The Other Side * (2020) : le test complet du Blu-ray

Deux jeunes cinéastes suédois revisitent le thème de la maison hantée pour leur premier film sur grand écran.

Fredrik, après le décès de son épouse, emménage dans une nouvelle maison avec son fils Lucas, six ans, et sa jeune compagne, Shirin. Lucas prétend s’être fait un nouvel ami vivant dans le pavillon attenant, pourtant inhabité. Fredrik doit s’absenter toute une semaine…

The Other Side (Andra sidan), coécrit et coréalisé par les Suédois Tord Danielsson et Oskar Mellander. C’est leur première oeuvre pour le grand écran après plusieurs séries, dont Jakten på tidskristallen (24 épisodes) qu’ils ont créée ensemble, diffusée en 2017 en Scandinavie.

The Other Side ne renouvelle pas vraiment l’approche du thème de la maison hantée, surexploité depuis la saga Paranormal Activity, les quatre chapitres de la saga Insidious et la saga Conjuring : les dossiers Warren, qu’il traite toutefois avec un recours mesuré aux ficelles du genre, sans éviter la facilité des jump scares.

Le déroulement de l’action, avec une économie de dialogues, est un peu lent et prévisible. Il manque l’inspiration qui faisait toute l’originalité, sur un thème voisin, d’Hérédité (Hereditary, Ari Aster, 2018). Dommage, d’autre part, que le mystère qu’avait réussi à faire naître le scénario, avec l’appui un peu lourd de l’accompagnement musical, soit dissipé par les scènes finales. Trop démonstratives, elles rompent le charme.

The Other Side se distingue pourtant par ses qualités formelles, son utilisation judicieuse du ratio 2.39:1, notamment pour amplifier la profondeur du champ dans les couloirs ou les combles qui relient la maison au pavillon attenant, sa palette désaturée, très froide, renforçant l’ambiance anxiogène, le relief donné par le clair-obscur dans des scènes très sombres.

Avec The Other Side,Tord Danielsson et Oskar Mellander ont démontré leur savoir-faire graphique. On attend donc leur prochain film… avec un scénario moins conventionnel et plus structuré.

The Other Side (84 minutes) tient sur un Blu-ray BD-25 logé dans un boîtier non fourni pour le test.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en suédois, avec sous-titres imposés, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.

Sous-titres pour malentendants.

Est simultanément sortie une édition DVD.

Bande-annonce (1’).

L’image numérique (2.39:1, 1080i, AVC), finement résolue, propose une palette très froide, où le bleu domine. Presque monochrome dans les nombreuses scènes très peu éclairées, fortement contrastées, avec des noirs très denses, elle reste toujours parfaitement lisible.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale crée une convaincante impression d’immersion dans l’ambiance par une cohérente répartition du signal sur les cinq canaux avec le soutien d’une bonne dynamique et d’une large ouverture de la bande passante sollicitant à bon escient le caisson de basses.

Ce constat vaut pour le doublage en français, au même format, tendant à placer légèrement en avant des dialogues un peu monotones.

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