De Palma (2015) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Noah Baumbach
Avec et Brian De Palma

Édité par Carlotta Films

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Le 08/04/2019
Critique

Brian De Palma se livre librement au cours d’un entretien bien préparé et pose un regard franc et critique sur sa filmographie.

De Palma

De Carrie à Mission Impossible en passant par Scarface et Blow Out, Brian De Palma a marqué de son style inclassable le Nouvel Hollywood. À la faveur d’une conversation intime truffée d’anecdotes, il revient sur ses cinquante ans de carrière pour une leçon de cinéma passionnante.

De Palma, un documentaire préparé et réalisé en 2015 par Noah Baumbach et Jake Paltrow, n’est pas un tribut au cinéma de Brian De Palma, mais le récit qu’il fait lui-même de sa longue carrière de cinéaste commencée par Murder à la Mod, réalisé en 1968 avec des clins d’oeil à la Nouvelle vague et, plus particulièrement à Jean-Luc Godard, jusqu’à Passion, sorti en 2012„ le dernier d’une trentaine de longs métrages.

De Palma ne sera pas une revue complète de son oeuvre. Devraient s’y ajouter au moins trois autres longs métrages, Domino, dont la sortie aux USA est annoncée pour le 31 mai, avec Carice van Houten, Nikolaj Coster-Waldau et Guy Pearce en tête d’affiche, Sweet Vengeance, encore en préproduction, avec Wagner Moura, et un troisième projet, pour le moment nommé Predator.

De Palma s’ouvre sur un plan de Sueurs froides (Vertigo) d’Alfred Hitchcock qu’il a vu en 1958 en entrant à Columbia University, à New York. La première manifestation d’un style qui aura influencé tout son oeuvre.

De Palma

Le reste n’est pas une analyse organisée de sa filmographie, plutôt un rappel chronologique, en forme de confession, de tous ses films. Riche en anecdotes, le récit est aussi l’occasion de quelques coups de griffes, comme ceux portés à Cliff Robertson pour l’interprétation asthénique de son personnage dans Obsession en 1976, filmé par Vilmos Zsigmond qui sera aussi le chef opérateur de Blow Out en 1981, de Le Bûcher des vanités (The Bonfire of the Vanities, 1990) et de Le Dahlia noir (The Black Dahlia, 2006). Il cite aussi les difficultés qu’il eut à convaincre Robert De Niro d’apprendre les dialogues d’Al Capone dans Les Incorruptibles (The Untouchables, 1987), où s’insère l’ingénieuse parodie de la poussette descendant les escaliers d’Odessa du film de Sergei M. Eisenstein, Le Cuirassé Potemkine (Bronenosets Potemkin, 1925).

Brian De Palma profite aussi de l’aubaine pour mettre en accusation « le système », autrement dit Hollywood : « Toutes les valeurs du système sont à l’opposé de ce qui fait des bons films originaux. » Ou encore, la censure : « Mes films sont dérangeants. Imaginez tout ce qu’ils essaient de me faire couper ! »

De Palma

Le réalisateur porte un regard lucide, parfois très critique, sur ses films. Il reconnaît, par exemple, que le parti pris de rester très fidèle au roman de James Ellroy rend le scénario de Le Dahlia noir confus et que le montage de L’Esprit de Caïn (Raising Cain, 1992) laissait beaucoup à désirer, ce qui me donne l’occasion de rappeler la sortie par Elephant Films, en mars 2017, d’une remarquable édition du film avec le montage d’un fan, Peet Gelderblom, aboutissant à un nouveau découpage tonifiant de l’oeuvre, approuvé par le réalisateur.

De Palma évoque aussi les inclinations du cinéaste, notamment son goût pour les longs plans séquences, la montée progressive de la tension, la violence graphique, la nudité, son engagement dans la réalisation éprouvante en Thaïlande, dans un « décor de jungle », d’Outrages (Casualties of War, 1989), « le film que personne ne voulait faire », etc.

Un document dense, qui pourra paraître indigeste à ceux que le cinéma de Brian De Palma laisse indifférents, qui fascinera tous les autres.

De Palma

Édition - 8 / 10

De Palma (109 minutes), reprenant le contenu de l’édition DVD sortie par Carlotta Films en juin 2018, tient sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier de 11 mm. Était également sortie en juin 2018 une Édition limitée DVD + Blu-ray, avec une reproduction d’affiches, de dossiers de presse…, encore disponible.

Le documentaire est proposé dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, sous deux formats audio, DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo, au choix.

Aucun bonus vidéo autre que la bande-annonce. Une analyse par l’un des nombreux critiques qui se sont intéressés à l’oeuvre de Brian De Palma aurait été un utile complément.

L’image (1.85:1, 1080p, AVC) est irréprochable, tant dans les séquences, les plus longues, montrant Brian De Palma assis devant une cheminée, que dans les nombreux inserts d’extraits de films choisis pour illustrer ses propos.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1, très propre (ou 2.0 stéréo, au choix), assure une parfaite clarté de tous les commentaires du cinéaste et des dialogues des extraits de films, tous sous-titrés. Difficile de discerner la différence entre les deux formats audio.

De Palma

Crédits images : © 2016 EMPIRE WARD PICTURES. Tous droits réservés.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 8 avril 2019
Au long d’un entretien bien préparé, Brian De Palma passe en revue ses films, en portant sur certains un regard très critique, loue ceux qui l’ont inspiré, égratigne ceux qui l’ont agacé et clame son aversion pour la censure et le système hollywoodien. Un document précieux pour les cinéphiles.

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