Seuls les anges ont des ailes (1939) : le test complet du Blu-ray

Only Angels Have Wings

Édition Mediabook Collector Blu-ray + DVD + Livret

Réalisé par Howard Hawks
Avec Cary Grant, Jean Arthur et Richard Barthelmess

Édité par Wild Side Video

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Le 24/08/2021
Critique

Quelques pilotes défient les caprices de la météo, au risque de leur vie, pour acheminer le courrier au-delà de la Cordillère des Andes.

Seuls les anges ont des ailes

Bonnie Lee, une actrice de music-hall, fait escale à Barranca, un port bananier d’Amérique du Sud, au pied de la Cordillère des Andes. Attirée par Geoff Carter, chef des pilotes de la petite compagnie aéropostale de Dutchy, elle décide de ne pas embarquer à bord du cargo qui devait l’emmener à Panama…

Seuls les anges ont des ailes (Only Angels Have Wings), sorti en 1939, se situe au milieu de la quarantaine de films réalisés par Howard Hawks. Longtemps vu aux USA comme un habile faiseur, vite repéré par Les Cahiers du cinéma, il tient aujourd’hui sa place à côté des grands réalisateurs américains des dernières années du muet à la fin des années 60. Il est l’auteur d’une bonne vingtaine de films inoubliables, dans plusieurs registres, parmi lesquels se distinguent, dans le genre film noir, Scarface (1932) et Le Grand sommeil (The Big Sleep, 1946), dans l’action, Sergent York (Sergeant York, 1941), dans la comédie, L’Impossible Monsieur bébé (Bringing Up Baby, 1938) et Les Hommes préfèrent les blondes (Gentlemen Prefer Blondes, 1953), dans le péplum, La Terre des pharaons (Land of the Pharaohs, 1955), dans le western La Rivière rouge (Red River, 1948) et Rio Bravo (1959).

Seuls les anges ont des ailes s’appuie sur un scénario de Jules Furthman (scénariste de quatre autres films de Howard Hawks) développant une histoire originale en cinq pages, Plane Four from Barranca, écrite par Howard Hawks qui pouvait puiser dans son expérience de lieutenant de l’Army Air Corps pendant la première guerre mondiale.

Seuls les anges ont des ailes

Seuls les anges ont des ailes, tourné presque exclusivement en studio, bénéficie de la photo de Joseph Walker, chef-opérateur de 20 films de Frank Capra, dont Mr. Smith au Sénat (Mr. Smith Goes to Washington, 1939) et La Vie est belle (It’s a Wonderful Life, 1946) et d’une belle composition originale de Dimitri Tiomkin illustrant le générique et l’ouverture du film. Les séquences en vol, pour la plupart tournées avec des maquettes, font remarquablement illusion.

En face de Cary Grant, devenu une star de premier plan depuis L’Impossible Monsieur bébé, Jean Arthur, la blonde et Rita Hayworth, la brune. Côté messieurs, Richard Barthelmess, lancé au temps du muet auprès de Lilian Gish par Le Lys brisé (Broken Blossoms or The Yellow Man and the Girl, D.W. Griffith, 1919), que Howard Hawks avait déjà employé en 1930 dans La Patrouille de l’aube (The Dawn Patrol), une autre histoire d’aviateurs. On retrouve aussi une figure traditionnelle du cinéma américain, Thomas Mitchell, très demandé en cette année 1939 : on le voit sur les plateaux de La Chevauchée fantastique (Stagecoach, John Ford), de Mr. Smith au Sénat (Mr. Smith Goes to Washington, Frank Capra), de Quasimodo (The Hunchback of Notre Dame, William Dieterle) et d’Autant en emporte le vent (Gone with the Wind, Victor Fleming, George Cukor, Sam Wood).

Seuls les anges ont des ailes, un huis-clos habilement rythmé pour soutenir l’attention sans temps mort, depuis longtemps introuvable, nous revient, grâce à Wild Side Video, après une exemplaire restauration dans une édition, la première en haute définition, enrichie d’utiles suppléments.

