Terreur extraterrestre (1980) : le test complet du Blu-ray

Without Warning

Édition Digibook Collector - Blu-ray + DVD + Livret

Réalisé par Greydon Clark
Avec Jack Palance, Martin Landau et Tarah Nutter

Édité par Sidonis Calysta

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Le 16/09/2021
Critique

Film de SF au thème traditionnel, à la mise en scène soignée et parfois cauchemardesque.

Terreur extraterrestre

USA, 1979 : des adolescents venus faire du camping en pleine montagne ignorent les avertissements relatifs à ce qu’on pense être des accidents de chasse récemment survenus. Ils sont attaqués par une redoutable créature extraterrestre. Les survivants trouvent refuge, à la tombée de la nuit, dans un restaurant isolé et tentent de convaincre les clients de la présence du monstre : ils sont écoutés avec attention par un vétéran de la guerre du Viêt-Nam (qui a été victime d’une attaque similaire mais que personne ne voulait croire) et par un chasseur expérimenté. Une terrible traque est alors engagée.

Terreur extraterrestre (Whithout Warning, USA 1979) de Greydon Clark est une production indépendante qui fut tournée en trois semaines pour un budget total de 150 000 US$ sur lesquels, de l’aveu de ses producteurs, 75 000 payés aux deux acteurs vedettes Jack Palance et Martin Landau (ici tous deux assez étonnants) et 19 000 payés à Rick Baker pour sa conception de la créature, fondement de la publicité internationale du titre.

Le monstre fut interprété par l’imposant acteur Kevin Peter Hall (1955-1991) qui venait de tourner Prophecy - Le Monstre est né (USA 1979) de John Frankenheimer et qui incarnera dix années plus tard Predator (USA 1987) de John McTiernan et Predator 2 (1990) de Stephen Hopkins. Le casting comporte aussi d’autres bons acteurs des années 1955-1975 tels que Cameron Mitchell (qui travailla une demi-journée pour la séquence dans laquelle il apparaît) et Neville Brand, sans oublier Ralph Meeker (quelques plans dans le restaurant) dont ce fut le dernier tournage. L’unité de temps (l’action a lieu en une journée puis une nuit) et celle d’action répartissent le film en un tiers tourné en extérieurs naturels de jour (durant les 35 premières minutes environ) puis deux autres tiers tournés par une nuit oppressante, ce qui augmente naturellement l’angoisse du spectateur. Sur le plan de l’histoire du cinéma, on a noté que l’idée des disques-sangsues (lancés par la créature pour sucer à mort le sang de ses victimes) avait été peut-être inspirée par l’épisode 1. 29 (tourné en 1966 mais télédiffusé pour la première fois en avril 1967, intitulé Operation : annihilate !) de la série TV américaine Star Trek. On peut relever aussi deux clins d’oeils plus convenus au Psychose (USA 1960) d’Alfred Hitchcock : les animaux empaillés par Jack Palance et la découverte du cadavre du jeune héros.

Terreur extraterrestre vieillit bien : il bénéficie d’un scénario oscillant (notamment à cause du personnage joué par Martin Landau) entre les idées d’une invasion externe physique et d’une invasion interne psychologique, d’une photo assez soignée de Dean Cundey (le directeur photo favori de John Carpenter durant son âge d’or 1978-1982), de l’instauration insidieuse et progressive ― à partir d’un réalisme sociologique certes attendu : les adolescents ici dépeints sont les cousins de ceux du Vendredi 13 (USA 1980) de Sean S. Cunningham ― d’une atmosphère parfois réellement cauchemardesque, d’un casting parfois halluciné.

Terreur extraterrestre

Présentation - 3,0 / 5

Edition combo 1 BRD région B + 1 DVD 9, édités par Sidonis, le 19 août 2021.

