Réalisé par Zar Amir Ebrahimi
Avec
Arienne Mandi, Zar Amir Ebrahimi et Jaime Ray Newman
Édité par Metropolitan Film & Video
La judokate iranienne Leila Hosseini et son entraîneuse Maryam se rendent aux championnats du monde de judo avec l’intention de gagner une médaille. Mais, au cours de la compétition, vient de la République islamique l’ordre à Leila de simuler une blessure et d’abandonner la compétition pour éviter une possible confrontation avec l’athlète israélienne. Sa liberté et celle de sa famille étant en jeu, Leila se retrouve face à un choix : obéir ou se battre pour réaliser son rêve.
Tatami, sélectionné à Venise, sorti dans nos salles le 4 septembre 2024, coréalisé par le cinéaste israélien installé aux USA Guy Nattiv, Oscar du meilleur court métrage en 2019 pour Skin (en bonus du long métrage éponyme), et l’actrice franco-iranienne Zar Amir Ebrahimi, saluée pour sa performance dans Les Nuits de Mashhad (Ali Abbasi, 2022) par un Prix d’interprétation féminine à Cannes qui indisposa les autorités iraniennes, tout comme le film qu’elles ont banni.
Tatami, une coproduction américano-géorgienne, tourné à Tbilissi, lui aussi interdit en Iran, rappelle la situation vécue par le judoka Saeid Mollaei qui reçut l’ordre des autorités iraniennes, assorti de menaces envers sa famille, de se faire battre en demi-finale des championnats du monde de 2019 pour n’avoir pas à affronter l’Israélien Sagi Muki, le favori de la compétition. Il a, comme bien d’autres athlètes iraniens, et aussi de nombreux artistes, choisi de quitter son pays pour échapper à la dictature des mollahs qui oppressent la population depuis 1979.
Tatami est le sixième long métrage de Guy Nattiv et le troisième à être édité en vidéo en France après Skin, récompensé en 2018 à Toronto par le Prix FIPRESCI, et Golda (2023), le rappel de l’attitude, pendant la guerre du Kippour, de Golda Meir, alors première ministre d’Israël.
Tatami a la tonalité d’un thriller assez sombre qui s’accorde bien au choix du noir et blanc et du format 1.33:1. Le récit, concentré sur un court laps de temps, avec quelques courts flashbacks, principalement déroulé en un seul lieu, le stade, et un montage efficace soutiennent une tension dramatique allant crescendo jusqu’à la dernière scène.
Tatami (103 minutes) est supporté par un Blu-ray BD-50 et un DVD-9, logés dans un Digipack à trois volets.
Le film est proposé dans ses langues originales, le farsi et l’anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.
Un livret de 20 pages rappelle le choix de personnages principaux féminins pour souligner la dure condition imposées aux femmes iraniennes, contre laquelle elles se révoltent depuis l’assassinat en septembre 2022 de Mahsa Amini pour port inapproprié du voile. Les réalisateurs évoquent l’écriture du scénario, le casting, l’entraînement d’Arienne Mandi au judo à Los Angeles, le tournage en Géorgie dans un stade de l’époque soviétique, l’influence sur Guy Nattiv de Raging Bull et La Haine (une raison du choix du noir et blanc ?). Le livret se referme sur la filmographie de Guy Nattiv et des actrices et sur le strict encadrement du sport en Iran.
Bande-annonce (2’13”).
L’image, au ratio originel de 1.33:1, encodée au standard 1080p, AVC, est lumineuse et fermement contrastée, avec des noirs denses, finement résolue, avec une patine créée par un léger grain, probablement ajouté en postproduction.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 restitue clairement et dans un bon équilibre les dialogues, l’accompagnement musical et l’ambiance, dans laquelle la répartition du signal sur les cinq canaux génère une discrète, mais convaincante, sensation d’immersion.
Ce constat vaut pour le doublage en français, au même format, qui place toutefois les dialogues un peu trop en avant, au détriment de l’ambiance.
Crédits images : © Keshet Studios