Contre une poignée de diamants (1974) : le test complet du Blu-ray

The Black Windmill

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Don Siegel
Avec Michael Caine, Donald Pleasence et Delphine Seyrig

Édité par Elephant Films

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Le 27/07/2021
Critique

Film d’espionnage au scénario inquiétant, réalisé d’une manière sophistiquée par Don Siegel.

Contre une poignée de diamants

Angleterre et France, 1974. Le fils de John Tarrant, agent du MI5 (le service britannique de contre-espionnage) est kidnappé, drogué et torturé. Ses ravisseurs le considèrent comme un otage et exige des diamants ― avec lesquels ils savent que le MI5 achète des armes légères soviétiques dans le but de démasquer la source d’une filière d’approvisionnement de l’IRA ― contre sa libération. Tarrant, sachant pertinemment qu’aucune demande de rançon n’est acceptable, dérobe les diamants, livrables à Paris. À partir de ce moment, il se retrouve pris en tenaille entre ses supérieurs hiérarchiques et le groupe criminel dirigé par Drabble.

Contre une poignée de diamants(The Black Windmill, USA-GB 1974) de Don Siegel (1912-1991) est le premier film d’espionnage réalisé par Siegel, l’autre étant Un Espion de trop (Telefon, USA 1977) qui reprendra l’acteur Donald Pleasence dans un rôle inverse de celui qu’il tient ici et où il sera non moins remarquable mais beaucoup plus inquiétant. Il fut produit par des capitaux américains, réalisé par un cinéaste américain vétéran mais son équipe technique et son casting sont presque entièrement anglais, à l’exception de l’actrice française Delphine Seyrig.

Contre une poignée de diamants

Signés par un maître au sommet de son art plastique, ces deux films d’espionnage manifestent les qualités habituelles de sa mise en scène : pessimisme du scénario, rude sécheresse narrative, montage épuré à l’ironie souvent glaciale, efficacité d’une violence graphique impressionnante lorsqu’elle explose à l’écran. Adapté d’un roman de Clive Eggleton, 7 jours pour un meurtre, le scénario fait traverser les cercles successifs de l’enfer au héros joué par Michael Caine dont la période 1965-1975 fut l’âge d’or filmographique. Caine avait interprété un espion britannique dans l’esthétisant Ipcress : Danger immédiat (The Ipcress File, USA-GB 1965) de Sidney J. Furie : on pourrait dire qu’il le reprend dix ans plus tard mais d’une manière plus réaliste et avec une violence graphique plus élevée d’un cran. Les seconds rôles sont impressionnants : on n’oublie pas Delphine Seyrig en femme fatale, John Vernon en criminel impitoyable, Donald Pleasence en fonctionnaire maniaque.

Par-delà la guerre froide entre le bloc communiste et le monde libre, génératrice d’une tension qui mina l’Europe d’une manière récurrente entre 1945 et 1990, par-delà aussi la guerre irlandaise alors menée par l’IRA contre la souveraineté britannique qui s’y superposa, le scénario pointe l’impossibilité de contrôler réellement les services secrets. Conçus pour lutter contre le mal, ils en hébergent peut-être la source. Sombre ironie : c’est dans un « moulin noir » anglais (traduction littérale du titre original) que se dénoue une intrigue diabolique, broyant (presque) tous ceux qui y sont impliqués. A noter, pour les amateurs d’armes légères, les séquences finales mettant en scène le pistolet-mitrailleur américain Ingram MAC-10 calibre 45ACP à l’efficacité dévastatrice.

Contre une poignée de diamants

Présentation - 2,0 / 5

Edition Elephant Films, combo 1 Blu-ray BD50 multi-régions ABC+ 1 DVD-9 Pal zone 2, boîtier Keep-Case, édité le 06 juillet 2021. Durée du film : 106 minutes sur Blu-ray, 102 min. sur DVD. Image au format respecté Panavision 2.35 couleurs, compatible 16/9. Son DD2.0 mono en VO ou VOSTF ou VF, au choix. Supplément : présentation par Eddy Moine (10 min.), entretien avec Olivier Père (25 min.), bande-annonce originale (2 min. 15 sec.), bandes-annonces d’autres films de la collection. Pas d’audiodescription, pas de sous-titrage pour sourds et malentendants mais possibilité de changer de piste-son à la volée. Boîtier avec fourreau et jaquette réversible.

Bonus - 4,0 / 5

L’ancienne édition DVD française Universal sortie en 2014 et reprise en 2016 était dénuée de tout supplément : il n’était pas difficile de faire mieux et cette nouvelle édition Blu-ray Eléphant films accède, là aussi, sans difficulté au rang d’honorable édition spéciale.

Présentation par Eddy Moine (10 min. environ) : elle couvre brièvement mais très précisément la genèse, la production, le tournage et l’exploitation du film, fournissant de nombreuses informations bien que pas toujours totalement exploitées. On apprend par exemple pourquoi l’actrice américaine Nina Van Pallandt refusa le rôle de l’espionne (elle ne voulait pas jouer nue intégrale) mais on ignore pourquoi et comment Siegel la remplaça par Delphine Seyrig (alors au sommet de sa beauté) : cela dit, cette dernière est si remarquable dans le rôle qu’il est bon de préserver un certain mystère sur les circonstances du casting. Affiche française et américaine et diverses photos couleurs et N&B en illustration. Moine a raison de défendre ce titre, trop négligé dans la filmographie de Siegel.

Entretien avec Olivier Père (25 min. environ) : Père défend lui aussi ce titre qu’il replace plus amplement et très correctement dans l’histoire du cinéma américain des années 1970 et dans la filmographie du cinéaste Don Siegel avant de l’analyser en seconde partie : quelques bonnes remarques sur l’ambiguïté générale du récit mais l’analyse est parfois un peu trop longue et redondante. Quelques extraits du film en illustration.

Bande-annonce originale (2 min. 15 sec.) : elle est d’époque (ce qui est bien) mais recadrée 1.37 (ce qui l’est moins). Montée d’une manière nerveuse et sophistiquée. État argentique moyen mais document d’histoire de l’exploitation intéressant pour l’histoire du cinéma, comme d’habitude.

Bandes-annonces d’autres films : état argentique et numérique varié, intérêt des films de référence… variable aussi.

Bonne édition spéciale mais un regret : l’absence d’une galerie affiches et photos d’exploitation.

Contre une poignée de diamants

Image - 4,5 / 5

Format respecté 2.35 compatible 16/9, en Panavision Technicolor, nouveau master restauré en Full HD 1080p sur le Blu-ray. Copie argentique en excellent état, à deux ou trois plans près. Direction de la photo signée Ousama Rawi, un des meilleurs de la période sur la place cinématographique de Londres.

Son - 4,5 / 5

Son mono DTS-HD Master Audio 2.0 Mono en VOSTF + VF d’époque dans laquelle la belle actrice française Delphine Seyrig se double elle-même en anglais : offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. Musique sophistiquée signée Roy Budd dont la période 1970-1975 représente la grande époque. Profondeur sonore supérieure de la bande-son anglaise originale, comme c’est souvent le cas, mais la piste-son française est aussi bien nettoyée. Quelques rares variations, d’une séquence à l’autre, sur la VF d’époque, du niveau d’enregistrement.

Crédits images : © Universal Pictures

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
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francis moury
Le 28 juillet 2021
Film d’espionnage au scénario inquiétant, réalisé d’une manière sophistiquée par Don Siegel.

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