Chernobyl (2019) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Johan Renck
Avec Jared Harris, Stellan Skarsgård et Emily Watson

Édité par HBO

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Le 26/11/2019
Critique

Une passionnante relation des événements qui ont suivi l’explosion de la centrale nucléaire et de l’attitude des autorités soviétiques.

Chernobyl

Le 26 avril 1988, Valery Legasov, un spécialiste de l’énergie nucléaire, déjoue la surveillance du KGB et dissimule des cassettes audio qu’il vient d’enregistrer, avant de se pendre. Deux ans avant, le 26 avril 1986, explosait un des réacteurs de la centrale de Chernobyl, en Ukraine, à trois kilomètres de la ville de Pripyat, peuplée de 50 000 habitants. Comment contrôler la fusion du coeur du réacteur qui continue de disperser dans l’atmosphère de l’uranium 235 et menace, en s’enfonçant dans le sol, de polluer la rivière et de contaminer des régions où vivent des millions d’habitants ?

Chernobyl, une minisérie honorée par pas moins de dix Prime Time Emmy Awards, est une création de Craig Mazin qui s’était surtout fait connaitre pour sa contribution à l’écriture de comédies horrifiques ou noires comme Scary Movie 3 et Scary Movie 4 (David Zucker, 2003 et 2006), Very Bad Trip 2 et Very Bad Trip 3 (The Hangover Part II et Part III, Todd Phillips, 2011 et 2013) et du scénario de Le Chasseur et la Reine des Glaces (The Huntsman: Winter’s War, Cedric Nicolas-Troyan, 2016).

Chernobyl

Ce documentaire fiction, tourné en Lituanie, en grande partie sur le site de la centrale nucléaire désaffectée d’Ignalina, du même type que celle de Chernobyl, s’attache à retracer avec précision le déroulement des faits à partir du jour de l’explosion. Elle met en scène les principaux protagonistes de l’événement, Anatoly Dyatlov, l’ingénieur en chef qui était aux commandes du réacteur, Boris Shcherbina, vice-président du Conseil des ministres de l’URSS, détaché par Mikhail Gorbachev pour limiter les effets de la catastrophe, Valery Legasov qui l’a assisté et dénoncé publiquement les défaillances dans la sécurisation des réacteurs RBMK, etc. D’autres ont été imaginés par Craig Mazin, auteur du scénario, comme Ulana Khomyuk, physicienne de Biélorussie, un état voisin de Chernobyl.

Chernobyl a soulevé quelques polémiques. Certains ont relevé des inexactitudes. Par exemple, l’irradiation ne peut pas entraîner les photogéniques brûlures de la peau complaisamment étalées sur l’écran. Toutefois, la presse russe a salué la vérité historique de la série tandis que certains organes proches du pouvoir ont dénoncé une déformation totale de la vérité et que la chaîne publique NTV a annoncé le projet d’une série plus fidèle à la réalité… avec un agent de la CIA présent dans la centrale au moment de l’explosion !

Personne ne peut pourtant contester que les dirigeants de l’URSS n’ont reconnu l’accident qu’après qu’il ait été révélé par des photos satellites et par des relevés anormaux de radioactivité en Suède, qu’ils ont, ensuite, tenté de minimiser les effets de l’explosion et attendu des années avant de corriger l’anomalie à son origine, sous la pression de l’étranger.

Chernobyl

Chernobyl, sérieusement documentée, retrace clairement le déroulement des faits, qu’avaient d’ailleurs rapportés plusieurs documentaires : Tchernobyl - La vie contaminée, vivre avec Tchernobyl (David Desramé et Dominique Maestrali, 2000), Chernobyl Heart (Maryann DeLeo, 2003, Oscar du meilleur documentaire court), La Bataille de Tchernobyl (The Battle of Chernobyl, Thomas Johnson, 2006), Tchernobyl, une histoire naturelle, une énigme radioécologique (Luc Riolon, 2010).

Avait, d’autre part, été édité en France, Tchernobyl, l’extrait de 120 minutes d’une minisérie ukrainienne en quatre épisodes d’une durée totale de 200 minutes, réalisée par Vitaliy Vorobyov, dans laquelle l’enfer de la catastrophe n’apparaît qu’en toile de fond de l’histoire d’amour entre Alya et Pavel.

Les trois rôles principaux, ceux de Valery Legasov, de Boris Shcherbina et d’Ulana Khomyuk sont intensément tenus par Jared Harris, Stellan Skarsgård et Emily Watson, entourés de nombreux personnages secondaires, pompiers, mineurs, plongeurs qui sont intervenus, au sacrifice de leur santé, voire leur vie, parmi les quelques 600 000 personnes réquisitionnées par les autorités pour faire face à une catastrophe qui, d’après Mikhail Gorbachev, fut une des causes de l’effondrement du bloc soviétique, cinq ans plus tard.

