Réalisé par Nadine Labaki
Avec
Zain Al Rafeea, Yordanos Shifera et Boluwatife Treasure Bankole
Édité par Gaumont
Beyrouth, de nos jours. Zain, un garçon de 12 ans condamné à 5 ans de prison pour avoir poignardé l’homme qui avait acheté sa soeur de 11 ans pour en faire son épouse, a assigné ses parents en justice : il leur demande des dommages-intérêts pour l’avoir mis au monde.
Capharnaüm, le troisième long métrage de l’actrice, scénariste et réalisatrice libanaise Nadine Labaki, après Caramel (Sukkar banat, 2007), puis Et maintenant on va où ? (2011), deux films sur la condition des femmes dans une société patriarcale, a été récompensé à Cannes en 2018 par le Prix du jury et le Prix du jury oecuménique.
Certains ont reproché à ce film sur l’enfance malheureuse son misérabilisme, sa mise en spectacle de la misère. Le sort de Zain, jeune réfugié syrien, est pourtant assez proche de celui de son jeune interprète, Zain Al Rafeea. De même que celui de Rahil, la jeune mère éthiopienne sans papiers chez lequel il trouve refuge : son interprète, Yordanos Shiferaw, a été, nous dit-on, arrêtée par la police pendant le tournage faute d’avoir pu justifier de son identité. Il n’est pas besoin de grands efforts d’imagination pour se faire une idée de la situation des réfugiés qui ont dû fuir le conflit syrien.
Capharnaüm sonne d’ailleurs assez juste, pour plusieurs raisons : il a été tourné avec un matériel léger (ce que permet de vérifier un des deux bonus), dans les décors réels des quartiers pauvres de Beyrouth (le bidonville n’a pas été construit en studio), avec des acteurs non professionnels auxquels la réalisatrice a accordé, du moins aux enfants, une grande liberté d’improvisation des dialogues.
On peut cependant estimer que le film est un peu long et que sa fin, en voulant trop enfoncer le clou, manque un peu de subtilité.
Capharnaüm, en dépit de ces réserves, s’ajoutera à la liste des films qu’il est difficile d’oublier. Il aura eu un autre mérite : Zain Al Rafeea et sa famille ont été accueillis en Norvège.
Capharnaüm (126 minutes) et ses suppléments (18 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un coffret blanc de 11 mm glissé dans un fourreau.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres imposés idéalement placés sur la bande noire sous l’image, et dans un doublage en français, les deux avec le choix d’un format audio DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo.
Sous-titres pour malentendants.
Les coulisses du film (15’). Sans commentaires, ce document permet de vérifier que l’essentiel du tournage s’est fait en décors naturels, avec des moyens légers. Les enfants semblent avoir été dirigés avec beaucoup de délicatesse.
La musique du film (3’). Là encore, pas de commentaires. La musique, interprétée par un orchestre de chambre avec quelques instruments orientaux et un choeur, a été enregistrée, ce que le documentaire ne précise pas, dans le théâtre phénicien de Baalbek.
Bande-annonce.
L’image (2.39:1, 1080p, AVC), précise, conserve tout au long du film une texture fine. Agréablement contrastée, elle propose des couleurs délicatement naturelles et met en valeur la qualité de la photographie.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 (ou 2.0 stéréo, au choix) assure une parfaite netteté des dialogues, jamais couverts par l’accompagnement musical, parfois envahissant. Une utilisation cohérente des cinq voies crée une assez convaincante impression d’immersion dans les bruits de la ville.
Ce constat vaut pour le doublage en français, disponible dans les deux mêmes formats.
Crédits images : © 2018 CAPHARNAÜM - MOOZ FILMS