L'Internat (2018) : le test complet du Blu-ray

Boarding School

Réalisé par Boaz Yakin
Avec Luke Prael, Samantha Mathis et Will Patton

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 19/02/2019
Critique

L'Internat

Dans les années 90. Jacob est un enfant de 12 ans qui souffre de cauchemars et de troubles du comportement lorsque sa grand-mère meurt. Alors qu’il ne l’avait jamais vue, il devient hanté par sa présence et son passé tragique. Il est alors envoyé par sa mère et son beau-père dans un mystérieux internat perdu au milieu de la forêt. Le directeur est aussi docteur et l’unique professeur de l’école. Obsédé par la religion, il promet aux sept élèves qu’ils seront bientôt purifiés. Tous ses camarades de classe ont chacun des pathologies diverses. Entre un enfant défiguré et une jeune fille sociopathe, Jacob va devoir affronter ses peurs et combattre le mal.

L’Internat (Boarding School) est le huitième long métrage du réalisateur et scénariste Boaz Yakin dont le premier film, Fresh (pas d’édition vidéo), l’histoire d’un enfant pris dans l’engrenage du trafic de la drogue, avait été distingué à Sundance, en 1994, par le Filmmakers Trophy. Il sera suivi, en 1998, par Sonia Horowitz, l’insoumise (A Price Above Rubies), puis en 2000 par Le plus beau des combats (Remember the Titans, 2000) sur la fin de la ségrégation dans le sud des USA, vécue par une équipe de football.

L’Internat exploite le thème, peu commun, d’enfants gênants dont les parents souhaitent se débarrasser, l’un dont les cris poussés dans ses cauchemars réveillent sa mère et que son beau-père a surpris déguisé en femme, un autre dont le visage brûlé fait peur, un troisième atteint du syndrome de La Tourette, une autre encore, la seule fille envoyée là, dont on dit qu’elle aurait tué ses parents…

Un huis clos entre deux adultes, le directeur de l’école et son épouse, et sept adolescents « différents », voilà un microcosme propice au développement d’un scénario sortant des sentiers battus.

L'Internat

L’Internat s’il donne, parmi les enfants, une certaine place au personnage inquiétant de Christine, interprété avec beaucoup de naturel par Sterling Jerins (remarquée en 2016 dans le rôle d’une jeune poétesse dans Paterson de Jim Jarmusch et dans la série Divorce), le film est centré sur Jacob, un ange de la mort passant, dans sa robe bleu nuit, de l’innocence de l’enfance à la responsabilité de l’adulte, hanté, presque possédé, par l’esprit d’une grand-mère qu’il n’a pourtant jamais vue, depuis le jour de ses obsèques où une vieille femme qu’elle avait sauvée de la mort lui a révélé un terrible secret. Jacob est brillamment interprété par Luke Prael, un des jeunes acteurs de Eighth Grade (Bo Burnham, 2018), pas sorti dans nos salles mais qu’on espère nous arriver vite en vidéo.

Dans une ambiance sombre, que le réalisateur dit inspirée du cinéma giallo de Mario Bava (un plan de Les Trois visages de la peur s’affiche sur un écran de télévision), sous des éclairages bleus et rouges, progresse le sort des sept enfants auxquels le Dr. Sherman, directeur de l’école, avait promis la « purification » en moins de trois mois.

L’Internat n’a pas tiré le meilleur de ses atouts, principalement à cause d’un scénario qui aurait gagné à être plus resserré et mieux structuré. Malgré cela, il contient quelques fortes images qui devraient rester longtemps en mémoire.

L'Internat

Édition - 7 / 10

L’Internat (112 minutes) tient sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier, non remis pour le test, effectué sur check disc.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, ou dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.

L’absence de bonus vidéo (hormis la bande-annonce de onze films en VO ou VF, au choix) est, en grande partie, compensée par un livret de 28 pages.

Le livret s’ouvre sur une présentation du film par Nicolas Rioult, frappé par la force de l’image de Jacob « qui enfile la robe de sa grand-mère (…) pour combattre les forces du mal » dans un « conte de fée moderne (…) où le chevalier et la princesse ne font qu’un. » Suit un entretien avec le réalisateur qui souhaite laisser libre cours « à l’étrangeté et la spontanéité des idées », dit son goût pour les « fables noires » (La Nuit du chasseur, Les Yeux sans visage), ici celle d’un garçon qui « trouve sa force en se connectant à sa grand-mère, à son côté féminin ». Le réalisateur dit avoir voulu, avec le chef opérateur Mike Simpson, recréer l’ambiance des films de Mario Bava avec une photo sombre et des éclairages bleus et rouges. Boaz Yakin est attaché à ses racines juives, ce qui transparaît dans le film. Le livret se referme sur une rapide revue de sa filmographie.

L'Internat

Saluons, une fois de plus, le travail de Nicolas Rioult à la conception de livrets exclusifs qui accompagnent certaines éditions Metroplolitan Video, telles My Own Private Idaho, Knight of Cups, Song to Song

L’image (1.85:1, 1080p, AVC), agréablement définie dans les plans filmés en pleine lumière, se gâte malheureusement dans les scènes de nuit avec des noirs manquant de densité qui ont tendance à se boucher.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale bénéficie d’une large bande passante, d’une bonne dynamique et d’une répartition cohérente sur les cinq voies créant une efficace sensation d’immersion dans l’ambiance.

Ce constat vaut pour le doublage, avec des dialogues un peu mats.

L'Internat

Crédits images : © Momentum Pictures

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
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Philippe Gautreau
Le 19 février 2019
Un huis clos entre deux adultes inquiétants et sept adolescents « différents », un thème sortant des sentiers battus, mais qui aurait mérité un scénario mieux structuré. Quelques images du film devraient cependant rester longtemps en mémoire.

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