Image couleurs au format 1.85 compatible 16/9 région B encodé en 1080p Full HD sur le Blu-ray. Son VF, VO et VOSTF à la norme DTS HD Master audio 2.0. Mono. Durée du film : 97 min. environ sur Blu-ray, 93 min. environ sur DVD. Suppléments (identiques sur le Blu-ray et sur le DVD) : Présentation par Olivier Père (2021, durée environ 19 min.) + Greg et Sandy - Aventures extraterrestres (USA 2014, durée 21 min. env., VOSTF) + Les producteurs face aux extraterrestres (USA 2014, Shout Factory, durée 11 min. 30 sec. env., VOSTF) + Le sang du chasseur avec Greg Cannom (USA 2014, Shout Factory, durée 6 min. env., VOSTF) + Le jour des indépendants avec Dean Cundey (USA 2014, Shout Factory, durée 15 min. env., VOSTF) + Bande-annonce (VO sans STF, durée 1 min. 42 sec.).

Livret 24 pages illustrées couleurs, supervisé par Marc Toullec.

Comme d’habitude riche en informations de première main sur la genèse, la production, le tournage et la distribution du film, provenant de sources anglo-saxonnes citées en bibliographie et peut-être aussi du commentaire audio de Greydon Clark dans l’édition américaine. Anecdotes savoureuses sur le dîner scellant l’accord de production, sur les stars Jack Palance et Martin Landau capables d’abattre des journées de 8 ou 10h sans sourciller, sur le poids de la caméra Steadycam, la cession infernale des droits de AIP à Filmways puis à Orion enfin à MGM sans que Clark ait jamais vu la couleur de l’argent qu’il aurait dû encaisser suite au succès du titre. Le style du livret est, comme souvent, nourri d’expressions argotiques et populaires qui lui confèrent le cachet d’une conversation à bâtons rompus. Une méchante coquille syntaxique à corriger page 11 : « Bien qu’il s’agît d’un tout petit film pour lui (sic), ils l’abordaient avec le plus grand sérieux. » La page 23 présente une affiche intitulée simplement The Warning : c’est ce titre qui était accolé par erreur dans certaines critiques françaises au moment de la sortie du film, au lieu de Without Warning devenu désormais le titre original de référence.

Terreur extraterrestre

Bonus - 4,0 / 5

Mise à part la présentation par Olivier Père de 2021 (en VF), les autres bonus proviennent de l’édition américaine Blu-ray Shout Factory de 2014 et sont tous présentés en VOSTF sauf la bande-annonce originale.

Présentation par Olivier Père (2021, durée environ 19 min.) : elle situe le titre dans l’histoire du cinéma fantastique, dans les filmographies du producteur-cinéaste Greydon Clark, du directeur photo Dean Cundey, des acteurs principaux Jack Palance, Martin Landau, Neville Brand, Cameron Mitchell, Ralph Meeker. Père pense que le film vieillit bien et il a raison de le penser.

Greg et Sandy - Aventures extraterrestres (USA 2014, Shout Factory, durée 21 min. env., VOSTF) : souvenirs très précis de l’actrice Tarah Nutter (rôle de Sandy) et de l’acteur Christopher T. Neilson (rôle de Greg) sur la manière dont ils furent recrutés, sur le tournage qui se déroula à Malibu, sur le professionnalisme de certains acteurs célèbres (Jack Palance repérant systématiquement les décors et l’emplacement de la caméra avant de tourner chacune de ses scènes), et de parfois savoureuses anecdotes personnelles (une sur l’actrice Kim Hunter, par exemple). L’anecdote amusante de Tarah Nutter concernant l’écroulement de la cabane durant son hurlement, en raison de la finesse de ses murs, n’est pas contradictoire avec la précision de la page 8 du livret qui assure qu’elle existait déjà  : pour filmer de l’intérieur, il fallait de toute manière en reconstruire une copie.

