Harlots - Saison 1 (2017) : le test complet du Blu-ray

Harlots

Réalisé par Coky Giedroyc
Avec Samantha Morton, Lesley Manville et Jessica Brown Findlay

Édité par Koba Films

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Le 27/03/2019
Critique

Harlots - Saison 1

Londres, 1763. Margaret Wells, tenancière d’une maison close dans un quartier populaire, rêve de s’installer dans Greek Street, près de Covent Garden où elle pourra accueillir une clientèle plus fortunée, celle qui fréquente l’établissement de Lydia Quigley. Cette dernière est déterminée à employer tous les moyens pour assurer la ruine de sa concurrente…

Harlots est une création de la scénariste Moira Buffini (Tamara Drewe en 2010, Jane Eyre en 2011, Le Dernier Vice-Roi des Indes / Viceroy’s House en 2017…) et de l’actrice Alison Newman (vue dans de nombreuses séries dont Femmes de footballeurs). Le scénario est librement inspiré de l’ouvrage historique de Hallie Rubenhold, The Covent Garden Ladies: Pimp General Jack and the Extraordinary Story of Harris’s List, publié en 2005. La Harris’s List était un guide de poche, en quelque sorte l’équivalent pour les maisons closes de Londres de notre Guide Michelin pour les restaurants, avec les adresses, les spécialités, les prix et les notations.

Harlots reconstitue d’une façon assez réaliste l’époque géorgienne et, plus particulièrement, la condition des prostituées, avec d’imposants décors : celui, naturel, de Langleybury Mansion, situé près de Watford, au nord-ouest de Londres. Construit en 1720, il est devenu une école secondaire en 1947 et a été reconverti en 1996 en site pour le tournage de films. Des décors ont été construits autour du manoir et dans son prolongement pour évoquer le quartier de Convent Garden et reconstituer Greek Street, une rue qui accueillit des célébrités : Giacomo Casanova à l’époque où se situe la série et, une cinquantaine d’années plus tard, Thomas de Quincey, l’auteur des fameuses Confessions of an English Opium-Eater.

Harlots - Saison 1

Avec une centaine d’acteurs, une foule de figurants, une débauche de costumes destinés à toutes les couches de la société, une grande variété d’attelages…, cette coproduction anglo-américaine par ITV, Monumental et Hulu, a manifestement bénéficié d’importants moyens pour créer son cadre.

Le budget a aussi permis de rassembler une riche distribution dans laquelle dominent les femmes, avec Samantha Morton, une des meilleures actrices britanniques, vue notamment dans Accords & désaccords (Sweet and Lowdown, Woody Allen, 1999), The Messenger (Oren Moverman, 2009) et, récemment, dans Rillington Place, une minisérie sur les méfaits de Reginald Christie qu’avait si bien mis en scène Richard Fleischer en 1971 dans L’Étrangleur de Rillington Place (10 Rillington Place). Elle est confrontée à sa vénéneuse rivale Lydia Quigley, brillamment interprétée par Lesley Manville, impressionnante de méchanceté, qu’on avait vue dans Maléfique (Maleficent, Robert Stromberg, 2014), dans la minisérie River, et, récemment, dans Phantom Thread (Paul Thomas Anderson, 2017).

Autour d’elles, dans le rôle des deux filles de Margaret Wells, Eloise Smyth (The Frankenstein Chronicles) et Jessica Brown Findlay, la Lady Sybil Crawley de Downton Abbey, et la Bella du délicieux Le Merveilleux jardin secret de Bella Brown (This Beautiful Fantastic, Simon Aboud, 2016).

Harlots ne se limite pas à développer les personnages féminins : d’excellents acteurs incarnent principalement des aristocrates, aussi sophistiqués que débauchés, et un juge dépravé et corrompu.

Une galerie variée de personnages hauts en couleurs, un scénario bien construit, avec de nombreux rebondissements, autour d’un solide arc dramatique, la lutte sans merci entre les tenancières des deux bordels, des dialogues bien écrits, assurent la réussite de cette série repartie pour une troisième saison. La sortie de la saison 2 sur Blu-ray et DVD est annoncée pour le 5 juin 2019.

Harlots - Saison 1

Présentation - 3,5 / 5

Harlots, saison 1 (8 x 46 minutes) et ses suppléments (23 minutes) tiennent sur deux Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier standard de 11 mm, glissé dans un fourreau.

Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo.

Une fois n’est pas coutume : nous sommes gratifiés par Koba Films d’une édition Blu-ray, introuvable au Royaume Uni !

Bonus - 3,5 / 5

Entretien avec les créatrices de la série (10’). Moira Buffini et Alisno Newman disent avoir trouvé peu de documentation sur la vie des maisons closes à l’époque géorgienne, sauf dans les confessions d’Anne Duck, écrites la veille de sa pendaison, trouvées dans les archives de l’Old Bailey (la cour d’assises de Londres). Dans une société où la vertu des jeunes femmes de la bonne société était strictement gardée en vue d’un éventuel mariage, il était admis que les hommes puissent satisfaire leurs appétits sexuels avec des prostituées, dont quelques-unes pouvaient devenir des courtisanes en vue dans la haute société. Des scènes de sexe devaient être montrées, mais l’accent est mis sur les personnages.

Secrets du tournage (13’). Edward K. Gibbon, le créateur des costumes, présente sa collection, dans des teintes pastel dans le style français chez Lydia Quigley, aux couleurs plus vives chez Margaret Wells. On voit à l’oeuvre Jacquetta Levon, la maquilleuse, appliquer des tons très pâles pour les couches les plus élevées de la société, poser des mouches, poudrer des perruques… On a droit à une visite guidée de Langleybury Mansion et des décors construits autour.

Espace découverte Koba Films avec de courts extraits de quatre autres séries, Miniaturiste, Victoria, Poldark (BBC 2015) et Call the Midwife.

Harlots - Saison 1

Image - 4,0 / 5

L’image (1.78:1, 1080i, AVC) est bien résolue, agréablement contrastée, avec des couleurs chaudes et des noirs denses, qui ont, malheureusement, tendance à se boucher dans les scènes les plus sombres.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo de la version originale assure la clarté de tous les dialogues, bien priorisés sur l’ambiance et sur un accompagnement musical sans charme. La séparation des deux voies assure une trop discrète sensation d’immersion qui fait regretter l’absence du multicanal 5.1.

Ce constat vaut pour le doublage en français.

Harlots - Saison 1

Crédits images : © Koba Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 27 mars 2019
Une galerie variée de personnages, une bonne distribution, un scénario construit autour d’un solide arc dramatique et de nombreux rebondissements assurent la réussite de cette série, repartie pour une troisième saison.

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Harlots - Saison 1
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