Réalisé par Susanna Fogel
Avec
Mila Kunis, Kate McKinnon et Justin Theroux
Édité par Metropolitan Film & Video
Audrey, trentenaire, a le moral dans les chaussettes le soir de son anniversaire : Drew, son petit ami rencontré un an plus tôt, jour pour jour, vient de lui annoncer qu’il la laissait tomber. Peu après, deux hommes lui apprennent que Drew, comme eux, travaille pour la CIA, et qu’ils souhaitent venir à son aide. Audrey revoit Drew surgir dans son appartement, poursuivi par des hommes armés. Avant de tomber sous les coups de feu, il confie à Audrey une statuette à remettre le lendemain à un certain Verne, au Café Schiller… à Vienne, et à ne faire confiance à personne. Audrey et Morgan, sa meilleure amie, prennent le premier vol pour l’Autriche…
L’Espion qui m’a larguée (The Spy Who Dumped Me) est le deuxième long métrage de Susanna Fogel, coauteur du scénario avec David Iserson qui a contribué à l’écriture de plusieurs séries, dont United States of Tara.
L’humour des dialogues et des situations fait très souvent mouche, même quand il descend au-dessous de la ceinture, là où se cachent les raisons de la classification R (pour « restricted », interdiction aux mineurs de 17 ans non accompagnés de leurs parents) infligée aux USA par la Motion Picture Association of America, une institution aux contours flous qui a succédé au Hays Code, plus pointilleuse à l’encontre les manifestations du sexe à l’écran qu’à l’exposition de la violence.
Don’t trust anybody!
Ne te fie à personne ! dit Drew en remettant la mystérieuse statuette à Audrey. Chaque personnage, surtout s’il apparaît sympathique et secourable, finit en effet par se révéler plus dangereux qu’un scorpion. Cette incertitude sur l’identité et les intentions de chacun des protagonistes est le principal ressort dramatique du film, à l’origine de rebondissements qui entretiennent la tension et le suspense.
Ce qui n’empêche pas L’Espion qui m’a larguée de faire résolument pencher le plateau de la balance vers la comédie, une parodie des aventures de James Bond, l’agent 007 accommodée à la sauce hitchcockienne puisqu’elle prend dans un périlleux engrenage des gens qui se trouvaient là au mauvais endroit et au mauvais moment.
L’Espion qui m’a larguée est aussi un film de filles, mais chargé de testostérone : acrobaties, bagarres violentes, fusillades, courses-poursuites à tombeau ouvert dans les rues de Vienne, explosions, crashes en tout genre… les deux globetrotteuses en voient (et nous en font voir) de toutes les couleurs !
Les deux filles sont Mila Kunis, titulaire du rôle-titre de Black Swan (Darren Aronofsky, 2010), aussi tête d’affiche de Bad Moms + Bad Moms 2, et Kate McKinnon qui s’est fait connaître aux USA en rejoignant, en 2012, l’équipe du populaire programme télévisé satyrique hebdomadaire Saturday Night Live créé en 1975, et qu’on a vue dans l’assez inutile reboot de SOS Fantômes (Ghostbusters, Paul Feig, 2016). Ces deux-là font bien la paire : elles ne sont jamais prises en défaut de vivacité, de spontanéité et d’impertinence pour camper leurs personnages farfelus. Ivanna Sakhno, jeune actrice d’origine ukrainienne, peut difficilement passer inaperçue avec l’étrange image qu’elle donne de son personnage.
Du côté des hommes, pas de déception. On retrouve avec plaisir Justin Theroux (The Leftovers, saisons 1 à 3), Sam Heughan, le Jamie Fraser de l’incomparable série Outlander, et un nouveau venu au cinéma, Hasan Minhaj.
L’Espion qui m’a larguée, en dépit de quelques lourdeurs, se révèle un joyeux divertissement mené tambour battant.
L’Espion qui m’a larguée (117 minutes) et ses suppléments (50 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check disc.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, idéalement placés sous l’image, et dans un doublage en français, les deux au format audio Dolby TrueHD 7.1.
Sont également disponibles une piste d’audiodescription au format DTS 2.0 et des sous-titres pour malentendants.
Le tournage du film (11’). Susanne Fogel sait qu’elle n’aurait eu aucune chance de réaliser L’Espion qui m’a larguée, doté d’un tel budget (40 millions de dollars), son deuxième film, si elle n’en avait pas écrit le scénario. Elle évoque le casting : Kate McKinnon, qui avait joué dans son premier film, Life Partners (2014) et Mila Kunis entre lesquelles le courant passe. L’équipe s’est installée à Budapest où ont été filmées la plupart des scènes. Réalisatrice, acteurs et producteur surenchérissent ensuite de compliments les uns envers les autres. Quelques scènes de tournage relèvent un peu l’intérêt de ce complément.
Faites connaissance avec Hasan Minhaj (7’). L’acteur nous fait visiter le plateau et nous présente des membres de l’équipe avec lesquels la conversation se heurte à la barrière du langage.
Gary Powell, le roi de l’action (9’). Cet Anglais, coordinateur des cascades et second assistant de la réalisatrice, a son métier dans le sang : son père doublait Roger Moore ! Plusieurs répétitions montrent le soin apporté à la mise en scène des cascades, certaines spectaculaires.
Pour finir, des Scènes coupées (10’), des Prises ratées (7’), autrement dit un « bêtisier », puis des Improvisations (6’) de dialogues et les bandes-annonces de Bad Moms (A Bad Moms Christmas, avec Mila Kunis), Les Cerveaux (Masterminds), Joyeux bordel ! (Office Christmas Party) et Love Addict.
L’image (2.39:1, 1080p, AVC), lumineuse, précise, bien contrastée, avec des noirs denses, d’une agréable texture, propose des couleurs soigneusement étalonnées, naturelles dans tous les types d’éclairage.
Le son Dolby TrueHD 7.1 de la version originale, avec une large bande passante, des basses fermes, une bonne dynamique, une utilisation généreuse des sept canaux, plonge le spectateur en plein milieu des nombreuses scènes d’action.
Ces observations valent pour le doublage en français, au même format, mais aux dialogues un peu monotones.
Crédits images : © Lionsgate Entertainment