Midsommar (2019) : le test complet du Blu-ray

Édition Collector Director's Cut

Réalisé par Ari Aster
Avec Florence Pugh, Will Poulter et Jack Reynor

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 04/12/2019
Critique

Cinq jeunes Américains sont invités à passer quelques jours en Suède, en plein solstice d’été, quand le soleil illumine d’étranges rites païens…

Midsommar

Dani et Christian sont sur le point de se séparer quand la famille de Dani est touchée par une tragédie. Attristé par le deuil de la jeune femme, Christian ne peut se résoudre à la laisser seule et l’emmène avec lui et ses amis à un festival qui n’a lieu qu’une fois tous les 90 ans dans un village suédois isolé. Mais ce qui commence comme des vacances insouciantes dans un pays où le soleil ne se couche pas va vite prendre une tournure inquiétante.

Midsommar est le second long métrage du cinéaste et scénariste américain Ari Aster qu’on avait découvert l’année dernière avec Hérédité (Hereditary), un premier film réussi qui nous plongeait dans une ambiance trouble, délicieusement angoissante, au sein d’une famille dysfonctionnelle, interprétée par Toni Collette, Gabriel Byrne et deux jeunes acteurs étonnants, Alex Wolff et Milly Shapiro. Un film d’horreur insolite, sans recours aux effets faciles du genre.

Midsommar

Midsommar est centré sur Dani. Les premières scènes montrent avec insistance son instabilité mentale : elle consulte un psychiatre qui lui prescrit un puissant anxiolytique. Et le suicide de sa soeur bipolaire entraînant ses parents dans la mort la mène au bord de la folie.

Midsommar, après cette longue introduction d’une vingtaine de minutes dans la version cinéma, le petit groupe d’amis arrive dans le Hälsingland, au nord de la Suède, là où le soleil ne se couche plus à l’approche du solstice d’été, un lieu que la magie du cinéma a déplacé en Hongrie, où a été tourné le film. L’accueil chaleureux de Hårga, une petite communauté avec beaucoup de jeunes filles en tunique blanche, la tête ceinte d’une couronne de fleurs, les danses, les chants, les chaleureuses embrassades des doyens nous plongent dans une ambiance bucolique, avec la découverte d’un rituel païen, aussi bizarre qu’apparemment inoffensif, aussi rassurant que les fresques naïves décorant les murs et le plafond de la grande salle commune.

Mais il en faut plus pour nous leurrer : nous savons bien que les choses vont mal tourner. C’est même pour ça que nous avons acheté notre ticket de cinéma ou le Blu-ray ! La présence, au milieu du camp, d’un ours en cage devrait commencer à soulever quelques questions. Mais le réalisateur fait durer le plaisir. Ce n’est que près d’une heure après le début du film, qu’on nous révèle que ces vacances sous le soleil de minuit cachent un côté sombre, macabre même.

Midsommar

Midsommar mérite un bon point pour sa lente progression vers l’horreur, la qualité particulière de sa photo, délibérément surexposée dans des teintes pastel, nimbée de flous hamiltoniens, en parfait contraste avec la sombre tournure que va prendre le récit à partir du moment où toute la communauté s’assemble au pied d’une haute falaise blanche. Une glissade vers l’horreur qui finira par amener Dani à une sérénité qu’elle n’a probablement jamais connue.

Le film souffre pourtant de ruptures de rythme et de retombées de tension, plus sensibles encore dans le director’s cut, allongeant le métrage de près d’une demi-heure. On peut aussi rester perplexe devant certains angles de prise de vue, allant jusqu’à renverser artificiellement le cadre à 180°.

Midsommar, s’il reste une relative déception après l’attente créée par Hérédité, pourra cependant laisser un souvenir assez durable grâce à l’originalité de son imagerie et son ambiguïté, à une subtilité qui le place au-dessus de The Wicker Man (Robin Hardy, 1973) dont il emprunte certains des codes (nous avons effacé de notre mémoire le remake de 2006 de Neil LaBute, une des coutumières erreurs d’aiguillage de Nicolas Cage).

Midsommar

Présentation - 4,0 / 5

Midsommar est livré en deux versions, celle sortie en salles (147 minutes) du director’s cut (170 minutes), sur deux Blu-ray BD-50 logés dans un digipack dont les quatre volets ouverts font apparaître la prairie fleurie où se tient la fête.

Un menu animé et musical propose la version cinéma dans sa langue originale, l’anglais, avec sous-titres optionnels (quelques dialogues en suédois, avec des sous-titres anglais s’imposant automatiquement sur l’image) ou dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1. Cette version est complétée par des bonus d’une durée de 62 minutes.

Piste d’audiodescription DTS-HD MA 2.0 et sous-titres pour malentendants.

La version longue, également au format DTS-HD MA 5.1, n’est pas doublée et sans supplément sur le deuxième disque.

Est sortie simultanément une édition de la version cinéma sur un seul DVD.

Midsommar

Bonus - 2,5 / 5

Que les festivités commencent (25’). Ari Aster a commencé à écrire le scénario cinq ans avant le tournage « pour s’occuper l’esprit après une séparation » et nous dit avoir remarqué Florence Pugh dans Lady Macbeth (qu’il confond avec King Lear, un téléfilm de Richard Eyre diffusé en 2018). Henrik Svensson, directeur artistique, présente les dix bâtiments du village de Hårga et les dessins naïfs de la salle commune, et Andrea Flesch, les costumes qu’elle a créés. Trop de temps est ensuite alloué à la description des personnages par les acteurs sans rien ajouter au visionnement du film, puis aux échanges de louanges entre les membres de l’équipe.

La construction du village (33’) La construction des dix bâtiments est filmée par des caméras fixes. L’allongement périodique des ombres permet de compter les jours qui passent. Malgré l’extrême accéléré, c’est bien long. Une solution : visionner ce document en avance rapide !

Un teaser et cinq bandes-annonces, celle du film et celles de Suspiria (Luca Guadagnino, 2018), Silent Hill (Christophe Gans, 2006), Silence (Martin Scorsese, 2016) et L’Internat (Boaz Yakin, 2018).

Midsommar

Image - 4,5 / 5

L’image digitale (2.0:1, 1080p, AVC), délibérément surexposée dès l’arrivée en Suède, propose une palette délicate, dans les tons pastel. Un choix esthétique sacrifiant la précision et les contrastes à une agréable douceur.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale assure un bon équilibre entre les dialogues, toujours clairs, l’ambiance et l’accompagnement musical aéré. Une utilisation appropriée des voies latérales crée une sensation cohérente d’immersion dans l’action.

Ces observations s’appliquent au doublage en français, plutôt bien fait, avec des dialogues au timbre un peu trop mat.

Crédits images : © GABOR KOTSCHY

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 4 décembre 2019
En ménageant une lente progression vers l’horreur, en dépit de baisses de rythme, ce second film d’Ari Aster laissera un souvenir assez durable grâce à l’originalité de son imagerie et à la qualité particulière de sa photo.

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