Réalisé par Hal Ashby
Avec
Warren Beatty, Julie Christie et Goldie Hawn
Édité par Carlotta Films
Los Angeles, le 4 novembre 1968, à la veille des élections qui conduiront Richard Nixon à la présidence des USA. George Roundy, le coiffeur vedette d’un salon réputé de Los Angeles, quitte le lit de Jill, sa compagne, pour tomber dans les bras d’une de ses nombreuses conquêtes, Jackie, une des maîtresses de Lester, un homme d’affaires riche et jaloux, marié à Felicia. Tous vont se retrouver le soir à une grande partie organisée par Lester pour suivre le dépouillement du scrutin…
Shampoo est le quatrième film de Hal Ashby après Le Propriétaire (The Landlord, 1970), Harold et Maude (1971) et La Dernière corvée (The Last Detail, 1973). Il y aura ensuite En route pour la gloire (Bound for Glory, 1976), Retour (Coming Home, 1978) et Bienvenue, Mister Chance (Being There, 1979). Après cette assez remarquable série, l’emprise de la drogue isolera Hal Ashby qui ne réalisera plus qu’une petite dizaine films ou téléfilms, aujourd’hui oubliés.
Shampoo, un vaudeville cynique, une comédie grinçante, développe un scénario de Warren Beatty (coécrit avec Robert Towne), la première tentative d’un exercice auquel il se livrera plusieurs fois, notamment pour les films qu’il a réalisés. Le scénario de Bulworth lui vaudra un Oscar en 1998.
Shampoo, dans le respect de la règle des trois unités du théâtre classique, la chute de George de son piédestal, en vingt-quatre heures, à Beverly Hills (l’occasion de belles photos de paysages), est une forme d’autoportrait dérisoire de Warren Beatty, le Casanova de Hollywood à en juger par l’impressionnante liste de ses conquêtes. Figurent d’ailleurs au générique au moins quatre de ses petites amies d’un temps : les trois actrices principales, Julie Christie, Goldie Hawn, Lee Grant et une figurante, Michelle Phillips.
Shampoo est aussi une critique sociale épinglant la superficialité et l’hypocrisie de la haute société du Hollywood des années 70. Elle égratigne au passage la politique dans une scène où un sénateur se donne ridiculement en spectacle. Le choix est malicieux de situer l’action au moment où l’accession de Nixon à la Maison Blanche est scellée : le film est, en effet, sorti six mois après qu’il ait été acculé à la démission par les remous provoqués par l’affaire du Watergate.
Shampoo doit aussi beaucoup au talent et au charme des trois actrices principales, Julie Christie, Goldie Hawn et Lee Grant qui sera récompensée par l’Oscar du meilleur second rôle féminin pour son interprétation de Felicia. Hal Ashby l’avait déjà employée cinq ans plus tôt dans son premier film, Le Propriétaire.
Shampoo (110 minutes) tient, sans suppléments, sur un Blu-ray BD-50 et sur un DVD-9 logés dans un digipack présenté à l’intérieur d’une boîte cartonnée contenant une réduction de l’affiche au format 53 x 38 cm, de cinq photos de tournage en noir et blanc au format de carte postale, de dix photos de plateau en couleurs (18 x 13 cm) et d’un magnet reproduisant le logo de l’affiche originale.
Même conditionnement que celui des autres titres regroupés par Carlotta Films sous le label Édition Prestige limitée, tel La Vengeance aux deux visages (One-Eyed Jacks, Marlon Brando, 1961), sorti en juillet 2018.
Le menu fixe et sonorisé propose la version originale avec le choix entre deux formats, DTS-HD Master audio 1.0 ou 5.1, avec sous-titres optionnels et un doublage en français au format DTS-HD MA 1.0.
Aucun supplément vidéo, pas même une bande-annonce.
L’édition Criterion, sortie aux USA en octobre 2018, sans être fastueuse, était mieux pourvue avec une discussion du film par deux critiques et un court entretien avec Warren Beatty.
L’image (1.85:1, 1080p, AVC), parfaitement nettoyée, finement résolue, lumineuse, bien contrastée avec des noirs denses, déploie une palette de couleurs agréablement saturées. La gestion du grain, irréprochable, respecte la texture originelle. Une magnifique restauration !
La version originale est proposée avec le choix entre la mono d’origine au format DTS-HD Master Audio 1.0, parfaitement nettoyée, stable et avec une bonne dynamique, ou un remixage DTS-HD MA 5.1 que les puristes auraient tort de dédaigner : sans aucun effet artificiel, il ajoute ampleur et finesse à l’image sonore et est donc tout à fait recommandable.
Le doublage est techniquement à la hauteur et plutôt réussi.
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