Réalisé par Andrés Baiz
Avec
Diego Luna, Scoot McNairy et Matt Letscher
Édité par Gaumont
La Drug Enforcement Administration (DEA, l’agence américaine de répression du trafic de stupéfiants) a lancé l’opération Leyenda en représailles à l’assassinat de l’agent Enrique Camarena. Mais, faute d’obtenir l’appui officiel du gouvernement mexicain, elle doit agir clandestinement. Le baron Miguel Ángel Gallardo, confronté à des saisies, à des conflits au sein du cartel mexicain et à des difficultés de trésorerie, les Colombiens tardant à régler leur dette, à la perte de certains soutiens politiques, s’efforce par tous les moyens de conserver le monopole du trafic de la cocaïne…
Narcos : Mexico, de Carlo Bernard, Chris Brancato et Doug Miro, est le second volet d’une anthologie sur le narcotrafic en Amérique latine, après Narcos qu’ils avaient créée en 2015 avec Paul Eckstein, dont les deux premières saisons racontaient l’ascension et la chute de Pablo Escobar et la troisième, l’histoire du quadriumvirat des Caballeros de Caliqui qui prit le contrôle du trafic de la drogue en Colombie après la mort d’Escobar.
Narcos : Mexico, dans cette deuxième saison, conserve la dimension documentaire, renforcée par l’insertion d’archives filmées, qui contribue largement à l’intérêt de la saga, depuis son lancement. Le rappel des faits remonte au séisme de magnitude 8.1, le 19 septembre 1985, avec un bilan officiel de 6 000 morts, 35 000 selon plusieurs sources, pour se terminer au printemps 1989.
La série souligne la corruption de l’administration et des hommes politiques qui, sous l’égide du prétendu Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), dirigèrent le pays de 1929 jusqu’en 2000, corrompus par l’argent de la drogue, n’hésitant pas à fausser le résultat des élections, la frilosité de Washington à soutenir des opérations décisives sur le terrain pour ne pas se confronter aux plus hauts échelons du pouvoir en place…
Narcos : Mexico bénéficie d’une large et solide distribution. On y retrouve, dans le clan des méchants, pour incarner Miguel Ángel Félix Gallardo, Diego Luna, vu dans Harvey Milk (Gus Van Sant, 2008), Rogue One : A Star Wars Story (Gareth Edwards, 2016)… Il est entouré par une impressionnante galerie de personnages réels, plus ou moins psychopathes, interprétés par des acteurs mexicains, parmi lesquels on remarque surtout José María Yázpik, Alejandro Edda, Alfonso Dosal et Jesús Ochoa. En tête de l’équipe de la DEA, plus réduite, on retrouve le personnage qui fut à la tête de l’opération Leyenda, Walt Breslin, interprété par Scoot McNairy, vu dans Argo (Ben Affleck, 2012), 12 Years a Slave (Steve McQueen, 2013), acteur récurrent de la saison 2 de True Detective…
Narcos : Mexico ne s’arrête pas là : Netflix a annoncé en octobre 2020 la production d’une saison 3 dont la date de diffusion n’a pas encore été précisée au moment où nous écrivons ces lignes.
Narcos : Mexico, saison 2 (10 épisodes d’une durée cumulée de 573 minutes) tient sur quatre Blu-ray logés dans un digipack à quatre volets, glissé dans un étui.
Le menu animé et musical propose la série dans sa version originale, en espagnol et en anglais, avec sous-titres imposés, et dans une version dite « française » dans laquelle seuls sont doublés les dialogues en anglais, pas ceux en espagnol, avec le choix entre deux formats audio : DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo.
Est simultanément sortie une édition DVD sur quatre disques.
Rien, pas même une bande-annonce.
L’image numérique (2.00:1, 1080p, AVC), précise, agréablement contrastée, avec des noirs denses, dans une chaude palette de couleurs bien étalonnées, assure un visionnement confortable de toutes les scènes, y compris de celles tournées de nuit, le plus souvent sous éclairages naturels.
Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale bénéficie d’une excellente dynamique, d’un spectre ouvert avec des basses fermes et procure une sensation d’immersion souvent un peu trop discrète, mais parfois spectaculaire dans certaines scènes d’action. Les rythmes latinos de la musique d’accompagnement occupent l’espace.
Cette appréciation vaut pour la version dite « française ». Seuls les dialogues en anglais étant doublés, clairement mais sans grande conviction, autant privilégier la version originale.
Une alternative DTS-HD Master Audio 2.0 est disponible pour les deux versions.
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