La Baie sanglante (1971) : le test complet du Blu-ray

Ecologia del delitto

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

Réalisé par Mario Bava
Avec Claudine Auger, Luigi Pistilli et Claudio Volonté

Édité par ESC Editions

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Le 15/03/2019
Critique

La Baie sanglante

Italie 1971 : le double assassinat d’une comtesse et de son époux, propriétaires d’une baie isolée et sauvage qui intéresse autant les promoteurs immobiliers que leurs héritiers, provoque une réaction en chaîne de crimes sanglants qui culminent durant une longue nuit d’horreur.

La Baie sanglante (Reazione a catena / Ecologia del Delitto / Antefatto) (1971) de Mario Bava entretient d’étroites relations esthétiques et thématiques avec L’Ile de l’épouvante (Cinque bambole per la luna d’agosto) (1970). On avait d’ailleurs pu, au moment de leur sortie française cinéma (1), les considérer comme un diptyque original couronnant sa noire filmographie. Cette dernière n’était pas encore achevée et ce jugement s’avéra donc prématuré. Ce qui est en revanche certain, c’est que La Baie sanglante confirme, s’il en était besoin, l’unité profonde de l’oeuvre de Bava.

L’actrice Laura Betti joue ici une cartomancienne tenant un peu le rôle moderne d’une pythie antique et annonciatrice du destin. La véritable pythie antique d’Hercule contre les vampires (Ercole all centro della Terra) (1961) avait déjà été victime de la colère des Dieux pour avoir aidé Hercule. Celle ici jouée par Laura Betti l’est à son tour, tout comme le sera la médium Christina dans Baron Vampire (Gli orrori del castello di Norimberga) (1972) qui peut être considéré comme une véritable somme bavaïenne. A mesure que sa filmographie fantastique comme réalisateur se déploie depuis 1960, Bava photographie (il fut d’abord directeur de la photo) les décors intérieurs comme les extérieurs, en grands angles de plus en plus appuyés, en contre-plongées de plus en plus démesurées, entrecoupées de très brefs déplacements latéraux. D’autre part, il équilibre un décor reconstitué en studio avec peu d’extérieurs dès Le Masque du démon (1960) comme il équilibre une île ou une baie réelles par quelques intérieurs de studio. Le réalisme est maintenu à un niveau tout juste suffisant pour que sa rupture par la terreur (surnaturelle ou non) puisse s’y manifester. La présence plastique des quatre éléments (l’eau, le feu, la terre, l’air), ceux-là même sur lesquels Gaston Bachelard avait voulu faire reposer sa poétique, est constante dans L’Ile de l’épouvante et La Baie sanglante. La structure entière de ces deux films est d’essence onirique en dépit du fait que leurs scénarios soient rigoureux et très bien construits. Le scénario de La Baie sanglante joue d’ailleurs avec l’espace et le temps d’une manière encore plus sophistiquée et dynamique que celui de L’Ile de l’épouvante.

La Baie sanglante

Le cinéma de Bava, durant son âge d’or (1960-1972), est d’abord un cinéma de la mort, de la transformation du vivant en mort. Bava demeure fasciné par cette obscure puissance qui passe à l’acte mais interdit désormais tout acte, par ce cycle du passage de la génération à la corruption, abolissant la forme humaine en désolidarisant l’âme du corps. Bava filme les êtres du monde physique, les végétaux, les animaux, les hommes, avec une sorte de mélancolie appliquée, dernier hommage plastique à une vie condamnée. Vulnerant omnes, ultima necat. Qu’importe, semble nous dire Bava, qu’un night-club ait été installé sur la baie et que certains en veuillent et d’autres pas ! La mort, instrument du fatum antique et de l’éternel retour nietzschéen, en demeurera toujours la reine, fermant le cycle naturel physique de l’incarnation des âmes comme celui de tout principe vital. Jean-Marie Sabatier avait, en son temps, justement souligné ce que le symbolisme distillé par Bava devait, de toute évidence, à la pensée antique grecque et romaine : pythies, horloges, balances symbolisant la pesée des âmes et le destin (« fatum » romain, « némésis » grecque). Il faut ajouter que Bava fut probablement autant influencé par la pensée médiévale catholique romaine que par les pensées grecques et romaines antiques qui imprègnent l’art italien en profondeur.

