Scorpio (1973) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Michael Winner
Avec Burt Lancaster, Alain Delon et Paul Scofield

Édité par ESC Editions

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Le 30/08/2018
Critique

Scorpio

La CIA menace Paul Laurier, « Le Scorpion », de le faire arrêter pour trafic de drogue s’il ne tue pas Cross, celui qui l’a formé et qu’il admire : sans preuves formelles, elle le soupçonne d’être un agent double. Se sachant menacé, Cross se réfugie à Vienne où il demande l’aide de Zharkov, un vétéran du KGB. C’est là qu’il apprend que sa femme, qui devait le rejoindre, vient d’être tuée par des agents de la CIA…

Scorpio est réalisé en 1973 par le Michael Winner, un des tenants du Free cinema, la nouvelle vague britannique, apparue au milieu des années 50 dans le sillage du courant littéraire des Angry young men. Il s’est établi aux USA, suivant les traces de nombreux réalisateurs britanniques, où il commença par tourner deux westerns pour la MGM, L’Homme de la loi (Lawman) en 1971, avec Burt Lancaster, et Les Collines de la terreur, avec Charles Bronson. Scorpio sera donc le deuxième film qu’il dirigera avec Burt Lancaster, et aussi le dernier.

Sa collaboration avec Charles Bronson sera plus durable, le temps de six films, dont Le Flingueur (Mechanic, 1972), et, son film le plus connu, Un Justicier dans la ville (Death Wish, 1974), l’histoire de justicier autoproclamé résolu, après le meurtre de sa femme pas des voyous, à mettre de l’ordre dans New York avec un six coups à crosse nacrée. Le succès populaire du film fera revivre le personnage de Paul Kersey dans deux suites, Un Justicier dans la ville 2 (Death Wish II) en 1982 et Le Justicier de New York (Un justicier dans la ville 3) (Death Wish III) en 1985.

Scorpio

Scorpio, loin de la fantaisie des films de James Bond, sur un scénario de David W. Rintels, auteur talentueux salué par trois Primetime Emmy Awards, penche plutôt vers le réalisme des histoires d’espionnage de John Le Carré, sur fond de guerre froide.

Scorpio ne brille pas par la direction des acteurs : Burt Lancaster et Alain Delon, à nouveau réunis après Le Guépard (Il Gattopardo, Luchino Visconti, 1963), dont les personnages restent superficiels, ont l’air éteint. Heureusement, les scènes d’action ne manquent pas, dont le clou est la longue et spectaculaire course-poursuite dans le chantier du métro de Vienne, bien filmée et servie par un montage réussi, effectué par Michel Winner en personne. On profite aussi de la présence, plus effective, dans le rôle de Zharkov, de Paul Scofield, oscarisé en 1966 pour son interprétation de Thomas More dans Un Homme pour l’éternité (A Man for All Seasons, Fred Zinnemann).

Scorpio, en dépit de ses quelques faiblesses, méritait une réédition, cette fois en haute définition, pour compenser l’édition DVD United Artists-MGM de 2004, sans suppléments et depuis longtemps épuisée.

Scorpio

Présentation - 3,0 / 5

Scorpio (114 minutes) et ses suppléments (43 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un coffret non fourni pour le test.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, ou dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 1.0.

Bonus - 3,5 / 5

Analyse du film par Olivier Père, responsable du département cinéma à ARTE France (23’). Après une rapide revue des premiers films réalisés par Michael Winner aux USA, Olivier Père évoque la sobriété du style de Scorpio, sans les expérimentations de The Mechanic, la musique de Jerry Fielding dynamisant les scènes d’action, l’opposition entre deux générations d’espions, les vieux, liés par une sorte de code d’honneur, et les plus jeunes, sans repères moraux (une occasion que saisit Michel Winner pour égratigner la CIA), la relation maître/disciple que Michael Winner reprendra dans d’autres de ses films. Il souligne aussi que le Scorpion est un personnage emblématique de la filmographie d’Alain Delon, proche de ceux qu’il avait interprétés dans L’Insoumis (Alain Cavalier, 1964, toujours dans l’attente d’une édition vidéo), Le Samouraï (Jean-Pierre Melville, 1967) ou, encore, Adieu l’ami (Jean Herman, 1968).

La fin des idéologies, par le réalisateur Jean-Claude Messiaen (20’). Plus anecdotique, il se souvient du tournage de Scorpio alors qu’il était attaché de presse de United Artists, ce qui lui a permis d’approcher Burt Lancaster (qui illustre la couverture de son ouvrage Le Cinéma en héritage, Riveneuve, novembre 2017). Le titre initial du film, Danger Field, fut remplacé par Scorpio, le signe zodiacal de Burt Lancaster, d’Alain Delon, de Michael Winner et du producteur Walter Mirisch). Michael Winner tournait vite et bien en s’appuyant sur sa grande maîtrise des techniques de prise de vues.

Scorpio

Image - 4,0 / 5

L’image (1.85:1, 1080p, AVC), stable, finement définie, a été débarrassée de toutes taches et griffures. Le grain, très occasionnellement décelable en arrière-plan de certaines scènes moins éclairées, a été réduit sans affecter la texture originelle. Les couleurs sont parfois un peu pâles dans les séquences en plein soleil, mais avec des contrastes fermes et des noirs denses ayant toutefois une légère tendance à se boucher dans les scènes sombres, comme celle de la rencontre de Cross et de Scorpio dans une serre.

Scorpio

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 1.0 de la version originale, très propre lui aussi, étonne par le dynamisme avec lequel il met en valeur, dans le medium et les aigus, l’accompagnement musical percussif de Jerry Fielding. Les dialogues sont clairement restitués, avec un timbre un peu plus mat dans le doublage.

Scorpio

Crédits images : © ESC Éditions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 30 août 2018
Scorpio, loin de la fantaisie des films de James Bond, opte pour le réalisme des histoires d’espionnage de John Le Carré, sur fond de guerre froide. Servi par une solide distribution, réalisé avec soin, le film manque un peu de rythme, mais réussi à créer une ambiance.

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