Riders of Justice (2020) : le test complet du Blu-ray

Un surprenant mélange de drame, d’action, de suspense fait tout le sel de cette comédie noire qui nous arrive directement en vidéo.

On apprend à Markus, un soldat danois engagé dans la lutte contre les djihadistes, que sa femme a été tuée dans un accident ferroviaire, mais que sa fille Mathilde, 17 ans, a survécu. Pour un rescapé, le statisticien Otto, il est probable que le prétendu accident n’en soit pas un. Cela suffit à lancer Markus sur le sentier de la violence, assisté d’Otto et de deux de ses amis…

Riders of Justice (Retfærdighedens ryttere) est le cinquième long métrage réalisé par le Danois Anders Thomas Jensen et le quatrième édité en vidéo en France, après Les Bouchers verts (De Grønne slagtere, 2003), Adam’s Apples (Adams aebler, 2006) et Men & Chicken (Mænd & høns, 2015), tous avec Mads Mikkelsen au générique.

Anders Thomas Jensen est surtout connu pour l’écriture de plus d’une cinquantaine de scénarios, dont sept pour Susanne Bier, parmi lesquels celui de A Second Chance (En chance til, 2014) qui ne nous avait pas convaincu.

Le scénario de Riders of Justice a la saveur épicée d’un mélange des genres : le drame le plus noir avec la mort soudaine d’une mère sous les yeux de sa fille est mixé à des scènes d’action particulièrement violentes qui se soldent par une hécatombe telle qu’on renonce à compter les cadavres. Tout ça avec un humour soutenu par le particularisme des personnages.

Mads Mikkelsen, dont il faudra reconnaître le visage mangé par une épaisse barbe poivre et sel, pas causant, père maladroit, a un gros point faible : très impatient, il ne peut se retenir de cogner, y compris ses alliés, qu’il étend raides d’un seul coup de poing à assommer un boeuf. Il est secondé dans sa mission de justicier par trois bras cassés. Otto, le statisticien qui, après un an de recherches pour l’industrie automobile avec son collègue Lennart et le rapprochement de 82 504 cartes grises et autant de déclarations fiscales dans 46 communes, a pu démontrer que les Kia étaient achetées par les ménages les moins fortunés, les Mercedes par les plus riches et les modèles de moyenne gamme par les revenus intermédiaires. Le troisième larron, un bon 130 kilos sans ses chaussettes sur la balance, Emmenthaler, un geek du hacking et des gadgets de télésurveillance, se découvre un nouveau talent : l’assemblage en quelques secondes d’un pistolet mitrailleur !

Mads Mikkelsen est assisté par trois compères. Dans le rôle d’Otto, Nikolaj Lie Kaas, révélé par Les Idiots (Idioterne, Lars von Trier,1998), l’interprète principal de l’excellente saga Les enquêtes du Département V. Lars Brygmann a été primé au Danemark par le Bodil award du meilleur second rôle pour son interprétation de Lennart. Le rôle d’Emmenthaler est tenu par Nicolas Bro, un des acteurs récurrents du cinéma d’Anders Thomas Jensen. Vu aussi en 2011 dans les 10 épisodes de la saison 2 de The Killing (Danemark) (Forbrydelsen), il sera dans la distribution d’une suite inattendue, annoncée pour 2022, de l’inoubliable série L’Hôpital et ses fantômes (Riget), créée et réalisée par Lars von Trier en 1994. Ce sera peut-être l’occasion d’une réédition d’une des plus étranges séries de ce dernier quart de siècle.

Riders of Justice tire tout son sel des relations instables entre les membres du quatuor confronté à des gangsters à la gâchette facile et plutôt sadiques, l’un d’eux prenant plaisir à casser, gentiment, l’un après l’autre, les doigts de Sirius, le petit ami aux cheveux bleus de Mathilde. Ce n’est qu’un petit échantillon de la violence grandguignolesque qui épice le film, ironiquement accompagnée par des chants de Noël, parmi lesquels revient le célèbre Little Drummer Boy, dans son enregistrement de 1958 par la chorale de Harry Simeone et aussi arrangé pour le piano et, pourquoi pas, pour le cor d’harmonie offert à Emmenthaler pour son anniversaire.

Riders of Justice, bien qu’il n’ait pas été distribué en salles en France, avec de bons moments de suspense, est à ranger sur l’étagère des films divertissants dans le genre humour macabre.

Riders of Justice (116 minutes) tient sur un Blu-ray BD-50 logé dans le traditionnel boîtier bleu.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en danois et dans un doublage en français, avec le choix entre deux formats audio, DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo.

Piste d’audiodescription DTS-HD MA 2.0.

Sous-titres pour malentendants.

Une édition DVD est disponible.

Bande-annonce (2’).

L’image numérique (2.39:1, 1080p, AVC), bien définie, d’une agréable texture, lumineuse, fermement contrastée avec des noirs denses, assure une parfaite lisibilité des nombreuses scènes de nuit et affiche des couleurs naturelles, soigneusement étalonnées.

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale restitue les dialogues dans un bon équilibre avec l’ambiance et l’accompagnement musical. La combinaison d’une large ouverture de la bande passante, d’une forte dynamique et d’une bonne répartition du signal sur les cinq canaux créent une réelle impression d’immersion dans l’action, spectaculaire dans les scènes de fusillade. Le caisson de basses fait son office, notamment dans l’accident de train.

Ces observations valent pour le doublage en français, acceptable.

Une alternative DTS-HD MA stéréo est disponible pour la version originale et le doublage.

Crédits images : © Rolf Konow