Channel Zero - Saison 2 : No-End House (2017) : le test complet du Blu-ray

Channel Zero

Réalisé par Steven Piet
Avec Amy Forsyth, Aisha Dee et Jeff Ward

Édité par Elephant Films

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Le 11/09/2019
Critique

Nouvelle attraction dans le village, une sinistre maison noire s’ouvre à la visite de ses six pièces, aux risques et périls de ceux qui osent s’y aventurer…

Channel Zero - Saison 2

Margot Sleator, une jeune fille solitaire, est encore bouleversée par la mort brutale de son père. Lorsqu’elle entend parler de « La Maison Sans fin », une sorte de bâtisse hantée itinérante, elle décide d’aller la visiter avec trois amis. Cette attraction propose aux visiteurs d’affronter leurs peurs à travers le dédale de six pièces de plus en plus terrifiantes. Mais selon la rumeur, ceux qui seraient parvenus à aller au bout de la visite n’en seraient jamais ressortis…

Channel Zero : No-End House est le second volume, après Channel Zero - Saison 1 : Candle Cove, publié en 2016, d’une anthologie créée par le scénariste Nick Antosca qui a, notamment, contribué à l’écriture de la saison 2 de Teen Wolf, de la minisérie Last Resort - L’intégrale de la série (2012, 13 épisodes) et de la saison 3 de Hannibal

Deux autres volets suivent : Channel Zero - Saison 3 : Butcher’s Block, sorti sur Blu-ray et DVD le 28 août, et Channel Zero : Dream Door, diffusé par SyFy en 2018.

C’est probablement le succès de la saga American Horror Story, créée en 2011 par Ryan Murphy et Brad Falchuk, partie pour 10 saisons, qui a relancé la formule de l’anthologie qui avait connu un âge d’or, avec une histoire bouclée à chaque épisode, dès 1955, sous l’impulsion d’Alfred Hitchcock avec la série Alfred Hitchcock présente et ses 268 épisodes, puis de Rod Serling, avec La Quatrième dimension (The Twilight Zone, 1959-1964, 156 épisodes) et Night Gallery (1969-1973, 50 épisodes). Il y aura aussi Histoires fantastiques (Amazing Stories, 1985-1987, 45 épisodes), créée par Steven Spielberg, Joshua Brand et John Falsey, Les contes de la crypte (Tales from the Crypt, 1989, 93 épisodes)…

Channel Zero - Saison 2

La formule d’une seule histoire racontée sur toute une saison a été récemment reprise, dans le registre du documentaire-fiction, par l’anthologie American Crime Story, coproduite par Ryan Murphy et Brad Falchuk, dont seul le premier volet, American Crime Story - Saison 1 : L’affaire O.J. Simpson, nous est arrivé en vidéo. On attend toujours le deuxième, The Assassination of Gianni Versace, pourtant diffusé sur les écrans de FX début 2018. Deux autres saisons sont déjà prévues, dont une sur les suites de l’affaire Monica Lewinsky.

Channel Zero: No-End House est l’adaptation d’une histoire imaginée par Brian Alan Russell, membre de l’équipe de scénaristes de l’anthologie, dont l’idée vient des creepypastas, des histoires horribles souvent prétendues vraies, sortes de légendes urbaines postées sur l’Internet, dont Elvire Rémand retrace l’historique dans le livret inclus dans le boîtier.

Channel Zero: No-End House, moins graphique, mais plus psychologique que Channel Zero - Saison 1 : Candle Cove, est centré sur Margot, toujours hantée, après des années, par le souvenir de la mort de son père qu’elle a été la première à découvrir. Elle ne peut se défaire d’un sentiment de culpabilité : peut-être aurait-il survécu si, ce jour-là, elle était restée à la maison ?

Aussitôt franchi le seuil de la maison noire, son père lui apparaît, à la fois protecteur et menaçant, au présent et au temps de son enfance et de son adolescence, illustré par de nombreux flashbacks. Derrière l’apparente réalité, tout n’est qu’illusion dans la maison : on croit en être sorti, au milieu d’un champ de maïs, alors qu’on est toujours prisonnier de ses murs. Une tache de sang sourd du sol, formant une mare d’où émerge le corps nu d’une femme en position foetale, tandis qu’un autre sort d’une sphère élastique, figuration d’un oeuf. Un des personnages, sur le bras duquel on peut lire le message scarifié « This is not real », se retrouve confronté à son double. Un univers incertain, instable, comme les personnages qui le visitent ou le hantent.

