Belfast (2021) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Kenneth Branagh
Avec Jude Hill, Lewis McAskie et Caitríona Balfe

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 02/09/2022
Critique

L’évocation, tout en retenue, des souvenirs d’enfance de Kenneth Branagh, avant que la violence ne pousse sa famille à fuir en Angleterre.

Belfast

Belfast, 15 août 1969. Buddy, 9 ans, sait parfaitement qui il est et à quel monde il appartient, celui de la classe ouvrière des quartiers nord de Belfast où il vit heureux, choyé et en sécurité ; au sein d’une famille protestante dont le père, menuisier, travaille en Angleterre. Mais, alors que le premier homme pose le pied sur la Lune et que la chaleur du mois d’août se fait encore sentir, les rêves d’enfant de Buddy virent au cauchemar.

Belfast, sorti dans nos salles en mars 2022, est le vingtième long métrage réalisé par Kenneth Branagh. Salué par une cinquantaine de prix, dont le Golden Globe du meilleur scénario, le BAFTA Award du meilleur film britannique, sélectionné pour sept Oscars, il a remporté celui du Meilleur scénario original. Un scénario autobiographique : Kenneth Branagh a quitté Belfast à l’âge de 9 ans, ses parents ayant décidé de se réfugier en Angleterre pour assurer la sécurité de la famille.

If you can’t be good, be careful!

C’est le conseil donné par son grand-père à Buddy qui s’est fait pincer pour avoir chipé quelques bonbons : « Si tu n’es pas sage, sois au moins prudent ! » La complicité entre les deux est peut-être l’attache la plus forte de Buddy à Belfast.

Belfast, sauf, au tout début, dans la scène d’une attaque violente des protestants contre les catholiques qu’ils veulent chasser du quartier, relègue en arrière-plan les « Troubles », le nom pudiquement donné à la guerre civile larvée entre protestants et catholiques qui sévissait en Irlande du Nord, entretenus par le taux de chômage le plus élevé du Royaume Uni. Un parti pris délibéré de Kenneth Branagh de garder le drame et l’émotion à distance dans une évocation nostalgique des souvenirs d’enfance au sein d’une famille protestante, dans un quartier habité par les deux communautés. Le souvenir des bons moments et, aussi, l’incompréhension suscitée par la soudaine explosion de violence du 15 août 1969. La caméra et le spectateur suivent Buddy pendant plusieurs saynètes qui auraient probablement gagné, pour mieux soutenir la tension dramatique, à être mieux enchaînées par le montage.

Belfast

La direction des acteurs des trois générations composant la famille de Buddy a été particulièrement soignée. Judi Dench et Ciarán Hinds démontrent dans leur interprétation des grands-parents, avec la sobriété requise par le ton du film, toute l’étendue de leur talent. Caitríona Balfe (la Claire « Sassenach » de la série Outlander) et Jamie Dorman (après qu’il se soit fourvoyé dans la franchise Cinquante nuances de Grey) sont crédibles, sans jamais surjouer. Les enfants, bien dirigés, semblent naturellement à l’aise, Jude Hill, dans le rôle de Buddy et, surtout, Lara McDonnell dans celui de Moira (le rôle de Catherine, camarade préférée de Buddy, est tenu par Olive Tennant, une fille de David Tennant).

Belfast, dédié « à ceux qui sont restés, à ceux qui sont partis et à tous ceux que nous avons perdus », avec une belle photographie en noir et blanc, apparemment sans éclairage artificiel, évoque, avec sensibilité et une émotion très contenue, la découverte par un enfant d’un environnement violent à l’origine de tensions dans la famille, les questions qu’il se pose, notamment sur les raisons des affrontements entre catholiques et protestants, s’inquiète de ce que sera la vie après Belfast, loin du reste de la famille et des camarades d’école.

Belfast

Présentation - 2,5 / 5

Belfast (98 minutes) et ses suppléments (21 minutes, sans compter le commentaire audio) tiennent sur un Blu-ray BD-50 logé dans le traditionnel boîtier bleu.

