Channel Zero - Saison 4 : The Dream Door (2018) : le test complet du Blu-ray

Channel Zero

Réalisé par E.L. Katz
Avec Maria Sten, Brandon Scott et Steven Robertson

Édité par Elephant Films

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Le 13/02/2020
Critique

Le dernier volet d’une anthologie, inspirée par les creepypastas, mêlant fantastique et psychologie, brouillant la frontière entre rêve et réalité.

Channel Zero : The Dream Door

Jillian et Tom Hodgson, amis d’enfance récemment mariés, s’installent dans la maison où Tom avait grandi, près de celle où Jillian, encore fillette, avait inventé et dessiné un personnage protecteur, Pretzel Jack, un clown contorsionniste qu’elle a vu prendre vie et la consoler le jour où son père a quitté le foyer familial. Jillian et Tom Hodgson, un soir, sont intrigués par un bruit sourd provenant de la cave. Ils y trouvent un petit chien noir, un carlin, sans comprendre comment il a pu entrer là. Peu après, est apparue sur un mur de la cave une porte bleue qui, la veille, n’était pas là. Ouverte, avec grandes difficultés, elle révèle un escalier descendant jusqu’à une autre porte, derrière laquelle Jillian va découvrir… Pretzel Jack !

Channel Zero: The Dream Door, une série diffusée par SyFy autour de Halloween en 2108, est le quatrième et dernier volet d’une anthologie fantastique et horrifique créée par Nick Ancosta, dans la veine des creepypastas, ces légendes urbaines postées sur l’Internet. Le premier chapitre, Channel Zero - Saison 1 : Candle Cove, traitait des peurs suscitées par un programme de télévision que seuls les enfants pouvaient voir. Le deuxième, Channel Zero - Saison 2 : No-End House, invitait à entrer dans une attraction foraine, à visiter une maison dont, jusque-là, personne n’était sorti vivant. Le troisième, Channel Zero - Saison 3 : Butcher’s Block, c’était le nom donné au quartier mal famé d’une petite ville du Michigan d’où disparaissaient ceux qui franchissaient une porte, en haut d’un mystérieux escalier semblant ne conduire nulle part.

Le tuer ? Pas facile ! Alors, essayer de le contrôler…

Il faudra ouvrir une nouvelle porte pour découvrir l’idée originale qu’exploite Channel Zero: The Dream Door : faire vivre le personnage protecteur qu’avait inventé et dessiné Jillian dans son enfance. Une idée d’autant meilleure que Pretzel Jack, la créature imaginaire se prête au jeu : non seulement élimine-t-elle sauvagement toutes celles et ceux qui menacent Jillian ou, plus simplement, la contrarient. Mais, de surcroît, elle se révèle aussi indestructible qu’une image mentale.

L’exploitation graphique du « personnage » est réussie. Ses premières apparitions, furtives, ne nous donnent de lui que l’image floue d’un pantin désarticulé, interprété par un contorsionniste, Troy James, qui s’est « glissé » dans l’univers fantastique de la télévision et du cinéma en incarnant le « Mongrel » de la saison 4 de la série The Strain. Un flou inquiétant que ne dissipera pas, le temps passant, la progressive définition de ses traits, révélant une insensible machine à tuer, au visage blanchâtre, au sourire figé d’une oreille à l’autre, au regard vide.

Faut-il révéler tous les secrets ? Ouvrir toutes les portes ?

Channel Zero: The Dream Door, dans lequel réapparaissent cinq acteurs de chapitres précédents, suscite d’abord l’intérêt en laissant planer le doute sur la réalité du clown contorsionniste. N’est-il pas seulement le fruit de l’imagination de Jillian, un souvenir d’enfance, comme peut le suggérer le titre de la minisérie, passé de l’autre côté de la « porte des rêves » ? D’une santé mentale fragile qui l’oblige à consulter un psychiatre, Jillian est, en effet, au début du récit, la seule à le voir.

Alors que le début de la série accorde une grande place à la psychologie de Jillian et de Tom, mais aussi de leur étrange voisin, Ian, et à la révélation de secrets de famille, la suite, plus violente, privilégie l’action, les tentatives éperdues des deux personnages principaux pour échapper à la fureur homicide de Pretzel Jack… et d’autres « personnages protecteurs ».