Les producteurs face aux extraterrestres (USA 2014, Shout Factory, durée 11 min. 30 sec. env., VOSTF) : entretien avec le producteur associé Daniel Grodnik qui explique bien comment il produisit d’abord puis co-produisit seulement à partir du moment où Clark reprit le projet et le dirigea. Situation du cinéma fantastique B au tournant 1979-1980, explication du fait que quatre scénaristes soient crédités au générique, répartition du budget : vous apprendrez beaucoup de choses.

Le sang du chasseur avec Greg Cannom (USA 2014, Shout Factory, durée 6 min. env., VOSTF) : cet entretien avec l’un des responsable des effets spéciaux et du maquillage est le plus bref et le plus convenu mais il distille quelques informations techniques de première main (sur les moulages, par exemple), sans oublier des souvenirs attachants sur l’acteur Kevin Peter Hall.

Le jour des indépendants avec Dean Cundey (USA 2014, Shout Factory, durée 15 min. env., VOSTF) : souvenirs du directeur de la photographie bien connu des admirateurs du cinéaste John Carpenter mais dont on connaît moins les autres aspects de la carrière dans la série B et C. Ce film fut sa cinquième (et ultime) collaboration avec le cinéaste Greydon Clark à qui il demeure particulièrement reconnaissant. Cundey évoque précisément les techniques qu’il employa durant les scènes nocturnes et se souvient de la difficulté physique de tourner avec la caméra Steadycam.

Bande-annonce (VO sans STF, durée 1 min. 42 sec.) : image argentique moyenne et titre original It Came Without Warning un peu plus long que le titre finalement retenu au moment de l’exploitation. Elle est bien montée et son rythme est assez nerveux. Elle insiste sur la construction d’un suspense qui fait alterner les rôles de chasseur et de proie à mesure que l’action progresse.

Très bonne édition spéciale mais pourquoi ne pas avoir repris sur cette édition française 2021 le commentaire audio du producteur-réalisateur Greydon Clark et la galerie affiches et photos (presque 4 minutes) de l’édition américaine de 2014 ? Il suffisait d’intégrer ces deux éléments pour hausser cette édition au niveau d’une édition collector. Elle eût été d’ailleurs encore supérieure à l’édition américaine en raison de la présence additionnelle du livret français. La logique qui préside à l’absence de ces deux éléments m’échappe.

Terreur extraterrestre

Image - 4,0 / 5

Restauration Full HD 1080p AVC au format original 1.85 respecté, compatible 16/9. C’est le master de l’édition Shout Factory, identique en tous points. Copie argentique en bon état général. Une fois le télécinéma du générique d’ouverture (légèrement teinté en bleu) stabilisé, l’image devient franchement bonne. Quelques plans ont certes une émulsion un peu endommagée (durant la séquence de la maison abandonnée dans laquelle les deux jeunes héros trouvent refuge, par exemple) mais le reste est en bon état argentique. Les 35 premières minutes sont filmées en extérieurs jours en lumière naturelle, restituant très bien les détails et le grain ; la seconde partie est au contraire plongée dans une nuit oppressante qui les restitue parfois un peu moins (sauf les disques mortels dont les plans sont éclairés de près, riches en détails) mais l’ensemble est globalement satisfaisant.

Terreur extraterrestre

Son - 4,0 / 5

VOSTF et VF d’époque en DTS-HD Master Audio 2.0 Mono : offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. Comme d’habitude, la VO est mieux équilibrée que la VF d’époque (qui sature parfois un peu durant certains plans) mais cette dernière est cependant savoureuse sur le plan dramaturgique : il faut l’écouter. La VF est complétée par certaines séquences en VOSTF dont le doublage est perdu. Partition musicale inégale (parfois inquiétante) signée Dan Wyman.

Crédits images : © Heritage Enterprises

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
Avis

Moyenne

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francis moury
Le 17 septembre 2021
Film de SF au thème traditionnel, à la mise en scène soignée et parfois cauchemardesque.
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Guy
Le 14 juin 2021
Pourquoi pas en 2.0 comme la version de 2014?

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