Réalisé par Tokuzo Tanaka
Avec
Shiho Fujimura, Akira Ishihama et Machiko Hasegawa
Édité par Roboto Films
THE GHOST OF YOTSUYA(Yotsuya kaidan / Le fantôme de Yotsuya, Jap. 1959) de Kenji Misumi
Japon, à Yotsuya, région de Tokaïdo, vers 1700 : Iemon, samouraï pauvre mais courageux, intéresse la jeune héritière d’une riche famille. Elle menace de se suicider s’il refuse son amour. Son père et quelques complices organisent l’assassinat de Oiwa, épouse actuelle de Iemon. Alors que la soeur de cette dernière découvre la vérité et prouve à Iemon l’existence du complot, le fantôme d’Oiwa se manifeste, avide d’une sanglante vengeance.
The Ghost of Yotsuya (Yotsuya kaidan / Le fantôme de Yotsuya, Jap. 1959) de Kenji Misumi (1921-1975) est l’une des nombreuses adaptations cinématographiques de cette pièce de théâtre Kabuki, écrite en 1825 par Namboku Tsuruya (1758-1829). Elles furent d’ailleurs si nombreuses que ce thème est devenu un des plus célèbres du cinéma fantastique japonais, catégorie « films de fantômes » (kaidan eiga). Parmi d’autres versions notables, citons celles réalisées par Daisuke Ito (muette,1928), Keisuke Kinoshita (1949), Nobuo Nakagawa (1959) - considérée comme la version classique la meilleure par les critiques japonais et distribuée par la ShinToho quelques jours après celle de Misumi : les deux sont en scope-couleurs 2.35 -, Shiro Toyoda (1965), Kazuo Mori (1969) et même Kinji Fukasaku (1994). Elles varient en fonction de la psychologie des personnages, parfois assez considérablement modifiée (1949), en fonction d’une ou plusieurs modifications de l’intrigue (cas de cette version Misumi 1959 qui innocente Iemon de toute volonté meurtrière bien qu’il ne soit pas irréprochable sur d’autres plans), en fonction (supposant l’histoire et la psychologie des personnages trop connus pour qu’on s’y attarde) des effets spéciaux et de l’aspect esthétique. Cette version de Misumi se signale d’emblée comme un alliage équilibré entre réalisme historique, profondeur psychologique et esthétique fantastique. Misumi, excellent artisan parfois remarquablement inspiré, a rarement contribué au cinéma fantastique mais lorsqu’il l’a fait, il a toujours particulièrement soigné la présentation du contexte historique et matériel afin de mieux préparer l’irruption du surnaturel : c’est ici le cas.
SNOW WOMAN (Yuki Onna : kaidan Yukijoro / Kwaidan yukijoro / Ghost Story of the Snow Girl / La femme fantôme des neiges, Jap. 1968) de Tokuzo Tanaka.
Japon, période médiévale Muromachi : un sculpteur et son disciple à la recherche d’un arbre au bois adapté à la sculpture de la déesse Kannon, sont pris dans une tempête de neige. La redoutable femme fantôme des neiges tue le vieillard mais, tombée amoureuse du jeune homme, lui laisse la vie sauve sous condition de silence absolu sur ce dont il a été témoin. Quelques temps plus tard, une belle voyageuse nommée Yuki s’abrite dans sa chaumière : elle ressemble étrangement au fantôme…
Snow Woman (Onna : kaidan Yukijoro / Kaidan Yukijoro / Ghost Story of the Snow Girl / Le Fantôme de la femme des neiges, Jap. 1968) de Tokuzo Tanaka est une remarquable extrapolation, aux dimensions d’un long-métrage, de la section La Femme des neiges / Yuki Onna avec Keiko Kishi en vedette, une des histoires qui constituait l’admirable Kwaidan (Kaidan, Jap. 1964) de Masaki Kobayashi, adapté du conteur mythologue japonisant Lafcadio Hearn. Visible dans certaines salles d’art et d’essais américaines, ce film de Tanaka demeura inédit (et pendant longtemps inconnu) au cinéma en France : son édition comble une importante lacune.