Channel Zero - Saison 2

Amy Forsyth, remarquée pour son interprétation d’Andina, un des personnages récurrents de la dernière saison de Defiance, revue récemment dans My Beautiful Boy (Beautiful Boy, Felix van Groeningen„ 2018) et dans Hell Fest (Gregory Plotkin, 2018), communique sobrement le désarroi de Margot. John Carroll Lynch (le Bud Morris de la série Body of Proof et Twisty le clown dans la saison 5 d’American Horror Story) réussit, avec la même économie de moyens, à exprimer l’ambiguïté du personnage du père de Margot.

Channel Zero: No-End House, avec sa fin particulièrement bien trouvée, permet à l’anthologie Channel Zero d’affirmer son originalité en apportant une bouffée d’air frais dans les séries horrifiques qui ont été, ces derniers temps, très envahies par les vampires et autres zombies.

À très bientôt pour le test du chapitre suivant : Channel Zero - Saison 3 : Butcher’s Block.

Channel Zero - Saison 2

Présentation - 3,5 / 5

Channel Zero : No-End House (6 x 43 minutes) et son maigre supplément tiennent sur deux Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier non remis pour le test.

Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, chacun avec le choix entre deux formats audio : DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo.

Le livret de 24 pages écrit par Elvire Rémand (magazineEast Asia) s’ouvre sur un texte commun aux trois premiers volets de l’anthologie, Creepypasta : les légendes urbaines 2.0. Les légendes urbaines, illustrées au cinéma dans les années 90 par des films comme Candyman (Bernard Rose, 1992) ou Souviens-toi… l’été dernier (I Know What You Did Last Summer, Jim Gillepsie, 1997), ont pris la forme de creepypastas, textes, images ou vidéos postés sur l’Internet qui doivent sembler véridiques pour mieux impressionner, comme les scénarios de L’Exorcisme d’Emily Rose (Scott Derrickson, 2005) ou encore de Conjuring : les dossiers Warren (James Wan 2013). Une des figures les plus célèbres des creepypastas, Slender Man, créée en 2009 par Victor Surge, peut faire penser aux créatures fantastiques des anciennes légendes.

Puis, dans la suite, intitulée Beware the Cannibals, après avoir souligné que la réalisation des six épisodes a été confiée à Steven Piet, encore peu expérimenté, à partir d’une histoire imaginée en quelques lignes par Brian Russell, Elvire Rémand compare notamment la minisérie à La Maison du diable (The Haunting, Robert Wise, 1963), à Amityville - La maison du diable (The Amityville Horror, Stuart Rosenberg, 1979 et à Poltergeist (Tobe Hooper, 1982) et, dans le genre des adolescents jouant avec les forces du mal de Le Projet Blair Witch (Daniel Myrick & Eduardo Sánchez, 1999). Puis elle commente le scénario, l’errance des adolescents confrontés à leurs propres angoisses dans les couloirs de l’étrange maison rappelant ceux de l’hôtel de Shining (Stanley Kubrick, 1980), un lieu où d’autres détails sont autant de références cinématographiques. Cette analyse approfondie de la minisérie est suivie par le guide des épisodes et une fiche technique. Cet intéressant livret compense partiellement l’absence de complément vidéo.

Channel Zero - Saison 2

Bonus - 1,0 / 5

Aucun supplément à la minisérie, simplement les bandes-annonces de cinq éditions Blu-ray et DVD d’Elephant Films : Channel Zero - Saison 1 : Candle Cove, La Nurse (The Guardian, William Friedkin, 1990)), La Sentinelle des maudits (The Sentinel, Michael Winner, 1977), Enfer mécanique (The Car, Elliot Silverstein, 1977) et Le Fantôme de Milburn (Ghost Story, John Irvin, 1981).

Image - 3,5 / 5

L’image (1.78:1, 1080p, AVC), assez précise, propose des couleurs naturelles, des contrastes agréables dans toutes les scènes en pleine lumière. Comme pour le premier volet de l’anthologie, la lisibilité des nombreuses scènes de nuit, surtout celles prises en intérieur, laisse à désirer en raison d’un manque de contraste et de noirs assez poreux.

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale assure une bonne clarté des dialogues, correctement priorisés sur l’ambiance et l’accompagnement musical. Une utilisation discrète, mais efficace, des voies latérales, crée une cohérente sensation d’immersion dans l’action. Une forte dynamique et des basses fermes renforcent l’impact de la bande-son sur l’image.

Le doublage en français, monotone, manque de naturel.

Crédits images : © 2016 Syfy Media, LLC

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 11 septembre 2019
Channel Zero: No-End House, avec sa fin particulièrement bien trouvée, permet à l’anthologie Channel Zero d’affirmer son originalité : elle apporte une bouffée d’air frais dans les séries fantastiques et d’horreur. Prenez donc le risqué de franchir le seuil de l’étrange maison noire !

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