Réalisé par Pella Kagerman
Avec
Emelie Jonsson, Bianca Cruzeiro et Arvin Kananian
Édité par Condor Entertainment
La Terre devient inhabitable. La collision avec des débris spatiaux endommage le réacteur du vaisseau Ariana, en route vers Mars. Dévié de sa trajectoire, obligé d’éjecter tout son carburant, sans propulsion, il risque d’être condamné à une interminable dérive dans l’espace avec des milliers de passagers à son bord…
Aniara, l’odyssée stellaire (Aniara), sorti en 2018, semble-t-il le premier film suédois sur le thème d’une odyssée spatiale, nous arrive directement en vidéo. Écrit et réalisé par Pella Kågerman et Hugo Lilja, le film est adapté d’un poème épique publié en 1954 par Harry Martinson, prix Nobel de littérature en 1974, qui inspira, en 1959, un opéra au compositeur Karl-Birger Blomdahl.
Le personnage principal de cette aventure spatiale est une femme, en charge d’une salle de relaxation, appelée Mima, dans laquelle les passagers s’allongent sur le ventre pour se laisser transporter dans un monde virtuel paradisiaque, au milieu de vertes prairies traversées par des torrents d’eau claire, dans des sous-bois tapissés d’une épaisse couche de feuilles mortes, en bordure desquels poussent des framboisiers chargés de fruits. Un jardin d’Eden à l’opposé de Mars, où ne poussent que de minuscules tulipes résistantes au gel.
Sans cette opportune collision, le long voyage serait aussi ennuyeux qu’une croisière sur les monstrueux buildings flottants à bord desquels s’enferment des touristes, avec dîner à la table du commandant pour les tickets de première classe.
Aniara, l’odyssée stellaire, dans l’espoir d’un très hypothétique concours de circonstances, l’approche d’un astre qui remettrait le vaisseau sur sa course, de chapitre en chapitre (il y en a sept, si j’ai bien compté), nous emmène doucement vers un ennui croissant, comparable à celui ressenti par les passagers, réduits pour survivre à ingurgiter une mixture verdâtre à base d’algues.
Les actrices principales, Emelie Garbers (Emelie Jonsson, au générique) dans le rôle de la responsable du Mima, et Bianca Cruzeiro, dans celui de sa compagne Isagel, donnent une réelle présence à leur personnage.
Aniara, l’odyssée stellaire vaut aussi pour ses décors, un atout du film. Aniara, vu du dessus en plan large, ressemble à une gigantesque carte-mère. L’intérieur fait penser à un navire de croisière, avec théâtre, piscine, aires de jeu, labyrinthe de coursives pour accéder aux cabines…
Aniara, l’odyssée stellaire (101 minutes) et ses suppléments (37 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier de 9 mm, glissé dans un étui.
Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en suédois avec sous-titres optionnels (ils auraient pu être placés plus bas, sous l’image) et dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.
Återfödelsen (The Unliving), court métrage de Hugo Lilja, coécrit avec Pella Kagerman (2010, 30’, 2.35:1, 1080i, LPCM 2.0, suédois, sous-titré). Vingt-cinq ans après l’apocalypse zombie, un hommage funéraire est rendu à Erik Gyllensteens. S’il n’a pas trouvé le remède contre l’infection, il a mis au point un traitement permettant de maintenir une certaine activité cérébrale et motrice des victimes infectées. Katrine fait partie d’une petite escouade spécialisée dans l’assainissement des taudis occupés par des « non-vivants ». Un de ses coéquipiers est mordu au cou. Une simple égratignure… Mark, le petit ami de Katrine, ouvre les boîtes crâniennes de zombies à la recherche d’un moyen de calmer leur agressivité. Un jour, il reconnaît l’une de ses « patientes »… Un petit film original !
Interviews de l’équipe du film (en anglais, sous-titré) :
Maria-Stina Asberg, pour les décors, évite le style hi-tech qui vieillit trop vite (2’).
Calle Wacthmeiter, pour le son, évoque les 50 pistes créées pour simuler les bruits du vaisseau (2’).
Andreas Wicklund, pour les effets visuels, rappelle le soin qu’il a fallu apporter aux détails d’un vaisseau supposé être long de… 8 500 m ! (3’).
L’image numérique (2.35:1, 1080i, AVC) est précise, lumineuse, bien contrastée, avec des noirs denses et une palette de couleurs variant selon les éclairages de chaque section du vaisseau, bleus, roses, orangés, parfois neutres. Les extérieurs (virtuels) étalent de magnifiques couleurs naturelles, délicatement saturées.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale profite d’une bonne dynamique, d’un spectre ouvert et d’une utilisation des canaux latéraux créant une cohérente impression d’immersion dans l’ambiance.
Ces observations s’appliquent au doublage en français. Mais il place trop en avant les dialogues qui manquent de naturel.
Crédits images : © Condor Entertainment