Sa production s’explique à condition de connaître les conditions dans lesquelles Kwaidan avait été exploité en 1965 : le film de Kobayashi avait certes reçu le Prix spécial du Jury du Festival de Cannes 1965 mais il n’avait pas été présenté en version intégrale : on avait coupé sa section La Femme des neiges ! Kobayashi aurait expliqué, durant sa conférence de presse (cf. revue Midi-Minuit Fantastique n°13 novembre 1965, éditions Eric Losfeld Paris 1965 puis nouvelle édition Rouge profond, tome 3, Aix-en-Provence 2018, page 207) que cette coupure volontaire était destinée à diminuer la longueur du film, car jugée excessive par la Toho pour le public occidental. Il y eut heureusement ensuite des projections de copies intégrales comportant cette section, notamment à la Cinémathèque française. Conscients de cet étrange problème, les producteurs japonais de la Daiei eurent l’idée de transformer ce segment Toho méconnu à l’étranger en un film long-métrage Daiei à part entière.
Sa restauration et son édition vidéo sont une excellente surprise car il est plastiquement certes plus classique et moins inspiré que le Kobayashi mais il demeure néanmoins assez influencé par la beauté plastique de ce dernier : certains plans nocturnes sur fond de grandes toiles peintes en témoignent. La vedette féminine Shiho Fujimura est, en outre et ce qui ne gâte rien, aussi belle en 1968 que Keiko Kishi dans le Kobayashi de 1964. Le scénario repose sur le même suspense et la même trame structurelle mais le scénariste Fuji Yahiro a eut une idée supplémentaire qui est intéressante : faire dépendre la réalisation de la sculpture d’une déesse de l’inspiration procurée par l’inquiétante divinité meurtrière (mais incarnée par amour et devenue momentanément humaine). La mise en scène est sobre, émaillée de quelques zooms occasionnels mais pour le reste d’un classicisme soigné et traditionnel. Très belle musique composée par Akira Ifukube, le compositeur favori d’Inoshiro Honda. Tanaka a réalisé deux autres films fantastiques, vers la même époque : il faudrait les exhumer un jour… ou plutôt, une nuit !
BOTAN DORO(La lanterne pivoine / La lanterne rouge pivoine / La lanterne écarlate / The Bride from Hades, Jap. 1968) de Satsuo Yamamoto
Tokyo, Japon au dix-septième siècle : le 16 juillet, alors que la fête des morts (fête de l’Obon) se termine, le fantôme d’Otsuyu, ancienne courtisane du quartier Yoshiwara victime d’un destin tragique et revenue sur Terre en compagnie de sa domestique, tombe amoureuse de Shinzaburo, jeune enseignant idéaliste qui a rompu avec sa famille pour dispenser des cours à des enfants d’un quartier pauvre où il est très populaire. Cette liaison apporte à ce dernier un magique bonheur mais qui pourrait, à mesure que se répètent ses dangereuses rencontres avec cette fiancée venue de l’enfer; lui coûter la vie.