Car Bava, artiste éminemment italien, est autant fasciné par la permanence que par la corruption, au sens aristotélicien de ces termes et au sens qu’ils occupent dans la métaphysique hylémorphique d’un saint Thomas d’Aquin (2). Il rend sensible à l’oeil une obscure mais réelle connivence, une étrange solidarité entre le végétal, l’animal, et l’humain en ce que tous trois sont soumis au régime de la transformation, de l’animation d’une matière par une forme puis par son abandon. Abandon qui ne cesse de le scandaliser. Il filme des cadavres qui semblent se souvenir qu’ils furent informés d’une manière déterminante par une âme. La terreur, chez Bava, naît de la mise en scène de cette prise de conscience et de la représentation de cette absence : les cadavres bientôt ne seront plus que des reflets dérisoires mais ils conservent encore, pour un temps bref mais que sa caméra capture, un ou plusieurs des traits déterminants de leur forme. Ensuite, c’est le délaissement de l’humain, la vie végétative et animale qu’ils vont rejoindre alors qu’ils en étaient séparés jusque là par une forme ontologiquement supérieure. On peut donc dire que c’est le mystère de la fin de la vie humaine, tel qu’il fut philosophiquement pensé par le thomisme, que le cinéma nécrophile de Bava illustre avec passion : une passion morbide que certains lui pardonnent mal mais qui est pourtant le profond ressort de son art. La pensée antique comme la pensée chrétienne médiévale furent obstinément attachées à maintenir le lien métaphysique le plus naturel possible entre vie et mort. Le cinéma de Bava se place en profondeur de leur côté contre notre modernité nihiliste qu’il tourne en dérision et ne cesse de renier.

La Baie sanglante

Cette critique du monde moderne est sensible dans tous les films réalisés par Bava dont l’action se déroule à une époque contemporaine depuis La Fille qui en savait trop (1962) jusqu’à Les Démons de la nuit (Schock / Transfert-Suspence-Hypnos) (1977). La fin de La Baie sanglante ne fait pas exception à cette régle : elle modifie brusquement sa tonalité grave et cauchemardesque en lui conférant un aspect presque comique qu’on peut juger absurde et malvenu mais qui participe pourtant lui aussi de cette critique. Les années 1960-1970 avaient été influencées par des théories politiques, psychologiques, sociologiques remettant en cause l’autorité naturelle des parents sur les enfants. Une telle fin, misanthrope et nihiliste (inventée par un des scénaristes dès le début de l’écriture du scénario) était son illustration commerciale par l’absurde, assez ambivalente pour satisfaire aussi bien le public supposé « réactionnaire » que celui supposé « révolutionnaire ».

Du point de vue de l’histoire générale du cinéma italien, notons la présence au générique du scénariste Dardano Sachetti qui devait particulièrement s’illustrer dans le film noir policier violent (« poliziotti ») dont l’âge d’or (1970-1980) est contemporain de ce titre. Notons aussi celle du musicien Stevio Cipriani, grand compositeur pour ce même cinéma « poliziotti », qui signe ici une partition régulièrement hallucinante. Notons enfin celle du spécialiste des effets spéciaux, Carlo Rambaldi dont les effets spéciaux obtinrent un prix au Festival d’Avoriaz et le firent connaître internationalement. Quant au casting, il est riche et typique du cinéma-bis italien de cette époque : Claudine Auger, Laura Betti, Isa Miranda, Brigitte Skay, Anna Maria Rosati y voisinent avec Luigi Pistilli, Chris Avram et Claudio Volonté, le frère (aussi bon acteur que lui) de Gian Maria Volonté. La ferme direction de Bava domine sa diversité qui demeure, rétrospectivement, historiquement toujours aussi savoureuse et aussi surprenante.

Notes :
(1) Jean-Marie Sabatier, Un homme à faire taire : les 2 derniers films de Mario Bava in Vampirella N°9, éditions Publicness, Paris 1971 + Jean-Marie Sabatier, Les Classiques du cinéma fantastique, éd. Balland, Paris 1973.
(2) Paul Grenet, Le Thomisme, §13, éd. P.U.F., Paris 1953, page 70.

