Hippocrate 2 (2020) : le test complet du Blu-ray

Un sérieux incident confronte les trois internes aux imprévus et au rythme exigeant du service des urgences de l’hôpital Poincaré.

La rupture par le gel d’une canalisation de l’hôpital Poincaré a inondé le service des urgences, dirigé par le docteur Olivier Brun : il a été provisoirement transféré dans l’aile du service de médecine interne où travaillent les internes Alyson, Chloé et Hugo. Des ambulances amènent une quarantaine de personnes intoxiquées par du monoxyde de carbone : parmi les secouristes de l’Ordre de Malte, réapparaît Arben qui avait disparu sans donner d’explications…

Hippocrate, une série créée et réalisée par Thomas Lilti, reprend le thème du film Hippocrate qu’il réalisa en 2014, son deuxième long métrage après Les Yeux bandés, sorti en 2007. Suivront deux autres films sur l’exercice de la médecine ou son apprentissage, Médecin de campagne, sorti en 2016, et Première année, sorti en 2018. Un domaine familier pour lui qui confiait à Télérama, le 3 septembre 2014 : « C’est après Hippocrate que je peux dire : Je suis cinéaste. Jusque-là, je disais : Je suis médecin. »

L’expérience acquise par son créateur, médecin généraliste, assure l’authenticité de la série, renforcée par l’attention qu’il a portée, comme dans les trois films précédents, à la justesse des gestes et à l’exactitude de tous les détails, par le tournage de la série dans l’aile désaffectée d’un hôpital (l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois) et par l’assistance de consultants urgentistes.

Hippocrate reprend les procédés codifiés par la série Urgences (ER, 1994-2009, 331 épisodes), créée par Michael Crichton, un autre médecin : des soignants quotidiennement confrontés à des syndromes exceptionnels pour nourrir la tension dramatique (le traintrain des urgences lasserait vite), ainsi qu’aux tensions entre services, chacun défendant sa chasse gardée… On retrouve même les fameux plans séquences des incessantes déambulations dans les couloirs des patients, médecins, infirmiers, aides-soignants, agents d’entretien… donnant des urgences l’image d’une ruche.

La saison 1 s’ouvrait sur une situation aussi catastrophique qu’invraisemblable : le service de médecine interne était laissé aux seules mains inexpertes de trois internes novices et… d’un médecin légiste ! L’inondation des urgences au début de la saison 2, moins spectaculaire, fait pourtant son effet dramatique en perturbant le fonctionnement du service. Si la série reprend le leitmotiv du manque de moyens, elle épingle aussi une organisation désastreuse, notamment dans l’accueil des patients.

Hippocrate, dans sa deuxième saison, nous permet de retrouver la vingtaine de personnages récurrents et le quatuor découverts dans la saison précédente, interprétés avec justesse : Chloé, par Louise Bourgoin, Aloyse, par Alice Belaïdi, Hugo, par Zacharie Chasseriaud, et Arben, par Karim Leklou. Bouli Lanners a enfilé la blouse d’un nouveau venu, celle d’Olivier Brun, le patron des urgences.

La première saison avait obtenu en janvier 2019 le Prix de la meilleure série française décerné par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma. La deuxième ne révèle aucun signe de faiblesse et la production d’une saison 3 a été confirmée en avril dernier par Thomas Lilti. Elle nous plongera dans la tourmente de l’épidémie du covid-19.

Hippocrate, saison 2, composée de 8 épisodes d’une durée cumulée de 403 minutes, tient sur trois Blu-ray BD-50 logés dans un boîtier, non fourni pour le test, effectué sur check discs.

Le menu fixe et muet propose les épisodes au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.

Piste d’audiodescription Dolby Digital 2.0 et sous-titres pour malentendants.

Aucun bonus, alors que l’édition de la saison 1 était complétée par un intéressant documentaire sur sa réalisation.

L’image numérique (1.78:1, 1080i, AVC), précise, lumineuse, agréablement contrastée avec des noirs denses, affiche des couleurs naturelles.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1, comme pour la saison 1, bénéficie d’un spectre assez largement ouvert et d’une bonne dynamique. Mais une utilisation timide des possibilités du multicanal limite l’effet d’immersion dans l’ambiance. L’écoute des dialogues est devenue plus confortable : l’excès de réverbération relevé dans la saison 1 a été corrigé, même si l’articulation de certains acteurs laisse encore à désirer.

Crédits images : © DENIS MANIN - 31 JUIN FILMS - CANAL +