Police connection (1973) : le test complet du Blu-ray

Badge 373

Réalisé par Howard W. Koch
Avec Robert Duvall, Verna Bloom et Henry Darrow

Édité par BQHL Éditions

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Le 16/11/2021
Critique

Film noir policier américain violent, appartenant au second âge d’or du genre (1968-1978).

Police Connection

USA, New York : le policier Eddie Ryan est suspendu pour violence excessive ayant causé la mort d’un revendeur de drogue. Lorsqu’un de ses collègues se fait tuer dans des conditions atroces, Eddie décide de le venger coûte que coûte. Il remonte, au prix d’une enquête dangereuse menée dans les pires bas-fonds, la filière d’un trafic d’armes destinées à des révolutionnaires portoricains.

Police connection (Badge 373, USA 1973) produit et réalisé par Howard W. Koch (1916-2001) appartient au second âge d’or du film noir policier américain (1968-1978) qu’on peut faire débuter par Police sur la ville (Madigan, USA 1968) de Don Siegel et s’achever avec L’Evadé d’Alcatraz (Escape From Alcatraz, USA 1978) de Don Siegel.

Le scénario est - comme l’était déjà celui de French Connection (USA 1971) de William Friedkin - inspiré par les exploits de l’inspecteur new-yorkais Eddie Eggan ici à nouveau crédité conseiller technique et qui joue à nouveau le rôle d’un lieutenant, supérieur hiérarchique du « Eddie Ryan » joué par l’acteur Robert Duvall dont c’est, il faut le noter, le premier rôle tout en haut de l’affiche après quinze ans d’activité. Non seulement le nom du héros est presque identique au nom réel du véritable inspecteur inspirant l’action mais encore le titre original américain reprend le numéro exact du badge officiel attribué à Eggan durant toute sa carrière. Thématiquement, tout comme dans les titres contemporains signés par Don Siegel, William Friedkin, Ted Post et Michael Winner, l’inspecteur est à moitié désavoué, à moitié couvert par sa hiérarchie, en raison de sa violence jugée formellement excessive par la presse, les juges et les avocats mais montrée comme l’ultime moyen de venir à bout du crime, ce poison de la société américaine des années 1970 que les tribunaux et les lois s’avéraient alors incapables d’éradiquer. Là où le scénario signé Peter Hamill devient plus original, c’est dans sa peinture d’une révolution qui avorte : André Gide, José Ortegua y Gasset et quelques autres sont même convoqués dans les dialogues !

Police Connection

Séquence célèbre (dont le tournage dura deux semaines à lui seul) : un autobus poursuivi à grande vitesse et de nuit par les voitures d’un gang. Elle a peut-être inspiré les séquences de massacre dans l’autobus (mieux exploitées et plus impressionnantes) du Le Flic ricanant (USA 1973) de Stuart Rosenberg, sorti en décembre 1973 aux USA alors que le film de Koch était sorti six mois plus tôt en juillet 1973. L’équipe Paramount mit environ un mois à repérer et à sélectionner les extérieurs et les intérieurs réels, par exemple le night-club qui sert de décor à la première séquence et dont le nom réel est celui qu’on voit à l’écran. En vedette féminine, signalons la vénéneuse rousse Verna Bloom (sans lien de parenté avec l’actrice Claire Bloom) : elle joue la même année en vedette dans L’Homme des hautes plaines (High Plains Drifter, USA 1973) de Clint Eastwood. Ne pas confondre, enfin, Police connection (Badge 373, USA 1973) de Howard W. Koch avec Le Détraqué (The Police connection, USA 1973) de Bert I. Gordon. Le titre français d’exploitation du premier film est presque identique au titre original du second et leur année de production et de distribution cinéma est identique.

Le cinéaste Howard W. Koch n’est certes pas Siegel ni Friedkin ni Post ni Winner mais il est néanmoins un estimable artisan, méconnu en France alors qu’il fut apprécié à Hollywood. Il débute dans les années 1950 chez Universal, devient assistant-réalisateur à la Fox, producteur indépendant à partir de 1953 : ses productions étaient généralement distribuées par les Artistes Associés (United Artists / UA). De 1960 à 1965, il est producteur pour Frank Sinatra (avec qui le scénariste Hamill de Police connection travaillait aussi) et pour la télévision. En 1964, il entre à la Paramount. Koch produisit, entre 1953 et 1993, une bonne soixantaine de séries B variées mais aussi des série A, par exemple l’ambitieux film d’espionnage Un Crime dans la tête (The Manchurian Candidate, USA 1962) de John Frankenheimer. Koch fut notamment producteur de certains films fantastiques B mis en scène par Reginald Le Borg en 1956 et 1957, par William Castle en 1958. En tant que réalisateur, Koch tourna une douzaine de titres entre 1954 et 1959 parmi lesquels il faut au moins retenir Frankenstein 70 (USA 1958) et La Rafale de la dernière chance (The Last Mile, USA 1959). À partir de 1959, il tourne uniquement pour la télévision, par exemple certains épisodes de la série TV Les incorruptibles (The Untouchables, 1959-1963) à laquelle Brian de Palma rendra hommage en 1987 par un long-métrage au titre homonyme. Koch ne revient au cinéma, crédité producteur et réalisateur, qu’en 1973 avec Police connection, son ultime réalisation hollywoodienne qui fut un relatif échec critique et commercial au box office.

