Good Omens - Série intégrale (2019) : le test complet du Blu-ray

Good Omens

Réalisé par Douglas Mackinnon
Avec Michael Sheen, David Tennant et Frances McDormand

Édité par Koba Films

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Le 24/03/2020
Critique

Un ange et un démon, appréciant les bons côtés de la vie sur Terre, s’entendent pour torpiller la fin du monde programmée par le Ciel et l’Enfer.

Good Omens - Saison 1

Le Ciel et l’Enfer sont irrémédiablement résolus à entrer en guerre. Satan a chargé Crowley, un ange déchu, autrement dit un démon, d’échanger le nouveau-né du ministre des affaires étrangères des USA contre son fils, l’Antéchrist, pour préparer la fin du monde, l’Armageddon. Mais une bavure a été commise dans la clinique des soeurs satanistes : le nourrisson a été donné par erreur à un couple d’Anglais, Arthur et Deirdre Young, qui l’ont baptisé Adam. Dix ans ont passé : les quatre cavaliers de l’Apocalypse ont été lancés pour déclencher l’ultime catastrophe. Dieu et Satan chargent respectivement l’ange Aziraphale et le démon Crowley de retrouver Adam. Bien qu’ils jouent dans des camps opposés, les deux ont passé suffisamment de temps sur la Terre, autour de 6 000 ans, pour en apprécier les plaisirs et pour nouer d’inavouables liens d’amitié. Vont-ils vraiment obéir aux ordres de leur hiérarchie ?

Good Omens, créée par Neil Gaiman et Terry Pratchett (décédé en 2015), est l’adaptation de leur roman The Nice and Accurate Prophecies of Agnes Nutter, Witch, publié en 1990 (en France sous le titre De bons présages).

Tout commence par un prélude à la Monthy Python sur les origines de l’univers, et plus particulièrement de la Terre que certains font remonter à quelques 4,5 milliards d’années, d’autres, nettement plus précis, à l’an 4400 avant notre ère, à 9h15 pétantes !

Good Omens - Saison 1

Good Omens, avec cette introduction, annonce la couleur d’un scénario foisonnant et délirant qui nous fait voyager dans l’espace et dans le temps, aussi loin en arrière que jusqu’à ce jour où le serpent, un avatar de Crowley, fit croquer la pomme à Adam et Ève dans le jardin d’Eden, jusqu’à cet heureux paradis au temps « où la pluie n’avait pas encore été inventée ». Il nous donne un bref aperçu de la cour de Néron, avant de nous faire accueillir au Globe Theatre par William Shakespeare en personne, nous transporte à Paris en 1793 pendant la Terreur, au pied du Mont Ararat quand Noé fait monter à bord de son arche les couples d’animaux et les quelques membres de sa famille qui seront les seuls humains échappant à la noyade (un décret divin qui révolta particulièrement Crowley).

Pour retrouver Adam et savoir l’heure et le jour de l’Armageddon, Aziraphale a réussi à se procurer le manuscrit des prophéties d’Agnes Nutter, une sorcière brûlée en 1756 dans le Lancashire. Des prophéties infaillibles à en juger, par exemple, avec celle pour l’année 1992 : « N’achetez pas de Betamax ! »

Aziraphale et Crowley vont croiser le chemin de nombreux personnages de tout poil, un chasseur de sorcières, Madame Tracy, une courtisane medium à ses heures, le commandant d’un navire de croisière échoué sur l’Atlantide soudainement sortie des profondeurs, un livreur au don d’ubiquité, un ingénieur en informatique incapable de faire fonctionner un ordinateur, etc., etc. Ils vont aussi nous entraîner dans toutes sortes d’aventures, nous faire subir l’attaque d’un kraken, ce mythique calmar géant, nous emmener à 150 kilomètres à l’heure dans les rues de Londres dans la Bentley de Crowley, une Phantom Thread de 1933, nous poser des énigmes : « Combien de démons peuvent danser ensemble sur une tête d’épingle ? », nous confronter à des extraterrestres à bec de canard, et nous soumettre à la terrible épreuve de l’embouteillage de la M25, cette autoroute circulaire entourant Londres que certains appellent « le plus grand parking du monde »…

Good Omens - Saison 1

Good Omens, produite avec de généreux moyens, soigneusement mise en scène par Douglas Mackinnon (Jekyll, créée par Steven Moffat en 2007) bénéficie d’une riche distribution en tête de laquelle David Tennant, aux commandes du TARDIS dans la série Doctor Who (2005) pendant une cinquantaine d’épisodes entre 2005 et 2009, campe Crowley, le démon aux yeux de serpent. Il forme un duo efficace avec Michael Sheen, le John Masters de l’excellente série Masters of Sex (dont il a fallu chercher la saison 4 outre Atlantique !). On trouve autour d’eux près de 140 acteurs, dont John Hamm (Mad Men) dans le rôle de l’archange Gabriel, Miranda Richardson (Parade’s End), dans celui de Madame Tracy, Ned Dennehy (le Charlie Strong de Peaky Blinders) dans le rôle de Hastur, le duc de l’Enfer, Brian Cox (Succession) dans celui de la Mort. Le rôle d’Anathema Device, descendante d’Agnes Nutter, est tenu par Adria Arjona vue dans la saison 2 de True Detective et dans Emerald City, une relecture en forme de série du Magicien d’Oz (sortie en 2017 aux USA, la vidéo de cette minisérie n’a traversé l’Atlantique qu’en directions de l’Allemagne). On retrouve aussi, sous la combinaison de motard d’un des quatre cavaliers de l’apocalypse, Mireille Enos, l’actrice principale de The Killing (USA), le remake américain de la série scandinave The Killing (Danemark) (Forbrydelsen, 2007). Il y a encore du beau linge : Benedict Cumberbatch prête sa voix à Satan et Frances McDormand incarne, en toute modestie, le personnage de… Dieu !