La Baie sanglante

Présentation - 4,0 / 5

1 édition collector limitée 2000 exemplaires, éditée le 5 mars 2019 par ESC contenant : 1 Blu-ray 50 région B + 1 DVD 9 zone 2 PAL + 1 livret illustré 16 pages de Marc Toullec, durée film : 81’, image en couleurs au format respecté 1.85 compatible 16/9 en Full HD 1080p, VF d’époque (DTS MA 5.1 et 2.0), VO italienne STF (2.0) et V anglaise STF (2.0.), suppléments (entretiens avec Gérard Lenne, Mathieu Macheret, Nicolas Stanzick). La sérigraphie reprend d’une manière stylisée un plan célèbre du film mais on peut lui préférer l’affiche française d’exploitation qui illustrait l’ancien DVD édité en 2000 par TF1. Seul le Blu-ray a été testé.

La Baie sanglante

Bonus - 4,0 / 5

Elle est constituée par trois entretiens et la version italienne.

Il faut visionner les trois entretiens dans un ordre rationnel allant du général au particulier.

Entretien avec Gérard Lenne (durée 20 min. environ) historien du cinéma fantastique qui fournit certaines clés historiques et filmographiques concernant Mario Bava d’une part, La Baie sanglante d’autre part. Lenne précise ensuite les conditions de production et de tournage, la réception critique et commerciale : cette seconde section est plus intéressante pour le cinéphile car Lenne y révèle des détails intéressants (conception et histoire de l’écriture du scénario, par exemple) et des souvenirs de première main du Festival d’Avoriaz de 1973 où le titre reçut un prix pour ses effets spéciaux, copiant en cela le Festival de Sitges qui l’avait récompensé pour les mêmes raisons. Rappel de la fameuse déclaration du producteur-réalisateur Sean S. Cunningham qui avouait s’être inspiré de ce titre de Bava pour la série des Vendredi 13. Une erreur relevée : Les Vampires (Ital.-Fr. 1956) de Riccardo Freda, photographié par Bava, n’est pas antérieur au premier titre fantastique produit par la Hammer puisque cette firme avait déjà non seulement produit Le Monstre (Quatermass Xperiment) (GB 1955) de Val Guest mais encore quelques autres titres moins importants mais relevant du cinéma fantastique ou de science-fiction, y compris un ou deux films de science-fiction signés par Terence Fisher lui-même.

La Baie sanglante

Entretien avec Nicolas Stanzick (durée 20 min. environ) sur la situation du titre dans l’oeuvre de Bava. Interprétation de l’une et de l’autre qui fait parfois inévitablement double emploi avec certains des éléments dispensés par Macheret et Lenne. Elle les complète cependant par de bonnes remarques esthétiques, historiques et thématiques : l’invention du giallo par Bava en 1962, 1963 et 1964 est, par exemple, remémorée précisément et d’emblée, ce qui est bien car c’était nécessaire. Les digressions sur Hitchcock sont en revanche plus dispensables car trop rapides même si intéressantes. Peut-être aussi Stanzick, trop enthousiaste bien que cet enthousiasme me soit fondamentalement sympathique, est-il victime d’un syndrome critique récurrent : considérer le titre qu’on analyse comme un titre synthétique et majeur de l’oeuvre de son cinéaste. C’est une tentation constante à laquelle il faut pourtant résister du mieux qu’on peut. Une erreur gênante relevée, pour en finir avec cette section : le chef-opérateur Ubaldo Terzano, collaborateur régulier de Bava, est nommé « Terzani » les deux fois où il est cité.

Analyse de 2 séquences par Mathieu Macheret (durée 20 min. environ) contient deux analyses de l’ouverture du film (les deux premiers meurtres) et de la baignade puis de la mort de Brunehilde. Nombreuses notations intéressantes et pertinentes mais Macheret paraphrase parfois ce qu’on voit au lieu de l’analyser. Cela dit, lorsqu’il analyse stylistiquement réellement ce qu’on voit alors Macheret est assez bien inspiré. Reste que ce genre scolaire de l’analyse filmique d’une séquence (structurellement identique dans ses tenants et ses aboutissants à une explication de texte) est affligé de deux défauts : la paraphrase déjà indiquée et l’isolement de la séquence par rapport à la continuité (le film) à laquelle elle appartient, la seule qui lui confère pourtant totalement son sens, sens lui-même à son tour devant être ramené à l’ensemble (la filmographie).

