Hippocrate - Saison 1 (2018) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Thomas Lilti
Avec Louise Bourgoin, Karim Leklou et Alice Belaïdi

Édité par Studiocanal

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Le 08/02/2019
Critique

Hippocrate - Saison 1

Le jour où Aloyse et Hugo, deux étudiants, arrivent au service de médecine interne de Raymond Poincaré, un hôpital de la banlieue parisienne, pour leur premier stage d’internat, tous les médecins ont été mis en quarantaine pour éviter une contagion par un agent pathogène non identifié. Ils devront, avec Arben, un médecin légiste, Chloé, une autre interne, et les infirmières prendre en charge tous les patients du service…

Hippocrate, une série créée par Thomas Lilti reprend le thème du film Hippocrate qu’il réalisa en 2014, son deuxième long métrage après Les Yeux bandés, sorti en 2007. Il sera suivi de deux autres films sur l’exercice de la médecine ou son apprentissage, Médecin de campagne, sorti en 2016, et Première année, sorti en 2018. Un domaine familier pour lui qui confiait à Télérama, le 3 septembre 2014 : « C’est après Hippocrate que je peux dire : « Je suis cinéaste ». Jusque-là, je disais : « Je suis médecin. »

Une connaissance qui garantit l’authenticité de la série, renforcée par l’attention qu’il a portée, comme dans les trois films précédents, à la justesse des gestes et à l’exactitude de tous les détails, par le tournage de la série dans l’aile désaffectée d’un hôpital, en s’assurant si nécessaire, l’assistance de consultants, urgentistes et infirmiers.

La série Hippocrate, comme Urgences (ER, créée en 1994 par Michael Crichton, 15 saisons, 331 épisodes) mêle l’exercice de la médecine hospitalière, le fonctionnement de l’hôpital, les relations entre patients et soignants et la vie sentimentale de ces derniers… et les déambulations incessantes dans les couloirs ! On peut aussi la rapprocher de Dr. House (House, M.D., créée par David Shore en 2004, 8 saisons, 276 épisodes), notamment quand le chef des urgences ordonne la fouille de l’appartement d’un patient pour préciser le diagnostic. Elle s’éloigne toutefois un peu de ces deux références pour mettre en avant l’hôpital et son fonctionnement, en évitant l’accumulation d’événements spectaculaires.

Hippocrate - Saison 1

Encore que la situation d’où naît la tension dramatique de toute la saison ne soit ni banale, ni même vraisemblable : tout le service de médecine interne tourne, pendant plusieurs jours sous la seule responsabilité de trois internes, dont deux débutants, de quelques infirmiers et d’un médecin légiste ! Une idée astucieuse, toutefois, pour mettre l’accent sur une première confrontation des étudiants aux responsabilités de leur futur métier.

Hippocrate, outre qu’elle souligne les moyens comptés de l’hôpital (plus de réserve budgétaire pour compenser l’absence des médecins titulaires par suffisamment d’intérimaires), elle épingle aussi ses travers : l’infantilisation du patient, la dissimulation des bavures pour protéger les soignants et l’institution, l’impuissance de la directrice à arbitrer les différends entre services, la prolongation injustifiée de la quarantaine, l’agence régionale de santé et le ministère s’abritant derrière le pernicieux « principe de précaution » pour éviter d’endosser la responsabilité d’hypothétiques conséquences dommageables d’une décision. Ce regard critique donne une certaine dimension politique à la série.

Hippocrate, sans temps morts et plutôt bien rythmée, avec un montage stimulant, vaut aussi par l’épaisseur qu’elle réussit à donner à ses quatre personnages principaux, interprétés avec justesse : Chloé, l’interne la plus expérimentée, par Louise Bourgoin, Aloyse, par Alice Belaïdi, Hugo, par Zacharie Chasseriaud, et Arben, par Karim Leklou).

La dramatique incertitude qui boucle le dernier épisode appelle une suite. L’annonce d’une saison 2, faite par Thomas Lilti dans le supplément, vient tout récemment d’être confirmée à l’occasion de la remise à Hippocrate du Prix de la meilleure série française par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma, le 28 janvier 2019, à la Cinémathèque Française.

Hippocrate - Saison 1

Présentation - 3,0 / 5

Hippocrate - saison 1 (8 x 52 minutes) et son supplément (46 minutes) tiennent sur trois Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier non fourni pour le test.

Le menu animé et musical propose le film au format audio DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo, avec sous-titres pour malentendants.

Bonus - 4,5 / 5

Les coulisses d’Hippocrate (46’, octobre 2018). La série a été tournée sur plusieurs étages d’une aile désaffectée de l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, réaménagée et décorée de fresques de carabins dans la salle de garde. C’est l’hôpital de Garches, où Thomas Lilti a accompli une partie de son internat, qui a été photographié dans les quelques plans d’extérieurs. Deux ans d’écriture, six mois de préparation, cinq mois et demi de tournage, avec une équipe permanente de 50 personnes, 108 rôles, ces chiffres donnent la mesure des moyens investis dans la série. Thomas Lilti, son créateur, showrunner et réalisateur, dit avoir eu envie de créer une série hospitalière dès avant la réalisation du film Hippocrate. Il a été assisté dans l’écriture de la série par Anaïs Carpita, Claude Le Pape et son frère Julien Lilti. Inspiré par l’énergie de la série Urgences, Thomas Lilti dit avoir voulu centrer la série sur les rapports entre patients et soignants et porter une grande attention à tous les détails pour éviter les « fausses notes ». Les personnages principaux sont passés en revue. Un utile complément de la série, avec de nombreuses scènes de tournage, un aperçu de la décoration, une séquence dans la salle d’écriture…

Hippocrate - Saison 1

Image - 4,5 / 5

L’image (1.78:1, 1080i, AVC), assez bien définie, solidement contrastée, propose des couleurs naturelles. Aucun défaut de compression.

Son - 3,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 (ou 2.0 stéréo, suivant l’installation) bénéficie d’un spectre assez largement ouvert et d’une bonne dynamique. Une utilisation timide des possibilités du multicanal limite l’effet d’immersion dans l’ambiance et atténue les différences entre les deux formats. Un sérieux bémol sur la clarté des dialogues, en partie affectée par un timbre caverneux dû à un excès de réverbération (légèrement atténué dans la version stéréo) et, surtout, par l’articulation mollassonne de certains acteurs.

Hippocrate - Saison 1

Crédits images : © Denis Manin / 31 Juin Films / Canal+

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 8 février 2019
La série, sans temps morts et plutôt bien rythmée, avec un montage stimulant, vaut aussi par l’épaisseur qu’elle réussit à donner à ses quatre personnages principaux, interprétés avec justesse.

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