Le Vampire a soif (1968) : le test complet du Blu-ray

The Blood Beast Terror

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livret

Réalisé par Vernon Sewell
Avec Peter Cushing, Robert Flemyng et Wanda Ventham

Édité par ESC Editions

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Le 11/07/2022
Critique

Film fantastique d’épouvante produit par la Tigon, firme anglaise alors concurrente de la Hammer Films.

Le Vampire a soif

Afrique puis Angleterre, vers 1840 : un jeune explorateur ramène au professeur Mallinger des embryons d’une espèce rare, le papillon à tête de mort. Une série de meurtres atroces survenus la nuit dans la campagne environnante laisse d’abord perplexe la police ; les victimes sont retrouvées défigurées et vidées de leur sang. Certains indices troublants l’amènent à envisager une terrible possibilité : le coupable pourrait être un monstrueux papillon génétiquement modifié par Mallinger. Mais la réalité s’avère bien plus effrayante encore : elle implique la propre fille de Mallinger.

Le Vampire a soif (The Blood Beast Terror, GB 1967) de Vernon Sewell fut une des productions anglaises Tigon d’horreur et d’épouvante les plus longtemps exploitées dans les cinémas populaires parisiens. Son affiche française d’époque mais aussi certaines de ses photos d’exploitation (Robert Flemyng dans la cave nourrissant, mi-fasciné, mi-terrifié, le monstrueux embryon) y étaient pour beaucoup.

Sa direction artistique est soignée en dépit d’un budget serré ; les rares effets spéciaux sont poétiques et efficaces grâce, lors des métamorphoses instantanées, à un montage remarquablement précis. L’interprétation est portée par Robert Flemyng et Wanda Vantham, opposés à un Peter Cushing ici neutre et presque transparent. Bien sûr, le cinéphile se souvient de The Wasp Woman (USA 1959) de Roger Corman, inédit au cinéma en France mais qui avait probablement été exploité en Angleterre et avait pu inspirer certains plans à Sewell. La mise en scène de ce vieux routier (qui avait travaillé avec Michael Powell) est sans génie particulier mais elle illustre correctement, parfois avec quelques idées plastiques, parfois avec un humour glacé, le scénario de Peter Bryan à qui on doit certains très bons scripts de la Hammer Films concurrente durant la période 1958-1966. Bien qu’il ne l’ait pas écrit, Bryan s’est évidemment inspiré de La Femme reptile (The Reptile, GB 1966) de John Gilling concernant au moins un élément majeur de sa propre histoire. Bryan fait intervenir (d’une manière que n’aurait pas reniée John Gilling) la bestialité, l’inceste et le nécrosadisme comme ressorts pervers de l’angoisse, de la peur, de la terreur. Sans oublier l’idée d’une communauté marginale organisée pour survivre criminellement mais bientôt elle-même victime de sa démesure. Quelques clins d’oeil à l’histoire de la littérature anglaise : la lourde ironie du gardien de la morgue provient en droite ligne (consciemment ou non) du théâtre élisabéthain anglais du seizième siècle (période shakespearienne) ; la dangereuse liaison entretenue par la fille de Mallinger avec leur jardinier évoque inévitablement le roman de D.H. Lawrence, L’Amant de Lady Chatterley.

Bref, Le Vampire a soif est, pour ces raisons, une curiosité à découvrir car elle devenait rare en vidéo chez nous et un titre indispensable au cinéphile s’intéressant à l’âge d’or 1955-1975 du cinéma fantastique anglais.

Le Vampire a soif

Présentation - 4,0 / 5

1 Blu-ray BD50 + 1 DVD9 + 1 livret illustré, édités par ESC, collection British Terror, le 1er juin 2022. Image Full HD 1080p couleurs au format original 1.66 compatible 16/9 sur le Blu-ray. Son DTS-HD Master Audio 2.0 Mono VOSTF. Durée du film sur Blu-ray : 77 min. environ. Suppléments : présentation par Nicolas Stanzick + bande annonce de la collection British Terror.

