Stay Hungry

Stay Hungry (1976) : le test complet du Blu-ray

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre

Réalisé par Bob Rafelson
Avec Jeff Bridges, Sally Field et Arnold Schwarzenegger

Édité par Bubbel Pop' Édition

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Le 22/11/2024
Critique

Encore absent de nos catalogues vidéo, ce film méconnu de Bob Rafelson est le tout premier édité par Bubbel Pop’ Édition. À découvrir !

Stay Hungry

Craig Blake est un jeune homme du Sud, né dans une famille aisée, mais laissé seul et oisif après la mort de ses parents dans un accident d’avion. Il passe son temps à pêcher, chasser et bricoler dans sa grande maison familiale de Birmingham, Alabama, qu’il habite seul, servi par un majordome. Craig a trouvé un emploi dans une entreprise d’investissement douteuse dirigée par un escroc rusé nommé Jabo. On lui demande de convaincre un propriétaire réticent de vendre une petite salle de sport pour permettre la construction sur le terrain d’un immeuble de bureaux. Il rencontre Joe Santo qui prépare son entraînement pour le titre de Mister Univers…

Stay Hungry, sorti en 1976 aux USA, en 1978 en France, met en images un scénario de Bob Rafelson et Charles Gaines, librement inspiré du roman éponyme de ce dernier, publié en 1973. Charles Gaines est également l’auteur en 1974 de Pumping Iron: The Art and Sport of Bodybuilding, à l’origine de deux documentaires, Pumping Iron (George Butler, Robert Fiore, 1977) et Pumping Iron II: The Women (George Butler, 1985).

Stay Hungry est le quatrième de la douzaine de longs métrages réalisés par Bob Rafelson (1933-2022), entre 5 pièces faciles (Five Easy Pieces, 1970), son chef-d’oeuvre, et ses deux autres films importants, Le Facteur sonne toujours deux fois (The Postman Always Rings Twice, 1981) et Aux sources du Nil (Mountains of the Moon, 1990), encore inédit en vidéo en France.

Bob Rafelson fut aussi, notamment via la société qu’il fonda avec Steve Blauner et Bert Schneider, BBS, le producteur d’une douzaine de films, parmi lesquels Easy Rider (Dennis Hopper, 1969, La Dernière séance (The Last Picture Show, Peter Bogdanovich, 1971) et, plus inattendu, La Maman et la putain (Jean Eustache, 1973).

Stay Hungry, s’il n’est pas un film majeur, sort du lot pour l’originalité de son thème, la confrontation de trois mondes, la bourgeoisie aisée, le culturisme et le crime organisé, pour les imprévus qui épicent le récit et pour la qualité de la photo de Victor J. Kemper (Audrey Rose, Robert Wise, 1977 ; Magic, Richard Attenborough, 1978).

Stay Hungry

Mais Stay Hungry tire son meilleur atout de sa distribution, en tête de laquelle se placent deux stars alors montantes, Jeff Bridges et Sally Field. C’est aussi le premier rôle important sur le grand écran d’Arnold Schwarzenegger, une prestation qui lui valut la seule récompense de sa carrière d’acteur, le Golden Globe for Best Acting Debut in a Motion Picture. Mais le film aura si peu d’audience qu’il devra attendre Conan le Barbare (Conan the Barbarian, John Milius, 1982) pour se faire un nom et enchaîner pas loin d’une centaine de rôles. Dans le reste de la distribution, Ed Begley Jr. (Blue Collar, 1978 ; La Féline / Cat People, 1982, deux films de Paul Schrader) et Robert Englund, huit ans avant qu’il ne commence à enfiler les griffes d’acier de Freddy pour troubler le sommeil des bourgeois d’une rue de Springwood dans Les Griffes de la nuit (A Nightmare on Elm Street, Wes Craven, 1984), premier volet d’une saga de sept films, récemment rééditée par New Line avec Freddy - L’intégrale.

Stay Hungry arrive pour la première fois dans nos catalogues vidéo à l’initiative de Bubbel Pop’ Édition, une toute nouvelle société d’édition vidéo créée par Rania Griffete et Stéphane Chevalier avec une ambition : « redonner vie à des films culte à travers des éditions Blu-Ray les plus prestigieuses possible ». On les connaissait pour la réalisation et la production de bonus vidéo, notamment pour Rimini Éditions. Ils élargissent leur champ d’action et nous annoncent la sortie le 6 décembre d’un deuxième film, Recherche Susan désespérément (Desperately Seeking Susan, Susan Seidelman, 1985), avec une palanquée de bonus, dans un coffret contenant un livre de 98 pages, une affiche, cinq cartes postales et trois badges. Si vous voulez en savoir plus et faire la connaissance de Stéphane Chevalier, vous pouvez visionner son entretien de 52 minutes avec Stéphane Leblanc en cliquant ici et participer au concours Stay Hungry pour gagner le Mediabook.

Stay Hungry

Présentation - 4,0 / 5

Stay Hungry (103 minutes) et ses suppléments (82 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 et sur un DVD-9, logés dans les couvertures d’un Mediabook.

Le film est proposé dans sa langue originale, l’anglais, avec sous-titres optionnels, au format audio DTS-HD Master Audio 2.0 mono (Dolby Digital 2.0 sur le DVD), sans le doublage en français mentionné par erreur au dos du Mediabook.