L’attachement à ces personnages secondaires fictifs ajoute, à la relation documentée de l’accident, l’implication émotionnelle du spectateur.

Chernobyl, une minisérie chaudement recommandée !

Chernobyl

Présentation - 3,0 / 5

Chernobyl (5 épisodes d’une durée cumulée de 320 minutes) et ses suppléments (27 minutes) tiennent sur deux Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier bleu de 11 mm, glissé dans un étui.

Le menu fixe et muet propose la minisérie dans sa version originale, en anglais, au format audio DTS-HD Master Audio 5.1 et dans des doublages, en français et en castillan au format DTS Digital Surround 5.1, et en espagnol et en tchèque au format DTS Digital Surround 2.0 stéréo.

Sous-titres dans dix langues, dont le français et anglais (pour malentendants).

Est sortie simultanément une édition DVD avec les mêmes bonus vidéo.

Bonus - 2,0 / 5

Qu’est-ce que Tchernobyl ? (2’). C’est l’histoire d’un accident sans précédent dans une centrale nucléaire de production d’électricité et des actions entreprises pour limiter ses effets dévastateurs. Voilà un bel exemple de complément parfaitement inutile !

Rencontrez les acteurs principaux (6’). Jared Harris, l’interprète de Valery Legasov, Stellan Skarsgård, de Boris Shcherbina et Emily Watson, d’Ulana Khomyuk, défilent, avec le scénariste et le réalisateur, pour rappeler le rôle joué par chacun des personnages après l’explosion.

Derrière le rideau : le réalisateur Johan Renck (2’) évoque le dévouement des personnes appelées sur le site de Chernobyl.

Du scénario à l’écran : les plongeurs (1’) : la scène a été tournée avec le seul éclairage des lampes-torches.

Moment crucial : le procès (2’), le moment venu pour Valery Legasov de choisir entre le soutien du mensonge d’état ou la révélation au grand jour de la vérité.

Dans les coulisses des épisodes (14’) : en cinq fois trois minutes, ces courts flashes résument les enjeux de chaque épisode.

Ces maigres bonus, repris de l’édition US, n’ajoutent rien au visionnement de la série, en se limitant à résumer le scénario, sans aucune information sur la réalisation, pas même sur les lieux de tournage.

Chernobyl

Image - 4,5 / 5

L’image digitale (2.0:1, 1080p, AVC), d’une grande précision (à l’exception de rares séquences trop douces), propose une palette de couleurs froides et légèrement désaturées avec des blancs lumineux et des noirs denses. La lisibilité des scènes nocturnes est remarquable, notamment celles où les plongeurs s’enfoncent dans les galeries de la centrale pour ouvrir les vannes qui permettront de pomper l’eau qui les a inondées.

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale assure une parfaite clarté des dialogues. Une bonne dynamique, une large ouverture de la bande passante et une sollicitation appropriée des canaux latéraux réussissent à créer une sensation cohérente d’immersion dans l’ambiance.

Le doublage en français, au format DTS Digital Surround 5.1, avec des dialogues un peu monotones, s’en tire assez bien techniquement.

Crédits images : © HBO

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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P. de Melun
Le 29 janvier 2024
« Chernobyl » est une mini-série poignante, haletante et un véritable témoignage de ce que fut la plus grande catastrophe nucléaire du XXème siècle. L’approche, le récit, minute par minute, nous entrainent dans une atmosphère lugubre et stressante qui ne nous lâche pas un instant. Les répercussions de ce désastre sur la population, la faune et la flore sont reconstituées avec effroi, à l’image de ce qui a pu se passer à l’époque. La mise en scène, le jeu des acteurs sont excellents et d’un grand réalisme. L’immersion est si bien faite qu’on ne peut s’empêcher de rendre hommage à ceux qui ont sacrifié leur vie, notamment les mineurs, pour tenter d’enrayer l’apocalypse. Une mini-série d’exception !
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McKael
Le 14 mars 2021
Pas de commentaire.
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Philippe Gautreau
Le 26 novembre 2019
Cette excellente minisérie, sérieusement documentée, retrace clairement l’enchaînement des faits qui ont entraîné, le 26 avril 1986, l’explosion d’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Chernobyl et les vains efforts des dirigeants de l’URSS pour tenter de cacher ses effets dévastateurs. À voir absolument !

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