Channel Zero: The Dream Door clôt avec brio l’anthologie de Nick Antosca et attise notre impatience de découvrir sur nos brillantes galettes sa nouvelle création, la minisérie The Act, sur la relation toxique d’une mère vis-à-vis de sa fille, inspirée par des faits réels, avec, en tête de distribution, Patricia Arquette, Chloë Sevigny et Joey King, diffusée par Hulu à partir du 20 mars 2019.

Présentation - 4,0 / 5

Channel Zero: The Dream Door (6 épisodes de 43 minutes) tient sur deux Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier non remis pour le test.

Le menu animé et musical propose la version originale, avec sous-titres optionnels, et un doublage en français, avec le choix entre deux formats audio, DTS-HD Master Audio 5.1 ou DTS-HD MA 2.0 stéréo.

Une édition DVD est également disponible, sur trois disques.

À l’intérieur du boîtier, un livret de 24 pages écrit par Elvire Rémand (East Asia) s’ouvre sur un texte commun aux quatre volets de l’anthologie, Creepypasta : les légendes urbaines 2.0. Les légendes urbaines, illustrées au cinéma dans les années 90 par des films comme Candyman (Bernard Rose, 1992) ou Souviens-toi… l’été dernier (I Know What You Did Last Summer, Jim Gillepsie, 1997), ont pris la forme de creepypastas, textes, images ou vidéos postés sur l’Internet qui doivent sembler véridiques pour mieux impressionner, comme les scénarios de L’Exorcisme d’Emily Rose (Scott Derrickson, 2005) ou encore de Conjuring : les dossiers Warren (James Wan 2013). Une des figures les plus célèbres des creepypastas, Slender Man, créée en 2009 par Victor Surge, peut faire penser aux créatures fantastiques des anciennes légendes.

Puis, dans la suite consacrée à la saison 4, intitulée Dompter ses démons, Elvire Rémand rappelle que le point de départ a été inspiré par la courte creepypasta (1 200 mots) I found a hidden door in my cellar, and I think I’ve made a big mistake, abrégée sous le titre Hidden Door, publiée par Charlote Bywater en 2016. Elle rappelle opportunément que, « dans son Introduction à littérature fantastique (1970), Tzvetan Todorov explique que le fantastique, c’est l’hésitation éprouvée par un être qui ne connaît que les lois naturelles, face à un événement en apparence surnaturel ». Une dimension fantastique que le « scénario enterre (…) lorsque Tom, lui aussi, se retrouve face à l’étrange contorsionniste qui tente de l’assassiner ». Il est devenu un serial killer dans un récit d’horreur qui « ne fait que masquer des drames plus personnels », des traumatismes subis dans l’enfance. La baisse de l’audimat aura eu raison d’une série qui a pourtant su « se démarquer de ses concurrents et faire entrer le spectateur dans un univers à l’horreur psychologique ».

Bonus - 2,0 / 5

Channel Zero par François Cau (3’), journaliste à Mad Movies. Avec cette ultime saison, « Nick Ancosta, une nouvelle fois, nous propose le récit d’une famille décomposée qui va se servir de l’horreur comme outil psychanalytique ».

Bandes-annonces de Channel Zero - Saison 1 : Candle Cove, Channel Zero - Saison 2 : No-End House, Channel Zero - Saison 3 : Butcher’s Block et Midnight, Texas - Saison 1.

Image - 5,0 / 5

L’image numérique (1.78:1, 1080p, AVC) reste au niveau de qualité de la saison 3. Oubliés les défauts relevés pour les saisons 1 et 2 : précise, lumineuse et bien contrastée, avec des noirs denses, elle assure une parfaite lisibilité des plans, dans toutes les conditions d’éclairage. Les couleurs, naturelles, sont soigneusement étalonnées.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 (ou 2.0 stéréo, au choix) de la version originale assure une bonne clarté des dialogues, correctement priorisés sur l’ambiance et l’accompagnement musical. Une utilisation discrète, mais efficace, des voies latérales, crée une cohérente sensation d’immersion dans l’action. Une forte dynamique et des basses fermes renforcent l’impact de la bande-son sur l’image. La netteté des dialogues est parfois affectée par un excès de réverbération, un défaut non relevé en stéréo.

Le doublage en français, très monotone, manque de naturel.

Crédits images : © Elephant Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 13 février 2020
On n’ouvre pas toutes les portes sans risques... Ce quatrième et dernier chapitre clôt avec brio l’anthologie fantastique créée par Nick Antosca.

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Channel Zero - Saison 4 : The Dream Door
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