Mafia Inc (2019) : le test complet du Blu-ray

Ce film québécois, inspiré de faits réels, nous fait entrer dans l’intimité de la famille du parrain de la mafia de Montréal.

Francesco ‘Frank’ Paternò, d’origine sicilienne, parrain de la mafia de Montréal, tente de mettre fin aux dissensions qui opposent les clans du crime organisé. Depuis qu’il a sauvé Giaco, le fils aîné de Frank, Vince Gamache, le fils du tailleur des Paternò, fait partie de la famille. Il prend seul l’initiative d’un gros coup audacieux pour tenter de prendre l’ascendant sur Giaco…

Mafia Inc, sorti en février 2020 sur les écrans québécois, le sixième long métrage réalisé pour le grand écran par Daniel Grou, alias Podz, est l’adaptation, très libre, de Mafia Inc : grandeur et misère du clan sicilien, publié en 2012 par les deux journalistes André Cédilot et André Noël, la relation, bien réelle, de l’ascension et de la chute de Vito Rizzuto, le parrain de la mafia sicilienne de Montréal, engagée dans le trafic de stupéfiants, les jeux illégaux, les extorsions, le blanchiment d’argent, la fraude fiscale… Si le film est une fiction, avec des noms de personnages inventés, des références aux faits et gestes du clan Rizzuto sont évidentes, comme le projet de construction d’un pont enjambant le détroit de Messine imaginé comme un moyen de blanchiment des narcodollars amassés par la famille.

Mafia Inc, distribué directement en vidéo hors du Québec, se déroule en trois actes : le premier et le troisième étant séparés par un flashback, un saut de dix ans en arrière qui nous montre comment se sont noués les liens entre Vince et la famille Paternò, encore renforcés par les fiançailles de Sofie, la soeur de Vice, avec Patrizio, le plus jeune fils de Frank.

What the fuck! Va fanculo! Calisse de tabarnak !

Mafia Inc propose une galerie réaliste de personnages, des Canadiens francophones, pour la plupart, quelques anglophones et Sergio Castellitto, dans une brillante interprétation du parrain. Chacun, au cours d’une conversation, passe de l’anglais à l’italien et au français québécois. Le rôle de Vince est tenu par Marc-André Grondin, assez connu en France depuis sa prestation dans Le Premier jour du reste de ta vie, réalisé par Rémi Bezançon en 2008.

Le scénario, concentré sur les tensions familiales, à la manière d’une tragédie grecque, est, çà et là, ponctué par quelques scènes d’action empreintes d’une violence extrême, mais jamais montrée, toujours hors champ, mais facile à imaginer.

Mafia Inc, grâce à une mise en scène efficace, se laisse voir sans ennui, mais ne renouvelle pas le genre.

Mafia Inc (143 minutes), coédité par Koba Films et L’Atelier d’Images, tient sur un Blu-ray BD-50 logé dans un boîtier standard, non fourni pour le test, effectué sur check disc.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, en italien et en français québécois, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.

Piste d’audiodescription au même format, sous-titres pour malentendants et sous-titres anglais.

Rien d’autre que L’Espace découverte avec les bandes-annonces de Mafia Inc, de Blackout (Avanpost, Egor Baranov et Nathalia Hencker, 2019), de L’Accusé (Contratiempo, Oriol Paulo, 2016), de L’Anglais (The Limey, Steven Soderbergh, 1999) et de War on Everyone (John Michael McDonagh, 2016).

L’image (2.35:1, 1080p, AVC), précise, lumineuse, à l’agréable texture, fermement contrastée, avec des noirs denses, déploie une palette de couleurs légèrement froides et désaturées.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale restitue clairement les dialogues dans un bon équilibre avec l’ambiance. La discrète sollicitation des canaux latéraux concentre l’image sonore dans le plan frontal, sauf pour quelques scènes de fusillade et d’explosion à l’effet immersif indéniable.

La version originale posera pourtant un sérieux problème à celles et ceux qui n’ont pas l’oreille faite au français québécois, les dialogues dans cette langue n’étant pas sous-titrés.

Un seul recours : passer au doublage en français, techniquement au point, mais artistiquement désastreux !

Crédits images : © Droits réservés