La lanterne pivoine (Botan Doro / La lanterne rouge pivoine / La lanterne écarlate] / The Bride from Hades, Jap. 1968) de Satsuo Yamamoto est une variation, cinématographiquement très belle, d’une histoire de fantôme chinoise antique et médiévale, passée dans la mythologie japonaise et ayant donné lieu à de nombreux récits et pièces de théâtre, puis à plusieurs films. On peut en visionner une autre version dans Les Contes de la lune vague après la pluie (Ugetsu monogatari, Jap. 1953) de Kenji Mizoguchi, adapté de l’écrivain Akinari Ueda par le même scénariste Yoshikata Yoda. Outre l’emploi du scope-couleurs qui différencie immédiatement l’esthétique du film de 1968 de celui de 1953, Yamamoto et Yoda instaurent un suspense tout aussi riche en évènements car ils alternent (comme le faisait déjà Mizoguchi) les genres au gré des séquences : non seulement film d’épouvante mais encore critique sociale, érotisme graphique (discret mais réel) sans oublier la comédie puisque la sexy Oyone (interprétée par Michiko Otsuka) et son époux tentent d’escroquer, en vain, les fantômes : leur punition sera particulièrement cruelle. Effets spéciaux, composition du cadre large du CinémaScope (DaieiScope), éclairages, interprétation témoignent d’un art aussi raffiné que ceux des autres cinéastes de la Daiei des années 1950-1970. Notez dans un second rôle (celui du prêtre) le grand acteur Takashi Shimura. Pour cette rare incursion, au sein de sa filmographie, dans le genre fantastique, on peut dire que Yamamoto non seulement n’a pas démérité mais qu’on peut même regretter qu’il ne l’ait pas davantage illustré : il demeure davantage connu chez nous pour ses films policiers à tendance sociale des années 1950 qu’il auto-produisait mais sa période postérieure Daiei mérite qu’on la découvre.
Coffret étui rigide limité à 1000 exemplaires, illustré par Tony Stella, comportant 3 Blu-ray BD-50 région B + 1 livret illustré de 56 pages, édité par Roboto Films le 19 novembre 2024. Durée des 3 films de Misumi + Tanaka + Yamamoto = 84 + 80 + 88 minutes environ. Images couleurs Full HD 1080p AVC au format original 2.35 respecté et compatible 16/9. Son en DTS-HD Master Audio 2.0 Mono VOSTF. Bel objet matériellement soigné, très belles illustrations sur le coffret et mignonnes sérigraphies. Sur l’exemplaire reçu, les titres des 3 films (imprimés et visibles sur les menus vidéo) sont ceux, anglophones, d’exportation mais j’ai fourni leur traduction française entre parenthèses. Concernant « La lanterne pivoine », ce titre semble à première lecture incompréhensible, surtout par un novice ; il faut évidemment comprendre « La lanterne couleur rouge pivoine » ou « La lanterne couleur pivoine écarlate » car ce titre désigne évidemment la lanterne à lumière rose / rouge des fantômes plutôt que la couleur des autres lanternes flottantes, de couleur plus orangée.
Livret illustré 56 pages de Stéphane du Mesnildot : excellent livret car l’auteur connaît bien le sujet sur lequel il avait autrefois écrit un livre plus ample (Stéphane du Mesnildot,Fantômes du cinéma japonais - les métamorphoses de Sadako, éditions Rouge profond, Aix-en-Provence 2011). La première partie est consacrée au thème du fantôme dans la mythologie, les arts plastiques, les contes populaires, la littérature et l’histoire du cinéma. La seconde partie est une analyse esthétique et thématique fouillée des 3 titres produits par la Daiei. L’ensemble est illustré par de belles photos d’exploitation pleine page des 3 titres mais disséminées sans tenir compte du texte placé en regard : autrement dit, une page consacrée au film de 1968 peut se voir en regard illustrée par une photo du titre de 1959 et vice-versa. Une page finale rassemble les quelques notes, la plupart étant bibliographiques.