Seuls les anges ont des ailes

Présentation - 4,5 / 5

Seuls les anges ont des ailes (121 minutes) et ses suppléments (54 minutes) tiennent sur un BD-50 et un DVD-9 logés dans un mediabook, non fourni pour le test, effectué sur check disc du seul Blu-ray.

Le menu animé et musical propose le film dans sa langue originale, en anglais, avec sous-titres imposés, un peu trop haut sur l’image, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 2.0 mono.

Un livret de 50 pages rédigé par Doug Headline, journaliste, réalisateur et scénariste, intitulé Anges et mauvais garçons, présente Seuls les anges ont des ailes comme « un condensé du monde hawksien (…) où des personnages réunis en huis clos coopèrent et dépassent leurs limites pour surmonter une situation tragique (…) suivant une structure qui trouve son aboutissement parfait dans le magnifique Rio Bravo. » « Sans jamais s’attacher à un seul studio, ni à un genre unique, s’adaptant au système de production en le tournant à son avantage (…), Hawks aura su rester entièrement indépendant. » Après Hawks l’aviateur, rappelant l’intérêt du cinéaste pour les sports mécaniques, Doug Headline passe en revue Les années 1936-1939. Dans Les pilotes du diable, il retrace la genèse et les étapes de la réalisation de Seuls les anges ont des ailes, « l’un des films d’aviation les plus réussis de son époque », le tournage de scènes d’extérieur par la seconde équipe dirigée par Richard Rosson, les difficultés à diriger Jean Arthur et Rita Hayworth, le bon accueil du film… Le chapitre Cary Grant, encore retrace la longue collaboration de Howard Hawks et de l’acteur. Le livret se referme sur l’accueil généralement laudatif du film par la critique en 1939, « l’année la plus triomphale de Hollywood ».

Seuls les anges ont des ailes

Bonus - 4,0 / 5

Outre la bande-annonce originale, deux compléments exclusifs :

Les invalides (22’), un entretien avec Noël Simsolo, acteur, scénariste, réalisateur, romancier, historien du cinéma, auteur de Howard Hawks (Les Cahiers du cinéma, 2007). Il souligne la fascination de Howard Hawks par Josef von Sternberg, le choix de Jean Arthur dans un emploi de « Marlene maladroite » et de Cary Grant qui sait faire passer les émotions « derrière le masque », la mise en scène « avec entrées et sorties de théâtre », les thèmes récurrents chez Hawks, l’amitié, le pardon, le mensonge, le désir de « tenter l’impossible »…

Orgueil et indépendance (31’). Noël Simsolo rappelle la passion pour les avions de Howard Hawks, « cinéaste du vivant », défendu par la Nouvelle Vague, et passe en revue ses films les plus importants, genre après genre, film noir, comédie, film de guerre, western, avec l’accent mis sur Rio Bravo, « le grand film des années 50 ».

Seuls les anges ont des ailes

Image - 5,0 / 5

L’image (1.37:1, 1080p, AVC), d’une irréprochable propreté, agréablement contrastée avec un fin dégradé de gris entre des blancs lumineux et des noirs profonds et modelés, est sublimée par un traitement idéal du grain argentique.

Un modèle de restauration, certainement celle opérée par Sony, après numérisation 4K d’un négatif original, choisie pour l’édition Criterion sortie aux USA en 2016.

Seuls les anges ont des ailes

Son - 5,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 2.0 mono de la version originale, très propre lui aussi, restitue les dialogues avec clarté et donne à l’ambiance une présence rare pour un film de cet âge, spectaculaire avec l’explosion de bidons de nitroglycérine lâchés en plein vol sur la montagne.

Au même format, le doublage en français, très monotone, étouffé, altéré par de fréquentes saturations, n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : © Columbia Pictures

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 26 août 2021
Ce huis-clos habilement rythmé par Howard Hawks, depuis longtemps introuvable, nous revient après une exemplaire restauration dans une édition, la première en haute définition, enrichie d’utiles suppléments.

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