Réalisé par Josie Rourke
Avec
Saoirse Ronan, Margot Robbie et Jack Lowden
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Mary Stuart, épouse du roi de France François II à 16 ans, se retrouve veuve à 18 ans et rejoint son Écosse natale pour s’asseoir sur le trône qui lui revient de droit. Mais la reine d’Angleterre Elizabeth I, fille de Henry VIII et d’Anne Boleyn, veut rattacher l’Écosse à son royaume. Les deux cousines se battent pour la couronne d’Angleterre dans un monde régenté par des hommes. Elizabeth finira par emprisonner, puis exécuter Mary.
Marie Stuart Reine d’Écosse (Mary Queen of Scots), l’adaptation du livre du biographe John Alexander Guy, Queen of Scots: The True Life of Mary Stuart, publié en 2004, est le premier film de Josie Rourke, directrice artistique, jusqu’en juin 2019, du Donmar Warehouse, un petit théâtre réputé de Covent Garden.
Le destin tragique de Mary Stuart a inspiré le cinéma dès sa naissance : un kinétographe de 1894, une invention de Thomas Edison, reconstitue, en boucle pendant une dizaine de secondes, sa décapitation. Dans une filmographie fournie, on retiendra surtout Marie Stuart (Mary of Scotland, John Ford, 1936) avec Katharine Hepburn, Marie Stuart, Reine d’Écosse (Mary, Queen of Scots, Charles Jarrott, 1971) avec Vanessa Redgrave et Elizabeth, l’âge d’or (Elizabeth: The Golden Age, Shekhar Kapur, 2007) avec Samantha Morton. La télévision s’intéressa aussi au personnage avec, notamment, Gunpowder, Treason & Plot (2004), une bonne minisérie de Gillies MacKinnon (2004, encore disponible au Royaume Uni) avec Clémence Poésy, et la remarquable série américaine Reign, créée par Laurie McCarthy et Stephanie Sengupta (2013-2017, 78 épisodes), avec Adelaide Kane (également disponible au Royaume Uni).
Marie Stuart Reine d’Écosse, avec une mise en scène un peu théâtrale et une réalisation conventionnelle, a l’originalité de mettre en avant les relations contradictoires entre les deux cousines rivales, Elizabeth I et Mary Stuart : un antagonisme teinté d’une réelle admiration dans une société où l’exercice du pouvoir par les femmes allait contre l’ordre naturel.
Au soutien de ces rapports dramatiques, deux solides actrices : Margot Robbie, inquiétante derrière le maquillage blanc d’Elizabeth I pour effacer les stigmates de la variole, un masque qui ne l’empêche pas de faire passer ses émotions, et Saoirse Ronan, totalement investie dans son personnage dont elle sait communiquer l’ambiguïté, une fragilité contrastant avec une forte détermination.
Le casting masculin n’a pas été négligé, avec David Tennant qu’on a bien du mal à reconnaître sous la longue barbe de John Knox, le réformateur de l’église d’Écosse, et Guy Pearce, dans le rôle de William Cecil, le « premier ministre » d’Elizabeth I.
Marie Stuart Reine d’Écosse vaut aussi pour la beauté de la photo de John Mathieson, le chef opérateur de Gladiator (Ridley Scott, 2000) et de Le Fantôme de l’opéra (Joel Schumacher 2004) et de la partition originale de Max Richter (Valse avec Bachir d’Ari Folman, 2008, et Lore de Cate Shortland, 2012).
Marie Stuart Reine d’Écosse (124 minutes) et ses suppléments (10 minutes, sans compter le commentaire audio) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier non fourni pour le test, effectué sur check disc.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale au format Dolby Atmos, compatible avec l’encodage Dolby TrueHD 7.1, et dans un doublage en français, italien et castillan au format Dolby Digital Plus 7.1.
Sous-titres en treize langues, dont l’anglais pour malentendants.
Piste d’audiodescription en anglais, au format Dolby Digital 2.0.
Une édition DVD est sortie simultanément, avec le même contenu.
Une confrontation épique (4’, VOST), celle entre les deux cousines, le ressort dramatique essentiel du scénario.
Le féminisme des Tudor (4’, VOST). L’opposition féroce entre Elizabeth I et Mary Stuart ne les empêche pas d’éprouver une sorte d’admiration réciproque pour leur résistance à l’hégémonie des hommes.
Quelque chose chez Marie (2’, VOST). Un court défilé des jeunes femmes qui composent la suite de Mary Stuart.
Commentaire audio de Josie Rourke et Max Richter (Dolby Digital 2.0). La réalisatrice et le compositeur rappellent certains faits historiques, parlent des personnages et, on pouvait s’y attendre, de l’association de la mise en scène et de l’accompagnement musical. Assez superficiel et réservé aux anglophones, faute de sous-titres.
Ces bonus, plutôt légers, sont intégralement repris de l’édition Universal sortie en février 2019 aux USA.
L’image (2.39:1, 1080p, AVC), finement défini, propose une palette de couleurs légèrement désaturées et des contrastes assez doux dans les scènes d’intérieur, des couleurs et des contrastes plus marqués dans les scènes en extérieur, un choix esthétique au résultat plutôt plaisant.
Le son Dolby Atmos de la version originale, testé sous le format compatible Dolby TrueHD 7.1, associe finesse à une excellente dynamique et à une large ouverture de la bande passante, d’aigus cristallins à des basses fermes qui sollicitent à bon escient le caisson de basses. Une généreuse utilisation des canaux latéraux et arrière procure une forte sensation d’immersion dans l’action. Les dialogues sont clairement restitués.
Ce constat vaut pour le doublage en français, plutôt réussi, en dépit d’une certaine monotonie.
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