THE GHOST OF YOTSUYA / LE FANTOME DE YOTSUYA
Entretien avec Kiyoshi Kurosawa, réalisateur (19’34”, VOST) : utile car Kyoshi Kurosawa confirme que la version sortie presque en même temps (à quelques jours près la même année 1959) de Nobuo Nakagawa est considérée comme la meilleure par les critiques japonais ; utile encore lorsqu’il explique en quoi cette version Misumi est relativement originale dans l’histoire des adaptations cinéma du thème. Mais par ailleurs assez décevant car Kurosawa paraphrase le scénario du film de Misumi la plupart du temps. Sur le plan de l’histoire du cinéma fantastique japonais, la seule donnée concrète intéressante est celle concernant l’emploi technique de la couleur chez Daiei mais ses remarques comparatives sur l’emploi de la couleur dans les Hammer Films anglais des années 1960 sont hélas erronées : d’abord, contrairement à ce qu’il affirme, la Hammer Films n’a pas immédiatement produit de films fantastiques en couleurs : les films de science-fiction Hammer de Val Guest en 1955 et 1957, de Joseph Losey en 1961 sont en N&B ; certains films d’épouvante Hammer de Terence Fisher, de Seth Holt, de Freddie Francis produits de 1959 à 1963 sont également en N&B. Sa remarque technique sur l’utilisation de l’assombrissement pour limiter le budget éclairage des films en couleurs sont peut-être valables pour les films fantastiques Daiei japonais mais elles ne sont valables, contrairement à ce qu’il dit, que concernant quelques séquences éclairées sur les Hammer Films par le directeur photo Jack Asher dans sa filmographie sélective fantastique pour la Hammer Films durant la période 1957-1963 mais pas pour toutes les séquences éclairées par Asher durant cette même période 1957-1963. Le jugement générique de Kyoshi Kurosawa concernant le fait que l’apparition tardive des fantômes empêcherait le film de Misumi d’être classé thématiquement comme film d’épouvante en Occident est également faux puisqu’il y a des films fantastiques occidentaux où les fantômes n’apparaissent également que durant la dernière partie du film (contrairement à ce qu’il croit savoir) et qui sont considérés (contrairement à ce qu’il croit encore savoir) comme des films d’épouvante : citons par exemple le classique Les Amants d’outre-tombe (Ital. 1963) de Mario Caiano avec Barbara Steele (dont le visage défiguré aurait pu avantageusement, soit dit en passant, être comparé à celui d’Oiwa / Iwa).
« Le Fantôme de Yotsuya par Mary Picone professeur à l’EHESS (15’39”) : élocution ici laborieuse et assez pénible à écouter mais quelques informations littéraires et mythologiques précises distillées sur la pièce de théâtre originale et sur ses adaptations cinéma. L’ensemble fait cependant double-emploi, la plupart du temps, avec le livret.
Bande-annonce originale (durée 1’44”, 2.35 compatible 16/9, VO sans STF): en excellent état argentique, au format scope 2.35 respecté en couleurs, mais sans STF : lacune regrettable car j’aurais aimé disposer de la traduction des slogans Daiei incrustés sur la continuité argentique. Notez que le copyright inscrit sur son dernier plan est non pas 1959 mais 1967 : il s’agit peut-être de la bande-annonce d’une reprise cinéma programmée par la Daiei durant l’année 1967. Cela ne contredit donc pas l’année de production 1959, confirmée par ailleurs, y compris par Kyoshi Kurosawa.
Bandes-annonces Roboto Films : de Violent Panic: The Big Crash et de Shogun’s Samurai . en excellent état argentique et numérique mais il ne s’agit pas des bandes-annonces originales : ce sont de brefs remontages 2024 à partir du matériel restauré.
SNOW WOMAN / LA FEMME DES NEIGES
Entretien avec Masayuki Ochiai, réalisateur (15’49”, VOST) : distinction entre fantômes et yokai, remarque critique nuancée sur le rapport humanité et inhumanité dans le personnage fantastique et dans ses sources mythologiques. Une lacune à relever : aucune mention ni aucune comparaison avec le film de Kobayashi de 1964 qui est pourtant la source cinématographique évidente de cette variation 1968, y compris sur le plan scénaristique et plastique.
