Sword Master (2016) : le test complet du Blu-ray

San shao ye de jian

Réalisé par Derek Yee
Avec Lin Gengxin, Chen Moyan et Harashima Daichi

Édité par Wild Side Video

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Le 13/09/2022
Critique

Le genre wuxiá (arts martiaux) n’est pas mort, comme le montre cet éblouissant remake plein de bruit et de fureur, non sorti en salles.

Sword Master

Yen, le troisième maître du manoir de l’épée, considéré comme le plus puissant épéiste du pays, s’est lassé de la violence qui règne dans le monde des arts martiaux. Fuyant les effusions de sang, il se fait passer pour mort et erre en marge de la société en menant la vie d’un vagabond. Mais bientôt, son passé le rattrape : le maître épéiste va devoir à nouveau combattre pour espérer trouver la paix à laquelle il aspire tant…

Sword Master (San shao ye de jian), réalisé par Tung-Shing Yee, alias Derek Yee, produit à Hong Kong par Tsui Hark, sorti en Chine et dans le Sud-est asiatique en décembre 2016, aux USA en mars 2017, nous arrive directement en vidéo.

Sword Master est la seconde adaptation, à l’écriture de laquelle Tsui Hark a participé, du roman San shao ye de jian du Taiwanais Gu Long, un écrivain qui contribua, notamment avec Yusheng Liang, au renouveau du wuxiá (lit. : héros martial), un genre, né dans la Chine ancienne, contant les exploits fantastiques des maîtres du sabre. Il fut, de 1960 à sa mort prématurée à l’âge de 48 ans, en 1985, l’auteur de plus de 70 romans qui ont inspiré plus de 90 adaptations pour le cinéma ou la télévision. Plusieurs des films ont été édités en France, dont quatre produits par les Shaw Brothers et réalisés par Chu Yuan en 1977, Le Poignard volant (To ching chien ko wu ching chien), Le Tigre de Jade (Pai yu lao hu), Le Vengeur (Jian hua yan yu jiang nan) et Death Duel, la première adaptation de San shao ye de jian dans laquelle Derek Yee tenait, à 20 ans, au début d’une longue carrière d’acteur, le rôle du troisième maître.

Sword Master

Sword Master réalisé avec le recours fréquent aux images de synthèse et à des mouvements de personnages et d’objets vers la caméra pour une exploitation 3D, confirme la maîtrise acquise par Derek Yee, réalisateur d’une vingtaine de films à ce jour (dont aucun n’est encore sorti dans nos salles), qu’on avait pu apprécier avec Une nuit à Mongkok (Wong gok hak yau, 2004) et Protégé (Moon to, 2007), un film d’action et un policier efficaces, salués par plusieurs prix en Asie du Sud-est. Il s’est même essayé à l’érotisme, en coréalisant avec Chi-Leung Law Viva Erotica (Sik ching nam lui, 1996), sélectionné pour l’Ours d’or à la Berlinale de 1997.

Sword Master, en dépit d’un scénario assez incohérent, tendant à désorienter le spectateur dès la première séquence, est un plaisir pour les yeux, avec l’explosion des couleurs de costumes et de décors somptueux et le charme des acteurs Lin Gengxin et Peter Ho (La Bataille de la Montagne du Tigre / Zhì qu weihu shan, Tsui Hark, 2014) au maquillage particulièrement réussi, et des actrices Mengjie Jiang et Yiyan Jiang qu’on avait pu voir dans l’insolite Une pluie sans fin (Bao xue jiang zhi, Dong Yue, 2017).

Sword Master est aussi une fête pour les oreilles : une spatialisation efficace plonge le spectateur au beau milieu de l’action et des percussions de l’accompagnement musical inspiré de Peter Kam, signataire de la musique de 80 films, dont Détective Dee : Le mystère de la flamme fantôme (Di Renjie zhi Tongtian diguo, Tsui Hark, 2010) et Swordsmen (Wu xia, 2011).

Sword Master

Présentation - 2,0 / 5

Sword Master (104 minutes) tient sur un Blu-ray BD-25 logé dans un boîtier, glissé dans un fourreau.

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, en mandarin, avec sous-titres imposés, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master Audio 5.1.

Édition DVD disponible.

Bonus - 0,5 / 5

Bande-annonce (1’18”) doublée en français.

Sword Master

Image - 4,0 / 5

L’image numérique (2.00:1, 1080i, AVC) déploie des couleurs éclatantes, avec des contrastes assurant le confort du visionnage de tous les plans, y compris dans les scènes nocturnes. Le piqué, satisfaisant, aurait pu être plus acéré si le film n’avait pas été compressé à 20 Go sur un disque simple couche.

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 (le film a été distribué en Dolby Atmos dans les salles et édité sur Blu-ray aux USA en DTS:X 7.1), avec une forte dynamique, une bande passante très large, allant des aigus cristallins des épées à des basses fermes dans les scènes de combat, et une répartition équilibrée du signal sur les cinq canaux, procure un réel effet immersif.

Ces remarques valent pour le doublage en français, à la dynamique toutefois légèrement plus faible et aux dialogues particulièrement monotones.

Crédits images : © Bona Film Group, Film Unlimited Production Company

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 17 septembre 2022
Cette résurgence du wuxiá, le film de sabre, en dépit d’un scénario un peu bancal, convainc par la beauté de sa photographie et la qualité de sa bande son. Une vraie fête pour les yeux et les oreilles !

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Sword Master
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