Le Bison blanc (1977) : le test complet du Blu-ray

The White Buffalo

Édition Collection Silver Blu-ray + DVD

Réalisé par J. Lee Thompson
Avec Charles Bronson, Jack Warden et Will Sampson

Édité par Sidonis Calysta

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Le 16/09/2021
Critique

Un alliage spectaculaire de film fantastique et de western, au scénario très ambitieux.

Le Bison blanc

USA, Black Hills du Dakota, en 1874. L’aventurier et tireur réputé Wild Bill Hickok est hanté par un cauchemar dans lequel il voit un monstrueux bison blanc l’attaquer au coeur d’une forêt nocturne enneigée. Son arrivée dans un village de chercheurs d’or, où il retrouve l’entraîneuse Jenny, ne supprime nullement ce cauchemar qui l’obsède. Le chef indien Crazy Horse lui confirme que le terrible monstre existe car il a tué un membre de sa famille. Hickok, Crazy Horse et un vieux mineur s’allient pour le chasser, remontant ses traces dans un environnement de plus en plus sauvage, où la moindre erreur peut s’avérer fatale.

Le Bison blanc (The White Buffalo, USA 1977) de Jack Lee Thompson (1914-2002) est un western fantastique, parfois cauchemardesque, doté d’un ample budget et de magnifiques extérieurs naturels. C’est l’ultime western tourné par Bronson, son ultime film tourné pour le producteur Dino de Laurentiis mais c’est sa seconde collaboration avec le cinéaste Jack Lee Thompson qui signera une dizaine de films, principalement policiers, avec Bronson en vedette. Produit par Dino de Laurentiis la même année que Orca (USA 1977) de Michael Anderson, ces deux titres exploitaient le filon ouvert par le succès gigantesque de Les Dents de la mer (Jaws, USA 1975) de Spielberg.

Le Bison blanc

Le scénario de Richard Sale, adapté de son roman, a évidemment été rapproché du roman Moby Dick (1851) d’Herman Melville : une baleine blanche ici, un bison blanc là ; le parallèle est d’autant plus évident que Sale a d’emblée recours au mythe indien archaïque, conférant à l’histoire une dynamique (celle d’une montée vers la terreur sacrée) analogue à celle que Melville conférait à la sienne. Richard Sale a, en outre, assez curieusement fait se rencontrer des figures historiques bien réelles du Far West mais d’une manière fictive. Le réalisme se trouve donc (paradoxalement) dans le mythe qui sert de point de départ et, tout de même aussi, dans la direction artistique soignée des divers villages traversés au long de cette quête initiatique. Notez que le film fut tourné dans le Colorado, pas dans les véritables Black Hills. Sur le plan des effets spéciaux (en partie signés Carlo Rambaldi), Le Bison blanc est efficace. Sur le plan esthétique général, sa photo et son montage sont vraiment spectaculaires. Son aspect fantastique ne doit pas faire négliger son aspect western au réalisme sociologique assez âpre qui hérite autant du western américain des années 1970 que du western européen des années 1964-1968 : l’ensemble est doté d’un haut niveau de violence graphique. Casting riche en second rôles couvrant l’histoire du cinéma américain des années 1930-1970: John Carradine en croque-mort, Stuart Whitman, Ed Lauter, Slim Pickens, Jack Warden, Dan Vadis et quelques autres. Notez que la manière dont Hickok porte ses revolvers, crosses pointées vers l’avant, correspondrait à la réalité historique.

Somme toute, Le Bison blanc s’avère être un des westerns américains les plus inattendus et les plus originaux de la période 1970-1980 ; c’est aussi un des meilleurs films réalisés par Jack Lee Thompson.

Le Bison blanc

Présentation - 3,0 / 5

Edition combo 1 Blu-ray région B + 1 DVD 9, édités par Sidonis, collection Silver Blu-ray, le 19 août 2021.

Image couleurs au format 1.85 compatible 16/9 région B encodé en 1080p Full HD sur le Blu-ray. Son VF, VO et VOSTF à la norme DTS HD Master audio 2.0. Durée du film : 97 min. environ sur Blu-ray, 93 min. environ sur DVD. Suppléments (identiques sur le Blu-ray et sur le DVD du combo) : présentation par Patrick Brion, présentation par Jean-François Giré, documentaire sur le chef indien Crazy Horse, documentaire sur Wild Bill Hickok, bande-annonce originale.