Livret 20 pages illustrées rédigées par Marc Toullec : riche en informations prises aux sources anglo-saxonnes, il délivre de nombreuses anecdotes sur la genèse, la production, le casting, du film. Nombreux témoignages cités de l’actrice Wanda Ventham, du producteur Tony Tenser, de l’acteur Peter Cushing, du cinéaste Vernon Sewell, et ceux (très précis) d’un technicien en effets spéciaux. Une coquille p.11 : « je lui ai demandé ce qu’il (sic) n’allait pas » et une lourdeur syntaxique p.12 (« toujours à chercher à exploiter » au lieu du plus naturel et élégant « cherchant toujours à exploiter ») : le reste est correct, d’une meilleure facture d’écriture que les livrets récemment examinés. Une belle photo de tournage N&B p.14 montrant Sewell, Tenser en compagnie de Flemyng, p.17 deux belles photos italiennes d’exploitation, enfin une belle photo anglaise d’exploitation p.20. Les autres illustrations sont des captures d’image ou des photos de plateau (ou d’exploitation détourées). Il faudrait, sur de tels titres, proposer un jeu complet de photos d’exploitation, quelle que soit sa nationalité. Un regret de plus à ce sujet : aucune illustration française (ni affiche française ni photos françaises d’exploitation). La bibliographie finale est précise mais ne mentionne pas la date des livres et articles cités.

Le Vampire a soif

Bonus - 2,5 / 5

Présentation par Nicolas Stanzick (2022, durée 17’05” environ) : elle situe bien la Tigon dans l’histoire du cinéma fantastique anglais, puis examine le film lui-même (notamment l’apport de son scénariste Peter Bryan) et fournit d’utiles informations sur le cinéaste Vernon Sewell dont la carrière est méconnue chez nous, faute de distribution. Nicolas Stanzick complète, sur Vernon Sewell, les informations bio-filmographiques du livret. En revanche, concernant la Tigon et son producteur Tony Tenser, le livret est plus complet. L’ensemble est illustré de nombreuses affiches et photos.

Bande-annonce de la collection British Terror (2019, durée 1’35”) : on ne peut pas vraiment considérer cette bande-annonce comme un bonus bien qu’elle se trouve aussi dans cette section, ce qui constitue un bizarre doublon puisqu’elle est automatiquement lue avant de pouvoir accéder au menu principal.

Aucune galerie affiches et photos d’exploitation : cette lacune est partiellement comblée par le livret bien qu’aucun jeu complet n’y figure non plus.

Le Vampire a soif

Image - 5,0 / 5

Format 1.66 original en couleurs et compatible 16/9, en Full HD 1080p AVC. Copie argentique parfaitement nettoyée. Le premier plan d’ouverture (un plan rapporté montrant un échassier marabout filmé au téléobjectif dans un marécage africain) est flou mais il provient de toute évidence d’une autre continuité. Les autres « stock-shots » animaliers de la même séquences prégénérique sont, en revanche, parfaitement étalonnés. Copie argentique en excellent état, master vidéo aussi. Couleurs vives, définition rehaussée, excellent équilibre entre grain et lissage tout du long. On peut enfin remiser l’ancienne édition DVDY / Aventi parue autrefois en DVD dans le « coffret Peter Cushing », dont l’image était dotée de couleurs très inférieures à celles de cette nouvelle édition ESC.

Le Vampire a soif

Son - 5,0 / 5

VOSTF + VF d’époque en DTS-HD Master Audio 2.0. mono, parfaitement restaurée : offre nécessaire et suffisante pour le cinéphile francophone. La VOSTF est dotée d’un équilibrage net et dynamique entre effets sonores, dialogues et musique. Musique honnête signée Paul Ferris, parfois influencée par le dodécaphonisme. Elle est alors d’une étrangeté poétique efficace, inquiétante.

Crédits images : © Tigon British Film Productions

Configuration de test
  • Téléviseur 4K LG Oled C7T 65" Dolby Vision
  • Panasonic BD60
  • Ampli Sony
Note du disque
Avis

Moyenne

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cinéphilgégé
Le 26 juillet 2022
J'ai déjà vu ce film sur ARTE.UN bon film de vampires à l'ancienne. Peter Cushing dans un très bon rôle.
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francis moury
Le 12 juillet 2022
Film fantastique d’épouvante produit par la Tigon, firme anglaise alors concurrente de la Hammer Films.

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