La Baie sanglante

Quelques affiches (et un fragment de la BA française du classique de 1960) illustrent l’entretien avec Lenne. Les deux autres entretiens sont uniquement illustrés d’extraits du titre de 1971, visionnés sur un moniteur dans le cas de l’entretien avec Macheret. Il faut aussi préciser que nos trois critiques ne divulguent pas non plus la totalité des informations aujourd’hui disponibles sur le titre. Aucun d’eux ne raconte par exemple la célèbre anecdote du vol de la copie argentique de La Baie sanglante par un projectionniste romain à la demande du cinéaste Dario Argento tant il aimait ce film de Bava, vol qui contraignit le cinéma à montrer Une Hache pour la lune de miel (Il Rosso segno della folia) (Ital. 1970) peut-être absurdement retitré La Baie sanglante 2 (ce retitrage pourrait d’ailleurs être la source historique du célèbre retitrage VHS Secam Delta Vidéo, en son temps) à sa place durant presque une semaine et demie ! Aucun d’eux ne relate non plus l’anecdote savoureuse selon laquelle Federico Fellini aurait été approché par un confrère cinéaste pour achever un scénario comportant déjà une dizaine de scènes de meurtres mais pas leurs liaisons, scénario auquel il aurait travaillé presque un mois avant de voir toutes ses suggestions rejetées si bien qu’il recommanda au cinéaste en question de tourner d’abord les meurtres prévus, quitte à finir le scénario après ! On estime aujourd’hui, si l’anecdote est confirmée, que le cinéaste en question était probablement Bava et que le film en question était probablement La Baie sanglante puisque L’Ile de l’épouvante tourné l’année précédente montrait plutôt des cadavres que des assassinats. Il manque malheureusement une galerie affiches et photos italiennes et françaises pour compléter l’ensemble, par ailleurs honorable bien qu’un peu trop long et redondant. A la vérité, plutôt que de visionner ces trois critiques, si estimables soient-ils, parler durant une heure, j’aurais nettement préféré disposer d’une une telle galerie.Quelques affiches (et un fragment de la BA française du classique de 1960) illustrent l’entretien avec Lenne. Les deux autres entretiens sont uniquement illustrés d’extraits du titre de 1971, visionnés sur un moniteur dans le cas de l’entretien avec Macheret. Il manque malheureusement une galerie affiches et photos italiennes et françaises pour compléter l’ensemble, par ailleurs honorable bien qu’un peu trop long et redondant. A la vérité, plutôt que de visionner trois personnes, si estimables fussent-elles, parler durant une heure, j’aurais préféré avoir une telle galerie.

La Baie sanglante

Version originale italienne « alternative » : mis à part le générique, évidemment distinct par ses lettrines dont les couleurs sont différentes, et par son titre italien lui-même (ses titres, devrais-je écrire, car Reazione a catena est le titre principal, Ecologia del delitto est le sous-titre inséré entre parenthèses), elle présente à la fin les crédits détaillés de l’équipe technique, absents de la copie américaine utilisée pour les autres versions sonores. Sur les presque 1 minute de métrage en plus qu’elle comporte, presque rien d’autre de notable sinon un ou deux plans de coupe supplémentaires par rapport à la version américaine internationale. De là à nommer une telle version « alternative »… Reste qu’en dépit de ces faibles différences, c’est évidemment le supplément majeur qui suffit, à lui seul, pour obtenir une bonne note à cette section. Entendre un film de Bava en VOSTF est intéressant a priori comme a posteriori. Je note que ni Lenne ni Macheret ni Stanzick ne précisent un point qu’il eût été pourtant intéressant de clarifier : Bava dirigeait-il lui-même les post-synchronisations des acteurs italiens en auditorium ? Même si ce n’est pas le cas, la direction d’acteurs repose sur la continuité dialoguée originale et ses indications psychologiques et dramaturgiques, la VO demeure donc un document inestimable.