À l’intérieur, un livre de 100 pages, abondamment illustré, écrit par Christophe Chavdia, auteur de nombreux livrets accompagnant des DVD et Blu-ray, principalement pour Rimini Éditions, mais aussi du livre de 170 pages complétant le Marx Brothers - Coffret 5 Films d’ESC Éditions. Après une introduction à l’oeuvre de Bob Rafelson, Christophe Chavdia replace le film dans son cadre, le Birmingham des années 70, « une cité forgée dans l’acier et la ségrégation raciale », présente Charles Gaines, l’auteur du roman Stay Hungry, « un livre musclé à succès », puis de Pumping Iron et analyse l’adaptation assez libre qu’en a faite Bob Rafelson. Il évoque ensuite la production et le casting du film, l’apprentissage d’Arnold Schwarzenegger, le mauvais accueil par la critique et l’échec commercial du film classé R (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés).

Stay Hungry

Bonus - 5,0 / 5

Quatre compléments exclusifs, produits et réalisés par Bubbel Pop’ :

Joanna Cassidy se souvient de Stay Hungry (anglais, sous-titré, 15’) L’actrice titulaire d’un petit rôle, se souvient du professionnalisme de Jeff Bridges pendant le tournage du film dont Sally Field parle beaucoup dans son livre In Pieces, publié en 2018, des relations aisément nouées dans l’équipe en des temps où les smartphones n’existaient pas encore, de l’énergie d’Arnold Schwarzenegger…

La femme Alpha, Joanna Cassidy (anglais, sous-titré, 6’). Elle évoque sa contribution à Blade Runner (Ridley Scott, 1982) à Qui vent la peau de Roger Rabbit (Who Framed Roger Rabbit, Robert Zemeckis, 1988), à la série Six Feet Under et souligne l’inspiration procurée par des personnages d’héroïnes au caractère bien trempé…

Stay Hungry ou la naissance de Schwarzy, par Samuel Blumenfeld (Le Monde) (16’). Au milieu d’acteurs peu connus, « la vraie star du film est Bob Rafelson, une des figures-phares du Nouvel Hollywood », producteur d’Easy Rider, réalisateur de Five Easy Pieces, dont Stay Huugry reprendra la thématique du personnage bourgeois qui échappe à sa destinée. Arnold Schwarzenegger, « une trouvaille de Bob Rafelson », démontre qu’il est « capable d’outrepasser son simple rôle de culturiste ». Il commence à s’intégrer dans « l’écosystème » du cinéma. Le succès commercial du documentaire Pumping Iron le fera « sortir de son ghetto »…

Stay Hungry

La fin du Nouvel Hollywood, par Jean-Baptiste Thoret (42’). Stay Hungry peut être vu comme le dernier volet d’une trilogie de Bob Rafelson avec Five Easy Pieces et The King of Marvin Gardens, « trois films emblématiques de ce qu’on appellera le Nouvel Hollywood ». Destiné à reprendre la fabrique de chapeaux créée par son père, Bob Rafelson a bifurqué vers le cinéma, comme les personnages de ses films sortant des chemins tracés. Il commence à se faire connaître en réalisant de 1966 à 1968 6 épisodes de la série The Monkees, sur la médiatisation d’un groupe de rock, qu’il déconstruira en 1968 dans son premier long métrage, Head. Il produira de 1968 à 1972 « les films plus chimiquement purs du Nouvel Hollywood », dont Easy Rider et Five Easy Pieces. L’un des charmes de la trilogie de Rafelson est l’imprévisibilité de la succession des séquences. Jean-Baptiste Thoret passe en revue la distribution de Stay Hungry, un film qu’il situe à la charnière entre le Nouvel Hollywood et le cinéma américain des années 80… Un excellent complément au film !

Bande-annonce (2’53”).

Stay Hungry

Image - 4,0 / 5

L’image, au ratio originel de 1.85:1, réencodée au standard 1080p, AVC, est assez bien résolue, lumineuse, agréablement contrastée, avec des noirs denses et des couleurs ravivées, soigneusement étalonnées par une restauration, probablement celle opérée pour l’édition Olive Films sortie aux USA en 2017, dans l’ensemble satisfaisante, bien qu’elle ait laissé subsister quelques petites marques de dégradation de la pellicule et une occasionnelle instabilité lumineuse. Le grain du 35 mm a été préservé.

Stay Hungry

Son - 4,5 / 5

Le son mono d’origine, réencodé au format DTS-HD Master Audio 2.0, très propre, sans souffle, avec une bonne dynamique, assure la clarté des dialogues, le réalisme de l’ambiance et délivre avec finesse le timbre du violon, du banjo et de la guitare dans les passages de fiddle music.

Stay Hungry

Crédits images : © Outov Productions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 22 novembre 2024
Stay Hungry, absolument méconnu en France, s’il n’est pas à la hauteur de 5 pièces faciles, le chef-d’œuvre de Bob Rafelson, sort du lot pour l’originalité de son thème, la richesse de son casting et une liberté de ton et d’écriture propre au Nouvel Hollywood. Cette curiosité est le tout premier titre que nous propose, dans une édition chargée de bonus à visionner et à lire, un nouveau venu, Bubbel Pop’ Édition.
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UrbanQuidam
Le 11 novembre 2024
Pas de commentaire.

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