Bonus - 4,0 / 5

Présentation par Patrick Brion (2008, durée environ 7 min.) : elle situe rapidement le titre dans la filmographie du réalisateur Jack Lee Thompson, dans la filmographie des acteurs principaux, et dans l’histoire du cinéma américain de 1975-1977. Elle est illustrée de quelques petites affiches incrustées. Une bonne remarque sur le lien thématique entre La Dernière chasse (USA 1956) de Richard Brooks et le film de Lee Thompson de 1977. Cette présentation est reprise de l’ancienne édition DVD Sidonis.

Présentation par Jean-François Giré (2021, durée environ 16 min.) : elle est très sympathique, plus détaillée (la filmographie de Lee Thompson est mieux commentée et illustrée de nombreuses affiches bien reproduites mais encore un peu trop petites à mon goût : on aurait pu les photographier plein écran), plus informée (le mythe indien du bison blanc est analysé), plus longue (elle couvre des aspects du film que Brion n’avait pas le temps d’examiner) que l’ancienne présentation de Brion. Attention : elle raconte le film et commente sa fin. Ne surtout pas la regarder avant le film, ainsi que l’indique un avertissement.

Le Bison blanc

Sur les traces de Tasunke Witko (Crazy Horse) (2011, VOSTF, durée environ 31 min.) : documentaire sur le chef indien Crazy Horse de sa naissance à sa mort, en passant par le massacre de Little Big Horn au cours duquel meurt le général Custer. Nombreux paysages authentiques filmés, correspondant à divers épisodes de sa vie. Quelques commentaires un peu artificiels des contributeurs indiens, d’autres plus originaux et intéressants. Le sous-titrage signé Franck Lipsik conserve curieusement le terme américain « buffalo » au lieu de le traduire par le mot français correspondant « buffle ».

Sur les traces de Wild Bill Hickok (2019, VOSTF, durée environ 43 min.) : documentaire très sérieux et informé, fourmillant de détails, montrant de nombreuses photographies datant des années 1860-1870, comparant des témoignages divergents, tous précisément signés et datés, ou concordants selon les événements. Hickock a croisé la route de Buffalo Bill, de Calamity Jane. Il fut notamment shérif et soldat mais ne rencontra jamais le chef indien Crazy Horse. Il mourut assez jeune : l’âge qu’il a dans le film est une invention du romancier et scénariste Richard Sale.

Bande-annonce originale (1.85 couleurs, 16/9, VO sans STF, durée environ 2 min.) : bon état argentique, très bien montée, insistant sur l’aspect fantastique de l’intrigue, citant le King Kong (USA 1976) de Guillermin produit par de Laurentiis et, cerise sur le gâteau, préservant le logo original de la firme de distribution United Artists alors que le logo inscrit au début du film de référence est un logo argenté modernisé.

Très bonne édition spéciale, dans laquelle on apprend beaucoup de choses et qui surpasse sans difficulté l’ancienne édition américaine Kino Lorber (qui ne comportait comme bonus que la bande-annonce).

Le Bison blanc

Image - 4,5 / 5

Restauration Full HD 1080p au format 1.85 nominal compatible 16/9. Copie argentique en très bon état (mis à part deux ou trois poussières pendant le générique d’ouverture) sur une durée de presque 97 minutes, ce qui est une belle performance technique en matière de restauration. Excellente définition vidéo qui en fait, sans difficulté, l’édition française de référence : les couleurs semblent plus vives que sur l’ancien blu-ray américain Kino Lorber de 2015.

Son - 5,0 / 5

VO, VOSTF et VF d’époque en DTS-HD Master Audio en Dual Mono 2.0 : offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. Comme d’habitude, la VO est un peu mieux équilibrée que la VF d’époque mais cette dernière est cependant très bonne sur le plan dramaturgique. Une seule erreur gênante dans les STF : un « 1974 » au lieu du correct 1874 apparaît au cours d’un sous-titrage de la voix-off, juste après le cauchemar d’ouverture dans le train. Partition musicale ample, à la tonalité souvent davantage fantastique que western, signée John Barry : la première partition composée par David Shire avait été rejetée par les producteurs.

Crédits images : © Dino De Laurentiis Company

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
Avis

Moyenne

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francis moury
Le 17 septembre 2021
Alliage spectaculaire de film fantastique et de western, au scénario très ambitieux, à la mise en scène très soignée et dotée par son producteur d'un budget luxueux.

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