La Baie sanglante

Image - 5,0 / 5

Format 1.85 compatible 16/9 magnifiquement photographié en couleurs par Mario Bava lui-même. Copie argentique en excellent état. Les petits défauts (rayures fugitives, brûlures fugitives, émulsion parfois un peu abîmée) qui subsistaient sur l’image argentique de l’ancien DVD Carlotta édité en 2009 ont ici été nettoyés : il s’agit à nouveau de la copie argentique internationale anglaise ou américaine titrée A Bay of Blood. Lissage supérieur à celui de la copie italienne. Colorimétrie soigneusement étalonnée.

La copie argentique italienne (qui était absente du DVD Carlotta) est au même format respecté mais intitulée Reazione a catena (Ecologia del delitto). Elle se signale plastiquement d’emblée par des couleurs distinctes de lettres aux mentions du générique. Elle est en état argentique moyen (nombreuses poussières négatives et positives) mais doté d’un grain légèrement supérieure et d’une colorimétrie à l’étalonnage différent de celui de la copie internationale américaine. Elle comporte un générique de fin absent de la copie américaine.

Numérisation impeccable dans les deux cas.

Cette édition ESC devient à présent l’édition Full HD de référence pour ce titre.

La Baie sanglante

Son - 5,0 / 5

DTS MA pour la VF d’époque en 5.1 et en 2.0, pour la VO italienne originale STF en 2.0.: offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. Le doublage d’époque français est bon : techniquement, historiquement, c’est le report 2.0 qui nous restitue au plus près ce qu’on entendit au cinéma. La version italienne a mis longtemps à arriver jusqu’à nous en vidéo : c’est enfin chose faite grâce à cette édition ESC. Il faut savoir que les films italiens B étaient alors post-synchronisés en auditorium : il n’y avait donc pas de son direct. De ce point de vue, la VI et la VF sont à égalité. La différence (évidente mais les évidences doivent être constamment répétées) étant que la VI permet d’entendre parfois la voix réelle italienne d’un acteur ou d’une actrice venu(e) se post-synchroniser elle-même ou lui-même.

Quant à la VASTF qu’on trouvait déjà en 2009 sur l’ancien DVD Carlotta (alors que la version italienne lui faisait cruellement défaut), elle n’a strictement aucun intérêt, ses voix anglaises ne collant ni morphologiquement ni dramaturgiquement aux comédiens. Sous-titrage correct, lisible et d’une taille agréable. Musique composée par Stelvio Cipriani, l’un des grands compositeurs du cinéma-bis italien, notamment du cinéma policier italien « poliziotti » des années 1970 : la musique du générique d’ouverture est une de ses partitions les plus célèbres sur les 200 (environ) qu’il a composées.

La Baie sanglante

Crédits images : © ESC Édtiions

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
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Josquin
Le 11 avril 2006
Mario Bava revisite un de ses propres films, L'île de l'épouvante, qu'il considérait inabouti. Il inaugure ici un genre que beaucoup reprendront par la suite avec Halloween, Freddy, Vendredi 13, Scream : le jeu de massacres, autrement dit le slasher-movie. Décapitation, égorgement, empalement, on exulte devant la soudaineté sauvage de chaque assassinat. Mario Bava libère ainsi sa colère par images détournées sur des personnages qu'il estime dans la vraie vie être ceux lui ayant imposé une conduite cinématographique, les producteurs. Le plus drôle est que ces derniers n'y virent que du feu, s'arrêtant purement à l'aspect visuel, et non au sens des images. Un brin d'érotisme avec une nymphette ( exhibition à outrance de sa petite culotte ), et une touche d'humour : une voyante alcoolique ( Barbara Steele avec quelques années de plus, dérangée sur les bords ) et son mari étudiant les insectes ( métaphore de Bava sur les pontes de l'industrie du cinéma écrasant les réalisateurs, lui en particulier ).
Une dose d'indulgence est nécessaire envers l'allure 70's des acteurs, surtout à propos d'une ex-miss France jouant comme un pied. Le scénario compense allégrement à réserver des surprises, avec une narration inversée qui pourrait avoir inspiré Tarentino, et un coup de théâtre final qui ne manque pas de surprendre et d'enfoncer le clou.
Une farce douce-amère, du même temps sans concession, sadique, vengeresse, un régal d'une curieuse hilarité pour l'esprit gaulois.

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