La Femme des neiges par Mary Picone (11’12”) : présentation plus intéressante que sa précédente présentation du film de Misumi qui faisait assez double-emploi avec le livret, et prononcée avec une élocution bien plus agréable. Mary Picone apporte ici de remarquables et précises informations mythologiques, ethnologiques et même sociologiques. Elle non plus, cependant, ne dit pas un mot du film de Kobayashi de 1964 : lacune. Présentation illustrée par des extraits du film.
Bande-annonce originale (2’16”, VO) : en excellent état argentique, au format scope 2.35 respecté en couleurs, mais sans STF : lacune regrettable car j’aurais aimé disposer de la traduction des slogans Daiei incrustés sur la continuité argentique.
Bande-annonce Roboto Films du coffret Gamera - La Trilogie Heisei : en excellent état argentique et numérique ; il ne s’agit pas des bandes-annonces originales mais d’un remontage 2024 à partir du matériel restauré.
BOTAN DORO / LA LANTERNE PIVOINE / LA LANTERNE PIVOINE ÉCARLATE
Entretien avec Hiroshi Takahashi, mangaka (17’40”, VOST) : présentation davantage orientée sur l’aspect cinématographique que les précédentes car Takahashi examine en détails les aspects techniques et prend plaisir à comparer ce film fantastique avec les films occidentaux classiques de la Hammer Film et de Mario Bava. Il commet, comme Kyoshi Kurosawa, une curieuse erreur concernant le cinéma fantastique occidental : l’idée que les fantômes doivent immédiatement être désignés comme tel pour appartenir au genre. Si on acceptait cet absurde critère Danse macabre (Ital.-Fr. 1963) d’Antonio Margheriti et Les Amants d’outre-tombe (Ital. 1963) de Mario Caiano ne serait pas des films fantastiques !
« La Lanterne pivoine » par Mary Picone, Maîtresse de conférences de l’EHESS (15’41”) : riche en informations littéraires et en notations précises et nuancées, ethnologiques, sociologiques, mythologiques. Élocution plus agréable et vive que dans sa première présentation du film de Misumi.
Bande-annonce originale (2’25”, VO) : en excellent état argentique, au format scope 2.35 respecté en couleurs, mais sans STF : lacune regrettable car j’aurais aimé disposer de la traduction des slogans Daiei incrustés sur la continuité argentique.
Bandes-annonces Roboto Films : la bande-annonce originale 1974 Toei en VOSTF de Violent Streets et la bande-annonce Roboto 2024 (plus courte que la bande-annonce originale Toei de 1975) de Great Jailbreak. Dans les deux cas, matériel argentique impeccable, transfert numérique impeccable.
Edition collector indispensable au cinéphile francophone amoureux du kaiju eiga, d’autant plus indispensable qu’elle présente pour la première fois en France 3 classiques auparavant invisibles chez nous au cinéma.
Excellent matériel argentique restauré au Japon sur des masters 4K, très bons transferts numérique en Full HD 1080p AVC au format respecté 2.35 compatible 16/9. Colorimétrie, définitions, contraste et lumière sont parfaitement reproduits. Ces 3 éditions Full HD deviennent l’édition numérique française de référence.
DTS-HD Master Audio 2.0 en VOSTF : offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone puisque les 3 films sont inédits en France et n’ont donc évidemment pas été munis d’une VF d’époque. Le titre de 1959 est doté d’une piste un peu plus inégale, sur le plan dynamique, que les deux autres produits en 1967-1968, donc dix ans plus tard sur des pistes sonores plus récentes : inévitable décalage, quel que soit l’effort des laboratoires et des auditoriums actuels de restauration. Belle musique symphonique d’Akira Ifukube (l’un des compositeurs majeurs du cinéma japonais du vingtième siècle : c’était le compositeur favori du grand cinéaste Inoshiro Honda) pour Snow Woman / Le fantôme des neiges et partitions musicales soignées pour les deux autres titres. Sous-titres français bien traduits, soigneusement rédigés et bien lisibles, d’une taille parfaite.
Crédits images : © Daiei Studios