Police Connection

Présentation - 2,0 / 5

1 Blu-ray-50 région B. Image Full HD 1080p édité par BQHL le 15 juin 2021. Durée du film : 115 min. environ. Image au format 1.37 compatible 16/9 (au lieu du format original 1.85). Son Linear PCM 1.0 mono (VF d’époque) et 2.0. mono (VOSTF). Suppléments : présentation par François Guérif (26 min. environ) + bande-annonce originale (3 min. env.). Visuel du surétui protecteur et de la jaquette reprenant l’illustration de l’affiche originale américaine.

Bonus - 2,0 / 5

Présentation du film par François Guérif(2021, durée 26 min. environ) : il défend bien le film (en dépit du fait qu’il concède qu’il est inégal) et fait bénéficier l’auditeur de quelques anecdotes informées sur le cinéaste Howard Koch, l’acteur Robert Duvall, le scénariste Pete Hamill, l’inspecteur de police Eddie Eggan. Il retient de la filmographie antérieure de Koch exactement les deux titres de 1958 et 1959 que je cite dans ma critique mais il faut préciser, à la réflexion, que certains autres titres signés par Koch réalisateur sont aujourd’hui difficiles d’accès au cinéphile francophone : on pourrait peut-être, si on les redécouvrait, allonger cette sélection. Des extraits du film sont continuellement alternés au montage de cet entretien : ils rallongent inutilement sa durée. Guérif répète parfois certaines remarques, ce qui rallonge aussi inutilement la durée. Quelques photos (Eggan, Koch, Duvall, Hamill) et quelques affiches illustrent l’ensemble.

Bande-annonce originale (1973, formats 1.37 + 1.85 compatibles 4/3, durée 3 min. environ) : trop longue et révélant beaucoup trop l’intrigue mais elle est intéressante techniquement car elle comporte deux brefs plans au format 1.85 compatible 4/3 alors que tout le reste est recadré 1.37 compatible 4/3. Cette hésitation technique entre les deux formats provient d’une inattention du laboratoire vidéo chargé de recadrer le format original 1.85 en 1.37 : elle prouve que le format original est bien 1.85. Son niveau d’enregistrement sonore est supérieur à celui du film de référence.

Édition spéciale modeste mais honnête et qui apprendra des informations sur le film au novice comme au cinéphile.

Police Connection

Image - 2,0 / 5

Format 1.37 compatible 16/9 sur BD50 Full HD en 1080p. Pourquoi diable l’éditeur BQHL a-t-il accepté ce master recadrant un film 1.85 d’origine au format 1.37 des anciennes TV 4/3 ? Je voulais en avoir le coeur net car la mention du format au dos du boîtier et du surétui (« 4/3 letterbox 1.33 comp. 16/9 couleurs » : sic !) oscille entre des indications contradictoires. Le Blu-ray américain édité par Olive Films en 2012 - dix ans déjà ! - montrait pourtant le film au format large correct (très légèrement recadré en 1.78 à partir du 1.85 original). Je précise que j’ai personnellement vu Police connection une nuit au cinéma parisien Le Déjazet, en reprise lors d’une de ses dernières projections commerciales française : il y était évidemment projeté en écran large d’origine, ce qui lui conférait, dès la séquence d’ouverture (la rafle policière dans le vaste night-club) une toute autre ampleur plastique ! Sur le plan argentique, la copie utilisée par BQHL est semée de poussières négatives, positives et de quelques petites brûlures mais aucune rayure et sa définition vidéo est bonne. Elle restitue assez bien les extérieurs nuits, tournés sans trop de lumière artificielle par le directeur photo Arthur J. Ornitz qui signera l’année suivante l’excellente direction photo de Un Justicier dans la ville (Death Wish, USA 1974) de Michael Winner.

Son - 3,0 / 5

Linear PCM 1.0 mono (VF d’époque) et 2.0 mono (VOSTF)  : offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. Le niveau d’enregistrement de la VF d’époque (assez fonctionnelle sur le plan dramaturgique) varie d’une séquence à l’autre et il faut parfois jongler avec la télécommande pour maintenir un niveau continu identique. Musique assez bonne de J.J. Jackson dont on profite mieux sur la VOSTF.

Crédits images : © Paramount Pictures

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
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francis moury
Le 17 novembre 2021
Film noir policier américain violent, appartenant au second âge d’or du genre (1968-1978).

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