Réalisé par Sam Esmail
Avec
Rami Malek, Christian Slater et Carly Chaikin
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Elliot Alderson redouble d’efforts et prend tous les risques pour faire capoter les plans hégémoniques de la multinationale E Corp…
Mr. Robot est une création de Sam Esmail qui nous avait séduit avec Comet, premier film dont il avait aussi écrit le scénario, « une histoire sans début, sans milieu et sans fin », une invitation à entrer dans un monde en marge du réel s’adressant à celles et ceux qui ne craignent pas de se laisser embarquer dans un univers où la logique n’a pas sa place.
On retrouve cette fantaisie dans Mr. Robot, une confusion entre réel et imaginaire entretenue par le particularisme du personnage principal, Elliott, dont la complexité se dévoile, épisode après épisode, notamment au cours des consultations chez son psy, dont nous sommes les témoins indiscrets et dans ses confrontations avec son double, la figure du père, incarnée par Mr. Robot, un conseiller et protecteur imaginaire.
La thématique principale de Mr. Robot porte sur les dangers de la société numérique, du capitalisme et de la finance, symbolisés par E. Corp, une filiale du groupe Deus fondé par Zhi Zhang, un ministre de la République de Chine Populaire. Ce conglomérat, visant à dominer le monde, est combattu par Fsociety (une abréviation de Fucksociety) une organisation souterraine fondée par Mr. Robot, regroupant des « hacktivistes » appuyant Elliot.
Mr. Robot tire toute son originalité de la personnalité torturée d’Elliot, un hacker de génie, agoraphobe, asocial, souffrant d’un trouble dissociatif de l’identité aggravé par une addiction à la morphine, sujet à des hallucinations, hanté par une paranoïa exacerbée. Accessoirement, les techniques de hacking présentées par la série seraient réalistes selon l’avis d’un expert, Edward Snowden, fan de la série.
Mr. Robot se termine avec une quatrième saison qui, en marge de sa lutte contre E Corp, dédie une belle part de son métrage à faire le tri entre le réel et l’imaginaire et à dévoiler l’origine des troubles psychiques d’Elliot, joué avec une intensité jamais relâchée par Rami Malek, salué en 2016 par un Primetime Emmy Award. Il recevra en 2019 l’Oscar du meilleur acteur pour son interprétation de Freddie Mercury dans Bohemian Rhapsody (Bryan Singer, 2018). Il est accompagné, tout au long de la série, par son indissociable double, Mr. Robot, incarné par Christian Slater, dont la performance fut récompensée en 2016 par un Golden Globe et dont le talent avait été confirmé par sa prestation dans True Romance (Tony Scott, 1993), sur un des premiers scénarios écrits par Quentin Tarantino, entre ceux de Reservoir Dogs (1992) et de Pulp Fiction (1994).
Mr. Robot donne toute la mesure du talent et de l’inventivité de Sam Esmail, créateur, showrunnner, producteur de la série et réalisateur de 39 de ses 46 épisodes. Il est aussi à l’origine de plusieurs miniséries, le créateur de Homecoming, sur une mystérieuse société aidant les soldats à rejoindre vie civile, diffusée par Amazon Video, le coscénariste d’Angelyne, un biopic sur une fameuse pinup des années 80, dans lequel son épouse Emmy Rossum tient le rôle-titre, et il s’emploie aujourd’hui à l’écriture de Gaslit, un documentaire-fiction sur l’affaire du Watergate.
Mr. Robot, saison 4 (13 épisodes d’une durée cumulée de 609 minutes) et ses suppléments (49 minutes) tiennent sur quatre Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier son fourni pour le test, effectué sur check discs.
L’austère menu fixe et musical propose la série dans sa version originale, en anglais, au format audio DTS-HD Master Audio 5.1 et dans un doublage en français et en allemand, au format DTS Digital Surround 5.1.
Sous-titres dans quatre langues : français, allemand, néerlandais et anglais pour sourds et malentendants.
Est simultanément sortie une intégrale sur 13 DVD. Les saisons 1 à 4 sur Blu-ray sont disponibles séparément en trois coffrets, cumulant 12 BD-50.
Encore moins généreux que pour les trois saisons précédentes, ils se limitent à des scènes coupées (d’une durée cumulée de 42 minutes) et à un bêtisier (7’).
L’image numérique (1.78:1, sauf 2.39:1 pour l’épisode 7, 1080p, AVC) appelle les mêmes remarques que celles faites à l’occasion du test des saisons précédentes. D’une remarquable précision dans les scènes en extérieur, tant dans les gros plans de visages que dans le détail des plans larges sur toute la profondeur du champ, elle continue d’être affectée par un fléchissement occasionnel des contrastes et d’un manque de densité dans les scènes d’intérieur en basse lumière.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale confirme la priorité donnée aux dialogues (occasionnellement un peu trop réverbérés), ce qui n’empêche pas une bonne sensation d’immersion dans l’environnement par une utilisation appropriée des possibilités du multicanal et une sollicitation efficace du caisson de basses.
Le doublage en français au format DTS Digital Surround 5.1, généralement assez bien fait, est légèrement affecté par le timbre trop mat des dialogues, d’autre part cantonnés sur le canal central.
Crédits images : © 2019 USA Network Media, LLC