Good Omens réussit un savoureux cocktail de fantastique et d’humour anglais agrémenté par l’accompagnement musical de David Arnold : l’entraînante valse syncopée du générique reste longtemps dans la tête.

Good Omens - Saison 1

Présentation - 3,0 / 5

Good Omens (six épisodes d’une durée cumulée de 328 minutes) et ses suppléments (57 minutes, sans compter les commentaires audio de chaque épisode) tiennent sur deux Blu-ray BD-50 logé dans le traditionnel boîtier bleu.

Le menu animé et musical, une animation dans le style papier découpé, offre le choix entre la version originale, avec sous-titres optionnels, et un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.

Bonus - 3,5 / 5

Commentaire audio de tous les épisodes (en anglais, sans sous-titres) par différents membres de l’équipe ou par des acteurs. La qualité des commentaires varie, mais nous avons bien aimé celui de l’épisode 4 par le directeur artistique Michael Ralph.

Et aussi…

Sur le premier disque :

Du livre à l’écran (6’). Neil Gaiman présente le roman qu’il a écrit avec Terry Pratchett, « le livre le plus drôle sur la fin du monde ». Les acteurs louent l’intérêt de cette « vision presque enfantine de la religion » que Terry Pratchett a souhaité, avant sa mort, être adaptée pour la télévision.

L’univers d’Aziraphale (4’). Ange et bouquiniste à Soho, depuis si longtemps détaché sur la Terre qu’il est devenu presque humain, ce qui lui vaut des remontrances de Gabriel. Très soigneux, il porte le même imperméable depuis 180 ans !

L’univers de Crowley (Rampa dans le doublage en français, 4’). Il apprécie, lui aussi, les plaisirs de la vie terrestre et conduire à toute allure sa Bentley vieille de 90 ans.

Visite de la librairie (5’). Neil Gaiman nous fait découvrir l’indescriptible bric-à-brac de la librairie que dirige Arizaphale sous le nom d’A.Z. Fell… depuis 350 ans.

Good Omens - Saison 1

Conception des effets spéciaux (3’). On voit naître des plans du film par la superposition de plusieurs couches d’images.

Espace découverte Koba Films/BBC, avec des extraits de Brexit, la guerre incivile (Brexit: The Uncivil War), Meurtres au Paradis (Death in Paradise), Un inspecteur vous demande (An Inspector Calls) et SS-GB.

Sur le deuxième disque :

Scènes coupées (10’, en anglais, sans sous-titres) : une dizaine de scènes, certaines avec des écrans verts pas encore recouverts, d’autres avant l’enregistrement des dialogues.

Storyboard (5’) : 82 pages défilent.

Concept art (4’) : une présentation des créations : journaux, cartes à jouer ésotériques, objets divers, maquettes de décors, le vaisseau des extra-terrestres…

Les costumes (1’) : une rapide revue des costumes dessinés par Claire Anderson.

La musique de Queen (12’, en anglais, sans sous-titres). Une suite de scènes, commentées avec ironie par une voix féminine, montre Crowley avec l’accompagnement musical de plusieurs tubes de Queen, dont Bohemian Rhapsody et We Will Rock You.

Les personnages de Good Omens (2’, en anglais, sans sous-titres). Une dizaine de personnages dans quelques courts plans de la série.

L’univers de Good Omens (1’, en anglais, sans sous-titres).

Good Omens - Saison 1

Image - 4,5 / 5

L’image numérique (1.78:1, 1080p, AVC), précise, lumineuse, fermement contrastée avec des noirs denses, offre une palette de couleurs naturelles et des teints de peaux délicatement étalonnés. Certains plans d’effets spéciaux manquent de piqué.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale délivre avec la clarté attendue les dialogues fournis de la série, dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical et l’ambiance, souvent concentrée dans le plan frontal. Mais, dans certaines scènes, le son est plus immersif.

Ce constat vaut pour le doublage en français qui modifie, un choix discutable, le nom de certains personnages : Crowley devient « Rampa » (et même « Rampant » dans quelques sous-titres) et la sorcière Agnes troque son patronyme de Nutter pour celui de « Barge ».

Crédits images : © BBC Studios 2019

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 24 mars 2020
Une réalisation soignée, de généreux moyens, une solide distribution et, surtout, une imagination débridée ont fait de cette minisérie un savoureux et rafraîchissant cocktail de fantastique et d’humour anglais.

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Good Omens - Série intégrale
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