes sévèrement punis, ce qui lui valut le surnom des Seven-Ups. Des flics aux méthodes discutables, entretenant des liens équivoques avec certains gangsters, se déguisant pour infiltrer le milieu, payant grassement leurs indics, parfois suspectés d’arrangements pas très catholiques avec la pègre, mais laissés la bride sur le cou en considération de leur efficacité en des temps où la ville n’avait jamais connu une telle insécurité.

The Seven-Ups (Police puissance 7) se distingue par le réalisme des situations, en partie dû aux conseils sollicités par Philip D’Antoni auprès de flics, notamment d’anciens officiers des Seven-Ups, comme Sonny Grosso ou Randy Jurgensen qui réussirent tous les deux une reconversion dans l’industrie du cinéma, comme conseillers techniques, acteurs, puis producteurs.

The Seven-Ups (Police puissance 7)

French Connection avait conforté le statut de star de Roy Scheider, précédemment remarqué dans Portrait d’une enfant déchue (Puzzle of a Downfall Child, Jerry Schatzberg, 1970) et dans Klute (Alan J. Pakula, 1971) avant que son nom ne s’inscrive à nouveau au générique de deux blockbusters, Les Dents de la mer (Jaws, Steven Spielberg, 1975) et de Marathon Man (John Schlesinger, 1976).

L’autre tête d’affiche, c’est Tony Lo Bianco dans le rôle de Vito, un mafioso tiré à quatre épingles tirant de bons revenus des tuyaux qu’il vend à la police, mais aussi aux truands. On remarque aussi Richard Lynch, un ancien Marine, dans son interprétation de Moon, un tueur incontrôlable, très inquiétant.

Filmé avec efficacité, servi par un montage énergique, le film ne manque pas de rythme avec des scènes d’action vitaminées, dont le clou reste la chasse de la voiture de deux tueurs de flics par Buddy, une spécialité de Philip d’Antoni qui avait déjà produit deux films emblématiques du genre, Bullitt et French Connection. La course dans les rues de New York en plein jour dure dix minutes est reste aujourd’hui une référence.

The Seven-Ups (Police puissance 7)

Présentation - 5,0 / 5

The Seven-Ups (Police puissance 7) (103 minutes) et ses généreux suppléments (130 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un digipack en compagnie d’un DVD du film avec une partie des suppléments du Blu-ray.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres imposés et dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 1.0.

Le digipack est glissé dans un étui avec un livre de 186 pages, abondamment illustré, écrit par Philippe Garnier, intitulé Jamais deux sans trois : The Philip D’Antoni Story. Nous avions déjà apprécié la qualité du livre qu’il avait écrit pour accompagner l’édition Wild Side sortie en 2012 de La Nuit du chasseur (The Night of the Hunter, Charles Laughton, 1955) et l’unique édition de Le Grand chantage (Sweet Smell of Succes, Alexander Mackendrick, 1957), sortie en décembre 2016, deux éditions saluées par la Prix DVD/Blu-ray du Syndicat Français de la Critique de Cinéma dans la catégorie Patrimoine. Philip D’Antoni est un homme à part qui a préféré « diriger sa vie plutôt qu’un film de trop » en se retirant à 48 ans, alors qu’il avait produit deux films, Bullittet French Connection, qui ont couté 7,5 millions de dollars pour en rapporter 175 millions ! Philippe Garnier rappelle la genèse et les conditions de tournage des deux films, la contribution significative de policiers pour le second, le changement d’attitude de Philip D’Antoni, passant du rôle de producteur à celui de réalisateur pour The Seven-Ups, ses souvenirs de la difficulté du tournage de la course-poursuite des deux voitures, le choix des acteurs, l’idée originale du rapt de malfrats, la réception du film par la critique… Le livre se referme sur la fiche technique et artistique du film et la filmographie de Philip D’Antoni et de Roy Scheider.

The Seven-Ups (Police puissance 7)

Bonus - 4,0 / 5

Sauf le dernier, tous ces suppléments, enregistrés en 2016, sont repris de l’édition Signal One Entertainment sortie aux USA il y a deux ans.

