L'Arme à l'oeil (1981) : le test complet du Blu-ray

Eye of the Needle

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par Richard Marquand
Avec Donald Sutherland, Kate Nelligan et Ian Bannen

Édité par Rimini Editions

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Le 04/05/2023
Critique

Un savoureux mélange d’espionnage et de romance pour ce thriller réussi à la Hitchcock, enfin réédité après une trop longue absence.

L'Arme à l'oeil

La carrière de pilote de Spitfire dans la RAF de David Rose fut brutalement interrompue au printemps de 1940, le jour où un accident de voiture survenu tout au début de sa lune de miel le priva de l’usage de ses jambes. Avec son épouse, Lucy, il s’est retiré du monde, sur Storm Island, une île inhabitée à l’est de l’Écosse, sur laquelle ils élèvent des moutons. Quatre ans plus tard, le hasard leur faire croiser la route de Henry Faber, employé de la poste et espion à la solde des nazis qui a découvert qu’une base aérienne n’était qu’un leurre destiné, dans le cadre de l’opération Fortitude, à faire croire aux Allemands que le débarquement des alliés se ferait dans le Pas-de-Calais…

L’Arme à l’oeil, c’est le titre en forme de mauvais calembour donné en France à Eye of the Needle, le troisième des sept longs métrages réalisés pour le grand écran, après une solide expérience de la télévision, par le cinéaste britannique Richard Marquand, emporté par un AVC en 1987, à 50 ans. Sa réalisation la plus connue est sa contribution à un des chapitres de la franchise de George Lucas, Le Retour du Jedi (Star Wars: Episode VI - Return of the Jedi, 1983) quatre fois nommé aux Oscars et salué pour les Meilleurs effets visuels. On peut citer aussi A double tranchant (Jagged Edge, 1985), un thriller assez bien ficelé avec, sur l’affiche, Jeff Bridges, Glenn Close et Peter Coyote.

L'Arme à l'oeil

L’Arme à l’oeil est l’adaptation fidèle du roman Eye of the Needle, salué en 1980 par le Prix Edgar-Allan-Poe, bestseller publié en 1978 par le prolifique auteur britannique Ken Follett, douze ans avant qu’il n’entame La Fresque de Kingsbridge, une saga historique brillamment adaptée en deux miniséries, Les Piliers de la Terre, réalisée en 2010 par Sergio Mimica-Gezzan, et Les Piliers de la Terre : Un monde sans fin (World Without End), réalisée en 2012 par Michael Caton-Jones.

L’expérience du chef-opérateur Allan Hume, avec une soixantaine de films à son actif et plusieurs collaborations avec Richard Marquand, contribue à une réalisation soignée si l’on ferme les yeux sur la séquence du bateau de Faber pris dans la tempête, d’un irréalisme confondant.

L’Arme à l’oeil doit beaucoup à l’interprétation par Donald Sutherland de l’espion psychopathe qui doit son surnom, Needle (l’aiguille), au long stylet qu’il enfonce sans la moindre émotion jusqu’au coeur de quiconque risquant de compromettre l’accomplissement de sa mission. Lui donne la réplique, Kate Nelligan qui sera nommée à l’Oscar du meilleur second rôle pour Le Prince des marées (The Prince of Tides, Barbra Streisand, 1991).

Une mise en scène hitchcockienne et le talent du scénariste Stanley Mann, coscénariste de l’inoubliable L’Obsédé (The Collector, William Wyler, 1965), assurent une lente montée de la tension dramatique, sans temps mort, jusqu’à la dramatique scène d’action finale.

Rimini Éditions a eu la bonne idée de sortir des oubliettes ce film devenu introuvable, sa dernière édition en France remontant à 2000.

L'Arme à l'oeil

Présentation - 2,5 / 5

L’Arme à l’oeil (112 minutes) et ses suppléments (34 minutes) tiennent sur un Blu-ray BD-50 accompagné, dans cette édition combo, d’un DVD-9 avec le même contenu. Les deux disques sont logés dans un boîtier bleu épais de 14 mm, glissé dans un fourreau.

Le menu propose le film dans sa version originale, l’anglais, avec sous-titres optionnels, et dans un doublage en français, les deux au format audio DTS-HD Master audio 2.0 mono (Dolby Digital 2.0 mono sur le DVD).

Bonus - 3,5 / 5

Dérapages contrôlés, par Jacques Demange, universitaire et critique (17’, Rimini Éditions, La Plume, 2023). Le film s’ouvre sur deux intrigues séparées, le mariage de Lucy et David, l’activité de Henry Faber. Un « dérapage » va faire se rencontrer les trois personnages. David ayant sombré dans la dépression, le spectateur va être amené à s’identifier au « personnage négatif » de Henry Faber, le seul à pouvoir soutenir la poursuite de l’intrigue. L’ambivalence morale du film restera « contrôlée » par le montage et son économie d’effets. Il est fidèle au roman de Ken Follett, auteur de nombreux romans d’espionnage choraux détaillant la personnalité de chaque protagoniste, comme celle de Henry, dont l’ambiguïté est subtilement communiquée par Donald Sutherland.

L’oeil de Hitchcock par le critique Pierre Charpilloz (12’, Rimini Éditions, La Plume, 2023). La nature descriptive du roman facilitait son adaptation cinématographique et Richard Marquand a été choisi pour l’efficacité qu’il avait démontrée avec ses nombreuses réalisations pour la télévision. Le film, avec moins d’informations historiques que n’en donne le roman, privilégie l’aspect thriller à la Hitchcock. Une grande partie du film a été tournée sur l’île de Mull sur laquelle a été construit le décor du phare.

Fin alternative (3’), avec une sorte de happy ending figurant dans le montage projeté pour la sortie européenne, supprimé pour la distribution aux USA et les éditions vidéo.

Bande-annonce (1’47”).

L'Arme à l'oeil

Image - 4,0 / 5

L’image (1080p, AVC) au ratio original de 1.85:1, après une restauration, probablement celle opérée en 2016 pour l’édition sur Blu-ray par Twilight Time, qui a soigneusement effacé les marques de dégradation de la pellicule, lumineuse, agréablement contrastée, déploie des couleurs naturelles. Une assez bonne résolution est assurée, avec un contrôle du grain respectueux de la texture du 35 mm.

L'Arme à l'oeil

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 2.0 mono, très propre lui aussi, pratiquement sans souffle, garantit la clarté des dialogues. La dynamique et l’ouverture de la bande passante donnent une bonne présence à l’ambiance et mettent en valeur le bel accompagnement musical de Miklós Rózsa, un compositeur trois fois oscarisé, notamment en 1960 pour le Ben-Hur de William Wyler.

Le doublage en français, affecté par un léger souffle et des dialogues mal synchronisés et manquant dramatiquement de naturel, n’a pas été pris en compte pour l’attribution de la note.

Crédits images : © MGM/UA, Kings Road, Juniper Films, Stephen Friedman Production

Configuration de test
  • Vidéo projecteur SONY VPL-VW790ES
  • Sony UBP-X800M2
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 6 mai 2023
Réédition longtemps attendue d’une adaptation réussie d’un bestseller d’espionnage. Une des meilleures performances de Donald Sutherland. À voir ou revoir !

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