Le menu fixe et musical propose le film dans sa version originale, en anglais, au format audio DTS-HD Master Audio 7.1, et dans un doublage en français DTS Digital Surround 5.1, ainsi qu’en allemand, en italien et en espagnol, au format DTS-HD High Resolution 7.1.

Sous-titres dans onze langues, dont le français et l’anglais.

Piste d’audiodescription et sous-titres pour malentendants, les deux en anglais.

Une édition DVD est disponible avec le même contenu.

Bonus - 3,5 / 5

Fin alternative (6’), avec le commentaire optionnel de Kenneth Branagh. De nos jours, Buddy, la soixantaine, interprété par le réalisateur, revient à Belfast, s’arrête rue Mountcollyer, là où il a grandi, rencontre Mrs. Ford, une ancienne voisine. Les souvenirs reviennent, en noir et blanc.

Scènes coupées (3’), avec le commentaire optionnel de Kenneth Branagh. Un ragoût de panse de mouton, une des recettes préférées de sa mère, une rencontre de Buddy avec Mrs. Ford en 1969, le restaurant de fish and chips dans lequel travaillait sa mère.

Making of Belfast (10’). Les circonstances actuelles ont inspiré à Kenneth Branagh l’idée de montrer ce qu’était Belfast en 1969, vu par un enfant. Il a choisi des acteurs originaires d’Irlande : Jamie Dorman, Caitríona Balfe, Judi Dench, Ciarán Hinds qui, alors âgé de 16 ans, vivait dans le même quartier nord. Les trois enfants interprétant Buddy, son frère Will et Moira livrent leurs impressions sur le tournage. Suit une présentation de la reconstitution de la rue où vivait Buddy et des costumes.

L’Enfant qui est en vous (2’). Kenneth Branagh se souvient de l’odeur des pieds de cochon cuisinés par sa mère qui envahissait toute la maison, Ciarán Hinds de celle du foie de boeuf, Judi Dench de celle du Yorkshire pudding. Les acteurs évoquent leurs jouets préférés et leurs plus grosses bêtises.

Commentaire audio du réalisateur (Dolby Digital 2.0). Kenneth Branagh présente le Belfast contemporain filmé en couleurs à l’ouverture du film, puis les premiers plans du retour à 1969 (au temps où la série Star Trek était diffusée à la télé), accompagnés par une chanson de Van Morrison, nommé aux Oscars pour la musique originale du film. Le réalisateur rappelle ses souvenirs d’enfance (y compris des films qui l’ont marqué), la cohabitation tranquille avec les voisins catholiques et les « Troubles », parfois reconstitués avec l’insert d’archives. Le noir et blanc a été choisi pour souligner le retour au passé et donner une dimension poétique à l’image.

Le commentaire, centré sur l’action et le rappel des faits historiques, reste assez succinct sur les options de réalisation.

Tous les bonus sont sous-titrés, y compris le commentaire audio.

Belfast

Image - 5,0 / 5

L’image numérique (1.85:1, 1080p, AVC), finement résolue, fermement contrastée, avec un beau dégradé de gris soigneusement étalonné entre des blancs lumineux et des noirs denses, met en valeur la beauté de la photographie de Haris Zambarloukos qu’on retrouvera derrière la caméra du film suivant de Kenneth Branagh, Mort sur le Nil (Death on the Nile).

Son - 5,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 7.1 assure la parfaite clarté des dialogues, dans un bon équilibre avec l’accompagnement musical et l’ambiance, dans laquelle le spectateur est efficacement plongé par une répartition judicieuse du signal sur les sept canaux, avec l’appui approprié du caisson de basses.

Le doublage en français, un peu étriqué, le seul à être compressé au format DTS Digital Surround 5.1 (les trois autres bénéficient du DTS-HD High Resolution 7.1), manquant de naturel, n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : © TKBC

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis
Multimédia
Belfast
Bande-annonce VF
Belfast
Bande-annonce VOST

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)