L'Italien des Roses (1972) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Charles Matton
Avec Richard Bohringer, Isabelle Mercanton et Chantal Darget

Édité par Carlotta Films

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Le 03/12/2018
Critique

L'Italien des roses

La nuit est tombée sur la Cité des Roses. Raymond, grimpé sur le toit d’un immeuble, semble vouloir se jeter dans le vide. Une foule s’amasse en dessous, bientôt grossie par une noce…

L’Italien des Roses, est le premier long métrage de Charles Matton, réalisé en 1973, après trois courts, La Pomme ou l’histoire d’une histoire (1965, joint en bonus) et Mai 68 ou les violences policières (1968, 11’) et Activités vinicoles dans le Vouvray (1969, 14’). Venu assez tardivement au cinéma, Charles Matton (1931-2008) a été peintre figuratif, sculpteur, écrivain, illustrateur, graphiste (il assura la direction artistique du magazine Esquire), a créé des « boites », des reconstitutions miniaturisées d’espaces à la manière des maisons de poupées…

Il réalisera trois autres longs métrages, Spermula (1976), La Lumière des étoiles mortes (1994) et Rembrandt (1999), qui viennent tous d’être réédités par Carlotta Films, après restauration, dans un coffret de quatre DVD, intitulé Charles Matton, cinéaste. L’Italien des Roses et Spermula sont disponibles séparément dans les deux formats, Blu-ray ou DVD.

L'Italien des roses

L’économie des dialogues entre les deux personnages principaux, Raymond et Lola, malgré les nombreux flashbacks, laissera dans l’ombre les raisons qui ont poussé Raymond à monter sur le toit. Peut-être les doutes sur ses chances de devenir chanteur, mises à mal par un crochet radiophonique ringard, peut-être l’érosion de sa passion pour Lola…

L’Italien des Roses montre l’intérêt du réalisateur pour l’image, pour le cadrage, mais aussi, et surtout, pour la lumière, dans une suite de plans serrés sur les visages, souvent photographiés en contre-jour, mais aussi dans des plans larges de grands immeubles, pris le jour, ou la nuit quand leur structure n’est plus révélée que par la lueur des fenêtres.

La caméra, très indiscrète, observe les nombreux protagonistes, les noceurs, les badauds agglutinés au pied de l’immeuble de Raymond avec une tendresse mêlée d’ironie, comme dans cette scène où un homme échappe aux récriminations de son épouse, fasciné par le marivaudage d’un homme (qui lui ressemble beaucoup, trouve-t-il) avec une jolie blonde. Le jugement se fait plus acerbe quand la caméra observe de près le changement d’attitude des badauds, d’abord terrifiés à l’idée que Raymond saute dans le vide, avant de le mettre au défi de passer à l’acte pour ne pas gâcher le spectacle.

Si L’Italien des Roses est le premier film de Charles Matton, c’est aussi le premier grand rôle de Richard Bohringer, une petite dizaine d’années avant Diva qui consolida son statut d’acteur de premier plan. On reverra Isabelle Mercanton, l’interprète de Lola, dans Spermula, puis dans La Marge de Walerian Borowczyk, avant qu’elle ne tire sa révérence pour passer à autre chose.

L'Italien des roses

Présentation - 4,0 / 5

L’Italien des Roses (85 minutes) et son supplément (15 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier glissé dans un fourreau.

Le menu fixe et musical propose le film au format audio DTS-HD Master Audio 1.0.

Sont également disponibles, une piste d’audiodescription Dolby Digital 2.0 mono et des sous-titres pour malentendants.

Bonus - 3,0 / 5

La Pomme, ou l’histoire d’une histoire, court métrage de Charles Matton (1966, 15’, noir et blanc, 1.66:1). « Moi, tout ce que je voudrais, c’est comprendre ce que c’est qu’une pomme (…) Je m’occupe aussi de la beauté (…) et aussi des sages et de leur rapport avec la vie… ».

Image - 4,0 / 5

L’image (1.66:1, 1080p, AVC), après restauration 2K par Technicolor, est propre, lumineuse, bien contrastée, avec des noirs denses, au grain visible mais assez fin, offre un délicat dégradé de gris. On relève une légère instabilité lumineuse passagère, notamment dans la première scène tournée dans l’appartement de Raymond.

Son - 3,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 1.0, propre lui aussi, avec une bonne dynamique mettant en valeur l’accompagnement musical, malgré quelques distorsions. Les dialogues sont, par moments, difficiles à saisir, défaut à imputer à un petit excès de réverbération et à une articulation paresseuse.

L'Italien des roses

Crédits images : © 1972 SUNCHILD, RENOUVELÉ 1995 SUNSHINE. Tous droits réservés.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 3 décembre 2018
Ce premier long métrage de Charles Matton, peintre et sculpteur, écrivain à ses heures, a révélé Richard Bohringer. Avec un sens intuitif du cadrage et de la lumière, la caméra, très indiscrète, observe de nombreux personnages avec une tendresse mêlée d’ironie.

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