The Seven-Ups connection (22’). Philip D’Antoni (disparu en avril 2018) se souvient de son embauche au service courrier de CBS à 28 dollars par semaine, avant de devenir assistant réalisateur. Tout changea quand il obtint la signature d’Elizabeth Taylor pour un documentaire, Elizabeth Taylor in London, une formule qui intéressera Sofia Loren et Melina Mercouri. Puis vint la production de Bullitt, puis de The French Connection. Il fut surpris que le film reçoive cinq Oscars, puis fut séduit par l’idée de Sonny Grosso, alors officier du NYPD, d’un film sur la brigade des Seven-Ups et poussé par la Fox à assumer la réalisation du film, un tournage à New York en plein hiver, un job « physique ». Il a privilégié un look naturel, avec peu d’éclairage artificiel et confié la musique à Don Ellis qui avait composé celle de The French Connection. Il avoue avoir été trop pris par la télévision, alors par la série Movin’ On, pour entreprendre la réalisation d’un autre film… jusqu’à ce qu’il décide de quitter l’industrie cinématographique en 1977 pour vivre avec sa famille.

Un acteur à la Tony Lo Bianco (18’). C’est ce que précisait l’annonce passée pour rechercher le titulaire du rôle de Vito, l’indic mafieux. Il s’est aussitôt dit : « Pourquoi pas moi ? » Ami de Roy Scheider, avec lequel il avait joué dans The French Connection où il interprétait Sal Boca, parti, comme The Seven-Ups d’une histoire ébauchée par Sonny Grosso, un flic du NYPD qu’il a suivi sur quelques scènes de crime. Il parle aussi de Randy Jurgensen, un autre policier dont une des affaires inspira le téléfilm Mr. Inside/Mr. Outside (William A. Graham, 1973).

The Seven-Ups (Police puissance 7)

Real to reel (25’). Randy Jurgensen, ex-officier du NYPD, évoque ses vingt ans d’expérience dans la police, sa rencontre avec Philip D’Antoni, sa contribution, en tant que conseiller technique, à The French Connection et The Seven-Ups, pour faire que la réalité (« real ») devienne film (« reel », la bobine), en ajoutant de la fiction aux faits pour rendre le spectacle plus divertissant. Flic de la rue, capable de remarquer au premier coup d’oeil ce qui n’allait pas, il évoque sa carrière mouvementée à New York, l’émotion ressentie lors des témoignages devant la cour d’assises, comment The French Connection redora l’image de la police, des difficultés de New York au milieu des années 70, la police et les pompiers manquant d’argent, le développement des crimes de sang, des incendies, des émeutes, des graffiti…

Pleins feux sur la course (14’). Alors que la célèbre course-poursuite de Bullitt avait été filmée dans les rues désertes de San Francisco, celles de The French Connection et de The Seven-Ups furent tournées en plein jour, dans les rues encombrées de New York, des cascades coordonnées par Bill Hickman, avec quelques séquences « volées », sans autorisation de tournage, et des dépassements de la limitation de vitesse.

L’autopsie d’une course (8’, mars 1973). Quatre semaines de travail pour la préparation et le tournage de la course-poursuite entre la Pontiac Grand Ville conduite par les truands et la Venture Hatchback conduite par Roy Scheider.

Unité de choc, au coeur des Seven-Ups (40’). Fathi Beddiar, scénariste de Colt 45 (Fabrice du Welz, 2014) passe très longuement en revue cette section spéciale de la police de New York dont certains membres sont devenus acteurs, comme Eddie Egan qui inspira le personnage de Popeye dans les deux volets de The French Connection. Le seul bonus original de cette édition, documenté, trop long et décousu, n’ajoute rien aux autres compléments.

Pour finir, la bande-annonce.

The Seven-Ups (Police puissance 7)

Image - 3,5 / 5

L’image (1.85:1, 1080p, AVC) a été soigneusement débarrassée de toutes taches et griffures. Elle est stable, avec des couleurs naturelles, bien étalonnées, mais souffre d’un manque général de densité, avec des noirs un peu poreux ayant tendance à se boucher dans les plans moins éclairés.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 1.0 de la version originale est, lui aussi, très propre, sans bruits parasites à l’exception d’un léger souffle occasionnel. Les dialogues sont nets. La dynamique et l’ouverture de la bande passante mettent en valeur la composition originale de Don Ellis.

Ce constat vaut pour le doublage en français aux dialogues un peu plus mats.

The Seven-Ups (Police puissance 7)

Crédits images :

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 12 octobre 2018
L’unique film de Philip D’Antoni, le producteur de Bullitt et de The French Connection, nous dévoile les faits et gestes d’une brigade spéciale de lutte contre le crime organisé. Avec des ex-flics à l’écriture du scénario et sur l’écran et une course-poursuite d’anthologie dans les rues de New York. Inédit en vidéo, ce film nous est proposé dans une édition exceptionnelle.
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Cédric
Le 21 septembre 2018
Disponible à la Fnac de La Défense ;)

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The Seven-Ups (Police puissance 7)
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